Briefwisseling. Deel 5: 1649-1663
(1916)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend
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5840. Aan C. van BeuningenGa naar voetnoot1). (K.A.)aant.Je vous talonne de près sur un subject qui me semble en valoir la peine. C'est que tost apres vostre depart ayant prié le S.r OckersGa naar voetnoot2) à disner, je l'instruisis du mieux que je pus de ce, qu'à mon advis, il pourroit contribuer au service de S.A. durant son sejour en cette ville, et il me tesmoigna de s'en charger volontiers. Hier, comme je le rencontray chez M. le comte de Brienne, et fus curieux de sçavoir, s'il s'estoit souvenu de rendre quelqu'office à S.A. aupres de ces ministres, il print la peine de me dire, qu'il n'en avoit parlé à personne, parce qu'il n'en avoit point d'ordre, et que Messieurs les ambassadeurs en partant ne luy en avoyent dit un seul mot, pourquoy aussi il m'avoit faict dire par mon nepveu ZueriusGa naar voetnoot3), que cesdits Seig.rs ambassadeurs m'avoyent trompé. Or Zuerius ne m'ayant jamais dit ce message, je vous donne à penser, Monsieur, si ce σϰληρὸς λόγος me surprit, moy qui desjà m'estoy faict tout blanc de mon espée, et avoy assez relevé aupres des ministres que vous m'aviez faict la faveur de le laisser icy, en partie pour veoir et leur rapporter la conclusion finale de l'affaire d'Orange, comme mesme j'ay insisté aupres de Mad.e la Princesse Douariere, à ce qu'elle voulust se souvenir de vous en faire à tous trois le compliment qu'elle trouveroit la chose meriter. J'ay donc à vous supplier tres humblement, Monsieur, de m'expliquer ce paradoxe, et de me dire, si j'ay mal repliqué au S.r Ockers, qu'il pourroit arriver que Messieurs les ambassadeurs ne se seroyent pas souvenus de moy, mais que je les connoissoy trop personnages d'honneur, et mesme trop mes amis, pour m'avoir voulu tromper de guet à pens. Au reste, puisqu'il se declaroit sans ordre, qu'il voulust ne se mesler de mes affaires, que s'il y avoit moy d'en venir à bout, j'esperoy que cela pourroit me reuscir sans son assistence. Cecy vous donnera envie, peut estre, de scavoir ou j'en suis. C'est à peu près où vous m'avez laissé, tant on se donne carriere à gloser sur le texte d'un testament, qui touche autant le Roy que le grand Mogol, et parle autant de la religion d'un gouverneur d'Orange, que de celle de Mahomet. Soyez en le juge, s'il vous plaist. Voicy une copie de l'article en question; voyez ensuitte si ce n'est une belle raison de dire, que mettans des gouverneurs de la religion reformée, nous aurions rien innové en la romaine, qui avons si punctuellement executé ce testament 44 ans de suitte, que jusques à present on ne cesse de dire la messe au chasteau mesme du Prince. Car à ce compte là tout est innové et catholique à Breda, depuis que M. d'Hauterive le gouverne. Je me suis amplement expliqué sur ceste folie en une audience que j'eus il y a deux jours, et en ay comprins toute la substance en un petit commentaire arraisonné sur ledit article. Mais cela vous ennuyeroit, comme fera desjà cette lettre, dont vous ne devez imputer la franchise qu'à celle qu'il vous a pleu m'accorder de me dire à tousjours ..... A Paris, 15 Juin 1662. |
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