La nation hollandaise
(1825)–Jan Frederik Helmers– Auteursrechtvrij
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Notes
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chaleurs de l'été et aux glaces de l'hiver; et quand les regards se reportaient sur ces vastes mers, jadis si souvent sillonnées par les Bataves, l'âme ne pouvait se défendre d'un sentiment pénible: on regrettait les beaux jours d'un peuple qui, par ses talens et son industrie, sut s'élever au premier rang entre les nations. | |
Page 14, vers 11.Pur rayon descendu de la voûte suprême,
Amour de la patrie émané de Dieu même.
Le coeur de Helmers était tout national: quand il parle de sa patrie, il devient enthousiaste; ses pensées coulent avec abondance comme un torrent enflammé. L'amour de la patrie est un sentiment délicieux pour les grandes âmes. C'est en aimant sa patrie qu'un peuple devient fort et se fait respecter de toutes les nations. L'histoire cite avec fierté ceux des peuples qui ont aimé leur pays et qui ont employé leur existence à l'éclairer, à le servir ou à le venger. | |
Page 18, vers 5.Telle on vit Astérie, avec un front fangeux,
S'élever tout à coup sur les flots écumeux.
L'auteur veut parler ici de Délos, île de la mer Égée, l'une des Cyclades, qui flottait sur les ondes avant la naissance d'Apollon et de Diane. Latone, poursuivie par Junon, se réfugia dans cette île sous la protection de Neptune. Cette comparaison est fort belle; l'idée en est neuve. Helmers en offre beaucoup de ce genre elles sont presque toutes aussi justes qu'ingénieuses. | |
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Page, 20 vers 8.Quand Vondel à la main, cherchant la solitude.
Vondel, poète hollandais, naquit en 1587. Il abandonna sa boutique de bas pour s'adonner au culte des muses. Inspiré par son génie, il fit d'abord des vers avant de connaître les règles de la poésie. On a de lui des tragédies, des poèmes, des satires et des héroïdes. | |
Page 20, vers 22.Où sont ces lacs fangeux et ces dormantes eaux?
Beemster et Purmer, deux lacs immenses, ont été desséchés, et offrent aujourd'hui des champs pleins d'abondance et de vie. | |
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C'est l'Upas, arbre de Java, célèbre par le poison qu'il recèle, et par le merveilleux dont il a été l'objet. Dict. d'Hist. nat. Les naturalistes, et entre autres, M. Leschenault, ont donné des descriptions exactes de cet arbre; mais les poètes aiment toujours à lui conserver sa réputation exagérée. Il découle de l'Upas un suc vénéneux qui, introduit dans le sang, donne promptement la mort. Tout ce que rapportent plusieurs dictionnaires géographiques sur l'impossibilité d'approcher de ce végétal à plus de vingt toises de distance, sur la grâce qu'on accordait aux criminels qui parvenaient à renfermer son poison dans une boîte d'argent, est faux et fabuleux; mais il ne serait pas prudent de se reposer longtemps sous son ombre. | |
Page 28, vers 8.A ces noms révérés de héros et de sages,
Je mêlerai le tien, esprit vaste et fécond!
Divin Cats!
Cats naquit en 1577 à Brouwershoven, en Zélande, de parens honnêtes et fort estimés. Il fréquenta d'abord l'Académie de Leyde. Jeune encore, il s'adonna à l'étude de la poésie. Il passa ensuite à Orléans où il reçut le grade de docteur en droit. Il revint en Zélande, et fut le premier qui osa défendre une femme accusée de sorcellerie. C'est près de Middelbourg qu'il composa la plus grande partie de ses oeuvres. Il fut créé grand-pensionnaire et chevalier de St.-Georges. Sa carrière fut longue et glorieuse. | |
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Page 29, vers 1er.Toi, que l'antiquité, dans sa reconnaissance,
Eût mis au rang des dieux!
Michel de Ruiter, le plus grand homme de mer qui ait jamais paru, naquit à Flessingue en 1607. Il fut d'abord simple mousse. Après plusieurs voyages, il fut nommé contre-amiral. Envoyé au secours des Portugais contre les Espagnols, du roi de Danemarck contre les Suédois, partout il se couvrit de gloire, obtint les honneurs du triomphe, fut pensionné et ennobli par les rois étrangers. Créé amiral-général, il remporta la fameuse victoire dans le combat des quatre-jours, soutenu contre les forces supérieures des Anglais. Dans trois batailles navales, il vainquit les Anglais et les Français réunis en 1673. Il mourut à Syracuse, des suites de ses blessures, à l'âge de 59 ans, regretté même de ses ennemis. Son corps fut transporté à Amsterdam, où la reconnaissance publique lui érigea un monument. Louis XIV déplora la perte de ce grand homme. | |
Page 29, vers 21.Ainsi lorsque Phébus répand partout la vie.
