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Notes du second chant.
Page 54, Vers 10.
Mais suivez jusqu'aux mers son onde souveraine:
Avili, dégradé, lentement il se traîne.
Quand Helmers composa son poème, le Rhin n'avait pas d'embouchure; il se perdait dans les sables. Aujourd'hui les belles écluses de Katwyk le précipitent dans la mer. Cette comparaison du Rhin appliquée à la Hollande est regardée, avec raison, comme un des plus beaux morceaux du poème.
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Page 59 , vers 1er.
Le duc d'Albe s'avance; il paraît, et soudain
Se montre sur ses pas le cortége des crimes.
Les atrocités du duc d'Albe sont connues: il mit les Pays-Bas à feu et à sang, et eut l'insolence de se faire un trophée de ces horreurs. Sur la plate-forme de la citadelle d'Anvers, it se fit con- | |
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struire une statue, au bas de laquelle on lisait cette inscription: A la gloire de Ferdinand Alvarès de Tolède, due d'Albe, lieutenant de Philippe II roi d'Espagne, en Belgique, pour avoir éteint les séditions, chassé les rebelles, rétabli la religion, jait fleurir la justice, et assuré la paix dans ces provinces. Et cette paix, cette justice, c'était la mort! On ne peut guère pousser plus loin l'effronterie et l'atrocité.
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Page 60 , vers 21.
Qui de nous, dans Haarlem, dans ses murs invaincus,
Ne sent naître l'orgueil en ses esprits émus?
Les Espagnols perdirent beaucoup de monde devant Haarlem. A la faveur des ombres de la nuit, ils voulurent tenter l'asssaut; mais les valeureux habitans de Haarlem les précipitèrent sur un terrain qui cachait une mine. Elle éclata et fit sauter dans les airs les soldats de Frédéric de Tolède, qui croyaient marcher à la victoire. Les murs se reconstruisaient à mesure que l'ennemi les renversait. Le prince d'Orange faisait de nombreuses sorties: des deux côtés, on ne faisait pas de quartier: les prisonniers étaient tous massacrés ou pendus. Les femmes, les enfans, les vieillards, tout s'armait dans Haarlem. Une dame, d'une naissance illustre, réunit jusqu'à trois cents femmes pour combattre les Espagnols.
Haarlem fut assiégée sept mois et demi: la maladie et la famine dévorèrent treize mille de ses habitans.
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Page 60 , vers 25.
Et quel être, insensible à tant de souvenirs,
Sur Leyde et ses malheurs n'exhala des soupirs?
Leyde, lors de son siége en 1573, comptait 14,000 habitans. Les provisions manquèrent, et les communications furent interceptées. Les riches mangèrent la viande de cheval; les pauvres s'arrachèrent celle des chiens, des chats, des rats pour soutenir un reste de ve. Ils dévoraient des feuilles, des racines, des os pourris. Une peste horrible se joignit à la famine pour détruire ce malheureux peuple. On ne put prévenir une sédition; mais la contenance et la fermeté du Bourgemaître Van der Werf appaisèrent les esprits, et on marcha contre les Espagnols. L'amiral Boizot délivra Leyde et l'arracha aux horreurs d'une longue et affreuse famine. C'est pour récompenser ce peuple de sa fidélité que le prince d'Orange fonda, dans cette ville, une université, éternel monument d'une constance et d'une bravoure sans exemple.
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Page 61 , vers 17.
Sous les murs de Nieuwport, dans ces dunes sanglantes,
Suivez tous, avec moi, nos armes triomphantes.
La bataille de Nieuwport a été chantée par plusieurs poètes. C'est dans cette fameuse journée que Maurice fit des prodiges de valeur. A la tête de sa cavalerie, il commanda une charge qui fit tout ployer devant lui, et renversa le corps le plus redoutable des Esparols.
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Page 63 , vers 25.
Voyez, sur le sommet des Alpes éternelles,
L'oiseau, du mouvement de ses rapides ailes,
Helmers, qui avait beaucoup étudié les poètes français, s'est probablement ressouvenu ici d'un passage de l'Homne des Champs de Delille. Il n'est pas toutefois impossible que ces deux poètes aient eu les mêmes idées, sans que l'un ait traduit l'autre. Le poète français s'exprime ainsi:
Souvent sur ces hauteurs l'oiseau qui se repose,
Détache un grain de neige. A ce léger fardeau,
Des grains dont il s'accroît se joint le poids nouveau.
La neige autour de lui rapidement s'airasse;
De moment en moment il augmente sa masse:
L'air en tremble; et soudain, s'écroulant à la fois,
Des hivers entassés l'épouvantable poids
Bondit de roc en roc, roule de cime en cime,
Et de sa chute immense ébranle au loin l'abîme.
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Page 65 , vers 23.
Seule, la Batavie osa braver tes lois.
Louis XIV, en 1667, voulut tenter la conquête de la Hollande. Il fut arrêté dans ses projets, et dut conclure avecl'ambassadeur Van Beuning, un traité de paix qu'il avait bien dessein de rompre plus tard. Ce fut alors que ce peuple courageux n'hésita pas
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de faire les plus grands sacrifices: le laboureur laissa inonder ses champs, le riche détruire ses belles habitations, plutôt que de souffrir l'esclavage. Le prince offrit à l'État le revenu de ses charges; il enflamma tous les coeurs par son courage et sa fermeté; la Hollande fut sauvée!
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Page 67, vers 4.
Ainsi vous avez vu l'intrépide Dédel.
Dédel était bourgemaître d'Amsterdam. Sa présence seule réprima les factieux qui dévastaient cette ville courageuse.
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Page 68, vers 15.
Et l'altier Léopard, déchu du rang suprême,
Dut reconnaître un sceptre imposé par nous-même.
Guillaume III détrôna son père Jacques II, et mit sur son front la couronne d'Angleterre.
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Page 69 , vers 3.
Charle expire. Bientôt l'ambition sanglante...
A la mort de Charles II, roi d'Angleterre, le repos de l'Europe fut troublé, et la Hollande parvint à dicter les conditions de la paix.
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Page 72 , vers 3.
Barneveldt, les de Wit et tant d'autres héros.
Helmers nomme encore Beverning, Hooft, Fagel. L'impossibilité de faire entrer tant de noms dans des vers, sans les rendre
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souvent durs et bizarres, m'a engagé à supprimer ceux-ci, ainsi que beaucoup d'autres dans la suite; mais par respect pour ces grands hommes, je n'oublierai pas de consigner leurs noms dans ces notes.
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Page 72 , vers 10.
Immortel conquérant de l'empire de l'onde,
De Ruiter! comme toi, tes braves compagnons,
Aux siècles à venir ont tous légué leurs noms.
Swers, Tromp, Everts, Van Hulst ont tous combattu sous De Ruiter, et se sont couverts d'une gloire impérissable.
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Page 73 , vers 2.
Cette prophétie de Vondel aux champs Élysées est d'une grande beauté, et la fin de ce second chant est pleine de la plus touchante noblesse. On raconte que Helmers, ayant présenté son ouvrage à la censure de Paris, on écrivit au-bas de cette page: cette prédiction est accomplie par la réunion de la Hollande à la France. Le poète ajouta: cette note n'est pas de l'auteur.
fin des notes du second chant.
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