Oeuvres complètes. Tome V. Correspondance 1664-1665
(1893)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 1417.
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auec tout l'egard que je dois pour vostre auantage. Son absence dailleurs ne nuit de rien a vostre dessein puis quaussi bien il faut que les deux HorlogesGa naar voetnoot3) soient icy pour luy en faire voir la fabrique. La derniere fois que je le vis il m'entretint d'vne sienne inuention pour les Horloges a ressort, afin de les rendre justissimes dans le commencement le milieu et la fin egalement, et s'il m'en souuient bien c'est de mettre deux Ressorts dans chaque horloge dont l'vn a chaque heure remonte l'autre, en sorte que le remonté n'ayant lasché qu'vne trespetite partie de sa bande, et se trouuant remis au mesme point ou il estoit vne heure deuant, ne courra point le hazard de l'inegalité de la force des autres ressorts qui ne se remontent qu' à la fin, laquelle inegalité produit celle des heures. Voila son imagination legerement expliquée, qu'il a quelque soupçon qui soit la vostre; par où vous aués pourueu a la perfection de vos horloges et à la justesse de leur cours. Il me semble mesme qu'il me dit vous en auoir fait part en confidence et vous auoir prié du secret. Quoy qu'il en soit, Monsieur, vous voyés encore par la que c'est vn Speculatif d'assés d'importance pour vn simple Ouurier comme il est, et que si vous conuenés ensemble touchant la fabrique et le debit de vos Horloges il seroit malaisé d'en trouuer vn autre qui fust plus intelligent que luy. Quant aux conditions je suis bien aise que vous me les ayes marquées, et j'essayeray de le porter à celle que vous souliaités le plus. Vostre première penséeGa naar voetnoot4), si je ne me trompe, estoit qu'il vous tinst conte du dixiesme de ce que chacune des Horloges se vendroit, et lors que je luy parlay la dessus l'ayant veu donner de luy mesme dans vostre sens je crus que ce vous seroit vne chose agreable. Le principal en tout cecy iroit à estre bien assuré de sa fidelité pour le debit de ce qu'il en vendroit et quoy que je sois tres persuadé qu'il l'auroit toute entiere. je ne le voudrois pourtant pas du tout garantir, et je souhaiterois que vous me fournissiés vn expedient pour l'empescher d'abuser du choix que vous auriés fait de son ministere. Car je n'entens pas trop bien celuy que vous me proposés, et dans ce que j'en entens je ne scay si celuy seroit vne assés forte bride. Il vous payroit vos marques; mais qui le retiendroit d'en vendre sans vos marques et comment l'en conuaincriés vous? Ie gouuerneray Monsieur Theuenot sur la TraductionGa naar voetnoot5) du Discours instructif touchant l'vsage des Horloges sur mer et je vous en rendray conte. Cependant achevés de le mettre en sa perfection et les nouuelles dernieresGa naar voetnoot6) que vous aués de Monsieur Moray pourront n'y estre pas inutiles. Ie croy pour moy qu'escriuant si bien en François que vous faites la version s'en feroit sans comparaison meilleure par vous que par qui que ce soit, et quand vous nous l'auriés enuoyée escritte à la main sil y auoit quelque minutie de langage a retoucher nous serions tousjours | |
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prests a le faire auec diligence. Cette guerre d'Angleterre est vne fascheuse rencontre pour l'execution de vostre illustre Projet; mais elle finira des que vous serés en estat de disputer le champ a vos Ennemis. I'en ay la plus grande enuie du monde, surtout a cause de vous de qui je suis tousjours passionnement
Monsieur
Treshumble et tresobeïssant seruiteur Chapelain. De Paris ce 7. Juin 1665.
A Monsieur Monsieur Christianus Huggens A la Haye. |
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