Oeuvres complètes. Tome I. Correspondance 1638-1656
(1888)–Christiaan Huygens– Auteursrecht onbekendNo 84.
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maintenant, ce que vous scaurez desia sans doute avant que cellecij vous soit rendue. Mais si d'avanture vous ne le scavez pas encore nij aucune chose de ce qui s'est passé icij vous l'apprendrez par la presente, et les particularitez que j'en aij peu sçavoir jusqu'à present. Scachez doncq, qu'apres des longues contestations et remonstrances faites par Son Altesse et les Estats des autres Provinces à ceux d'Hollande, ou plustost a quelques unes des villes d'Hollande, pour la conservation de l'union, et particulierement en la cassation de quelques unes de nos troupes, sans pouvoir rien emporter sur l'opiniastreté d'aucuns des deputez des dites villes; ils ont trouvé bon et necessaire de se servir des derniers moyens; en suite de quoij, Son Altesse a fait arrester samedij passé,Ga naar voetnoot1) six des dits deputez à scavoir les Sieurs de Witte de DortGa naar voetnoot2), de WaelGa naar voetnoot3) et le Pensionnaire ReuylGa naar voetnoot4) de Haerlem, van VoorhoutGa naar voetnoot5) de Delf, StellingwerfGa naar voetnoot6) de Medenblick, et encore un sixiemeGa naar voetnoot7) du quel je ne me souviens pas a cett heure, les quels on a emmené prisonniers a LouvesteijnGa naar voetnoot8), avans hier au soir. La nuict qui preceda le dit arrest le Comte GuillaumeGa naar voetnoot9) estoit commandé avecq 60 compagnies pour se loger à Ouwerkerck qui est à une lieue d'Amsterdam (ou plustost pour tascher d'ij entrer | |
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à ce qu'on tient) là ou Son Altesse l'a joint avanthier au soir, et encore d'autres troupes. Mon Pere ij est allé avecq luij, mais jusqu'à present il n'a encore rien escrit de ce que s'ij passe. L'on scait que ceux d'Amsterdam tienent les portes fermées, et qu'ils ont planté quantité de pieces d'Artillerie sur les remparts. Et d'avantage qu'ils font des levées dedans la ville, et ne manquent pas de gens nij d'argent: En sorte qu'on est aucunement en doute de cette hardie entreprise. Le peuple icij et par tout en est fort en peine. Les officiers et gens de guerre sont bien aise qu'on à derechef besoin d'eux. Pour moij spero meliora, et j'attends la fin de toute l'oevre avecq patience, et sans m'en affliger nullement. I'espere que vous en ferez de mesme et croirez que je demeure Vostre Tresaffectioné frere et serviteur Chr. Huijgens. A Monsieur, Monsieur Huijgens, Secretaire de S.A. d'Orange. |
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