Le danger qu'il y avait de s'exposer ici à la comparaison entre ce passage et la belle strophe de Lefranc de Pompignan sur la mort de J.B. Rousseau, m'avait d'abord engagé à supprimer ce morceau; mais puisque le poète hollandais a traduit presque littéralement cette strophe, j'ai pensé que je ne devais pas l'omettre, quelque inférieurs que fussent mes vers. J'ai tâché, bien à regret | |
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sans doute, de ne pas trop me servir des mêmes mots que le poète français, pour diminuer autant que possible les conséquences d'un vol inévitable. Voici cette strophe célèbre: le lecteur jugera. Le Nil a vu sur ses rivages
De noirs habitans des déserts
Insulter, par leurs cris sauvages,
L'astre éclatant de l'univers.
Cris impuissans! fureurs bizarres!
Tandis que ces monstres barbares
Poussaient d'insolentes clameurs,
Le Dieu, poursuivant sa carrière,
Versait des torrens de lumière
Sur ses obscurs blasphémateurs.
Pompignan avait d'abord mis: crime impuissant. Ce fut La Harpe qui corrigea cette faute grossière en récitant ces vers à Voltaire qui, malgré toute son inimitié contre Pompignan, les trouva sublimes. | |
Page 32, vers 15.Mais comment t'oublier, généreuse victime,
O courageux Hambroek, ô héros magnanime!
En 1661, HambroekGa naar voetnoot(1) ayant été fait prisonnier par Coxinga, pirate chinois, dans l'île de Formose, fut député par le vainqueur | |
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pour sommer la garnison du fort de Zélande de se rendre: sa vie ne lui était garantie que si le fort capitulait. Mais Hambroek, connaissant l'état de détresse des troupes de l'ennemi, engagea le commandant du fort à se défendre, en lui assurant que Coxinga devrait bientôt lever le siége. Ses filles le conjurèrent de ne pas retourner dans le camp ennemi; mais fidèle à sa promesse, il revint et trouva la mort. | |
Page 33, vers 7.Au pied de cette tour qui menace les cieux,
La foule frappe l'air de cris tumultueux.
Avec un petit nombre de braves, le capitaine Schaffelaar s'était emparé de la tour de Barneveldt, et la défendait contre les efforts de l'évêque d'Utrecht. Des batteries dirigées contre cette tour forcèrent bientôt Schaffelaar à demander à capituler. On lui répondit que ses soldats seraient tous passés au fil de l'épée, s'ils ne le précipitaient eux-mêmes du haut de la tour. Tous jurèrent de mourir plutôt que d'obéir à cet ordre affreux. Soudain l'intrépide Schaffelaar paraît sur les crénaux, adresse quelques mots à ses braves, et se précipite du haut de la tour. | |
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ment à son fils Guillaume; mais le comte peu reconnaissant laissa sa mère dans la plus grande détresse. Marguerite voulut reprendre les rênes de ses états, et deux partis se formèrent. On les distingua, à leur naissance, sous la dénomination burlesque de Hoeks et Cabéliaux, par suite d'une querelle, dit-on, qui s'était élevée entre eux, à un dîner, sur la question de savoir si le cabéliau prenait l'hameçon, ou si l'hameçon prenait le cabéliau. Les tètes se montèrent; chaque parti prit une couleur particulière, et la guerre s'alluma. Les Hoeks, du côté de Marguerite, portèrent des bonnets rouges, et les Cabéliaux, du côté de Guillaume, prirent des bonnets gris.
Byling se trouvait alors au service du duc Jean de Bavière, oncle de Jacqueline qui, après la mort de son père, Guillaume VI, fut reconnue souveraine de la Hollande. Le duc, ennemi des Cabéliaux, envahit une partie des états de Jacqueline pendant son absence pour les fêtes de son mariage: elle dut faire la guerre pour y rentrer. C'est dans cette guerre sanglante que Byling fut fait prisonnier et enterré tout vif par les féroces satellites de Jacqueline.
fin des notes du premier chant. |
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