Oeuvres complètes. Tome I. Correspondance 1638-1656
(1888)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 246.
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guerre qui transportera Monsieur Chanut. Vous trouverez nos formes de fer en bon estat et luisantes car j'ay tousjours eu soing de les entretenir. Seulement celle qui est pour les lunettes de dix pieds comme je la cherchay l'autre [chois?] jour pour polir le verre que j'ay envoyè à Vogelaer apres l'auoir bien cherchée, je la trouvay dans ce creux qui est dessous vostre fenestre, ou la pluye ou quelque autre humidité avoit eu long temps loisir de jouer son jeu dessus en sorte qu'elle estoit rouillée d'importance, dont je fus moult fasché, et pourtant à force de la frotter avec l'anneau d'Emeril je la remis à peu pres en son premier estat. Alors je me mis à polir ce verre que je viens de dire de nouveau me souuenant qu'autrefois de mauvais nous en avions fait des bons par ce moyen la. Il est vray que cestuy cy l'estoit desja raisonnablement, mais pourtant quand je regardois la planete de Jupiter il rayonnoit tant soit peu d'un costé, ce qui s'est en allé tout à fait en le repolissant, en sorte que la dedans asseurement il y a du mistere. Pour les lignes de Jupiter asseurement il n'en faut plus doubter, car je les ay veues encore a diverses autres fois tres-clairement, et je ne doubte point, que vous ne les ayez veues de mesme. J'ay remarqué que plus il est vertical et mieux on les appercoit comme a onze heures de nuict ou environ de cela. Le temps de quinze jours dans lequel Kalthoven m'avoit promis dans une seconde lettre de m'achever nostre forme de vingt pieds est desja expiré et pourtant elle ne vient encore pas; s'il differe long temps je ne manqueray pas de le sommer encore de nouveau. Sans doubte c'est le premier artisan du païs pour ces choses la, et s'il venoit à nous manquer ou par quelque changement de demeure ou autre accident nous serions fort desappointés. Pour des nouvelles je ne vous en manderay pas; Phlip me dit d'auoir escrit, tout ce qui est escrivable, et je ne doubte point qu'il ne soit bon Gazettier. Je vous remercie beaucoup des petits airs, ils sont assez jolys. Alleenlick cestuy la qui commence Phillis me conseille etc. et qui se fait valoir a Paris soubs le beau nom de la Casquavilliade, est un franc coquin, et à couru icy la rue long temps accompagné des paroles Ick sagh Cecilia komen &c. Je vous prie de m'achepter avant que de partir quatre estuys avec seulement une paire de ciseaux dedans faits par quelque bon maistre. Je vous rendray l'argent des que serez de retour, et ne pretends pas de charger vostre despense. Je vous prie de ne l'oublier pas. On dit que le Seigneur de la PlateGa naar voetnoot2) est malade a Nantes, voire avec quelque danger, dont je suis ma foy marry. Adieu.
Pour mon frère Chrestien. |
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