Briefwisseling. Deel 4: 1644-1649
(1915)–Constantijn Huygens– Auteursrecht onbekend4235. Aan H. de BeringhenGa naar voetnoot3). (K.A.)aant.Remontez, Rhosne et Rhin, au plus hault de vos sources.
Il est temps que nature, esgarée en ses coursses,
Ayse de son desordre aille tout varier.
Beringhen et sa ratte osent se marier.
Ma fortune me pese, par où mes amis croyent et mes enemis regrettent qu'elle me rit. C'est, Monsieur, en ce qu'elle m'interdit l'usage de la poesie, et ne sçauroit souffrir que j'employe une demie journée à vostre epithalameGa naar voetnoot4). Je le feroy, par Dieu, et si bizearre, et si grotesque, et si esloigné du grand chemin, que possible en seriez vous aussi estonné, que nous le sommes, vous et moy, de ce que vous entreprenez. Vous verriez rouler mes esloges
Jusques aux champs des Allobroges.
Mais voycy une lettre dans laquelle je vous jure que j'ay desjà esté interrompu plus de fois qu'il n'y a d'articles; outre qu'à me considerer en chausses | |
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et pourpoint, je me trouve de fort mauvaise taille à fournir à ce divin mystere, ou mestier, politique. Pour conclurre donq la matiere, je vous donne du meilleur de mon ame touts les souhaits que tout le monde ensemble pourroit contribuer au succes de vostre mariage, et pour sortir par où je suis entré, n'ayant point de peine à me representer les excellentes qualitez de Madame, desjà vostre compagne et de là ma dame, je veux en specifier deux ou trois en rime assaisonnée à la rigueur du temps et vous souhaitter finalement, Que sa douce chaleur vous flatte et resjouisse,
Que commode, que soupple elle vous obeïsse,
Qu'elle ne pese pas sur vos bras; tout de bon,
Qu'elle vous serve en tout de robe de Japon,
qui est des plus aggreables meubles que je cognoisse et à qui pourroit se donner carriere au chant nuptial. La comparaison en seroit plaisante en divers esgards, n'y en eust que celle cy, que l'entrée en est un pen difficile et la sortie aysée, aveq d'autres remarques d'importance que nous lairrons à la discretion du benevole lecteur. Revenant donq, Monsieur, de vostre lict à la table, je dis la merveilleuse, je vous asseure que S.A. se tiendra fort satisfaicte de l'invention, quoyque la matiere ou l'ouvrage n'y respondent pas. Au pis aller, la machine servira de modelle, et comme vous dites, d'acheminement à quelque chose de meilleur. Je m'en figure quelque image, que je voudroy ne s'accorder point à l'original. Ainsi nous aurions deux inventions, dont l'une vous plaist par experience, et l'autre me chastouille, comme mienne, en esperance. Ne craignez pas que je vous demeure en faulte de recherche de ce que Hollandus peut avoir produit en vegetable et animalGa naar voetnoot1). Ma curiosité y va de pair aveq celle de vostre grand amy. Et en matiere chymique j'ay tousjours faict plus de cas du verd apparent, que du jaulne imaginaire. Ne craignez pas non plus que nous laissions prier de ce que vous nous offrez d'advis sur la disposition de S.A.; au contraire, elle s'en tient grandement redevable. Et voycy pour cest effect l'entrée de la consulte du college de medecins où j'ay presidé chez moy; elle contient la pathologie, qui est, pour ceux qui n'entendent pas si bien le Grec que les articles de leur mariage, la description du mal, ou bien des maulx que S.A. souffre. Suivront les causes et les remedes. Cela eust esté trop long à copier soudainement, et trop lourd pour un ordinaire, et je croy que vostre personage ne pretend de veoir principalement que ce que j'envoye, pour se tenir hors de prejugé. Je vous recommande et re-recommande mon petit musicienGa naar voetnoot2). Ce que j'y requiers surtout, c'est qu'il entende exactement à chanter sa partie en concert. Outre ce quelque methode et conduitte pour la voix; s'il peut un peu toucher le luth, tant mieux. Ainsi il pourroit souvent me servir sans moy; autrement je doibs venir en partage du travail aveq le tiorbe et la basse. Representez vous le Provençal aveq sa garce. Je m'offre desjà aux dames aveq mon page, pour disposer de nous comme elles souloyent de ce pauvre aveugle, qu'on dit avoir esté roué en Greve, au moins en France. Je le plains en tout cas, car cela faict mal esgalement partout, quien tal haze, tal pague. J'acheve donq en | |
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Espagnol y soy por la vida, y antes muerto que mudado, de V.M. muy humilde criado ..... A la Haye, le prem.r de l'an 1646, que Dieu vous doint plein de felicitez. |
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