Oeuvres complètes. Tome IV. Correspondance 1662-1663
(1891)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 1089.
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dit que vous estes bien disposè a vous en venir, et qu'il n'attend si non que le froid soit un peu passè et qu'alors il m'advertira quand il sera temps que je me mette en chemin. Je crains mesme en considerant ces paroles, qu'il ne me fasse venir devant que vous soyez arrivè icy, ce qui me deplairoit fort, parce que j'ay encore quelque chose à faire qui demande un peu plus de temps. Je vous ay fait scavoir vers quel temps vous devriez vous trouuer à Zulichem, sur quoy vous pouvez faire vostre compte, et je croy que vous ferez bien de plier bagage au commencement de Fevrier. Il en faut faire souvenir Mon Pere et le prier, a fin que nous nous puissions veoir a loisir, qu'il n'ordonne pas nos voyages, a tous deux en mesme temps. Pour ce qui est de l'usage de ma chambre je vous l'accorderay volontiers. MainardGa naar voetnoot2) est assez entendu en son mestier, mais il aura encore assez de peine a trouuer en tastonnant la bonne proportion des verres oculaires, si ce n'est que Monsieur Petit ou son valet luy en aient dit quelque chose. Ce pied pliable du Cardinal AntoineGa naar voetnoot3) doit estre une jolie invention, et il semble presque incroyable, que servant a soutenir une lunette de 10 pieds, on le puisse mettre en si petit volume. Il me semble qu'il valoit mieux de monstrer et les verres et toute l'invention de ma lunette a Monsieur Petit, parce qu'autrement il se glorisiera de l'avoir trouuee aussi bien que moy, comme il sit dernierement de quelqu'autreGa naar voetnoot4). Mais tout cela est peu de chose. J'apporteray avec moy un de mes verres pour la grande lunette, a fin de le comparer avec ceux qu'on a par de la, pourveu qu'il y ait des tuyaux. Saturne doit desia commencer a revenir mais je ne l'ay pas encore cherchè. Mon pere me mande que j'apporte aussi ma machine du vuide, ce que je m'assure que vous trouuerez fort plaisant. Ce seroit un beau meuble a porter en voyage, avec un coffre plein de phioles de toute sorte. Je juge bien par la qu'il ne scait pas combien cette machine est grande; et quand je la pourois racourcir comme ce pied de Lunette de Rome, je n'aurois pourtant garde de m'en charger de peur de l'embaras que cela me donneroit a Paris, parmy ce grand nombre de curieux. Ils se contenteront bien d'un crayon que je leur en monstreray, apres lequel ils en pouront faire construire des semblables s'ils en ont envie. Si cette grande rouë destinée pour Versaille estoit creuse sur la circonference avec des petits bacquets ou l'eau se versast dedans, je pense qu'elle ne laisseroit pas de tourner avec cette quantitè de 10 pouces en quarrè que vous dites, mais il faudroit que cette cau mesme fust bien haute. | |
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Vossius m'a dit que l'on vend icy la RelationGa naar voetnoot5) de l'Ambassadeur de VeniseGa naar voetnoot6) dont vous parlez, et je vous en envoieray un exemplaire, pourveu qu'il soit petit. Je n'ay pas encore nouuelle de Monsieur Brus, qui pourtant doit estre passè en peu de temps. Chez Monsieur de SommersdykGa naar voetnoot7) l'on n'en a non plus. Le conseiller de RaetGa naar voetnoot8) mourut hier au matin d'une pleuresie, qui avoit durè 3 ou 4 jours.
Pour le frere Louis. |
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