Rymkronyk van Jan van Heelu betreffende den slag van Woeringen van het jaer 1288
(1836)–Jan van Heelu– Auteursrechtvrij§ II. Des manuscrits du poème.Il est fâcheux qu'on n'ait pu trouver du texte de Van Heelu qu'un seul manuscrit ancien, celui dont nous nous sommes servi, et qui appartenait à feu M. Van Wyn, à La HayeGa naar voetnoot1. Il est sur parchemin vierge, format petit in-folio, grand 282 pages de 33 à 35 lignes chacune, écriture de la première moitié du XV siècle. Encore si ce codex nous offrait un bon texte du poème, nous pourrions nous consoler de la perte des autres exemplaires; mais il est très-fautif, et contient tant d'interpolations hétéroclites, tant d'amplifications saugrenues, qu'il semble, au premier coup d'oeil, fort difficile de démêler ce qui est de l'auteur original. Cependant, en y prêtant une attention plus soutenue, on s'aperçoit facilement que la narration des faits appartient à Van Heelu, et que les redites, les délaiemens et les réflexions commentatives sont du copiste. Le plus souvent, ces additions commencent par le mot want, ràpété cinq à six cents fois dans le cours de l'ouvrage. Des comparaisons avec d'autres pièces, dont nous parlerons tantôt, nous mettent toutefois à même d'assurer que la composition primitive, escortée de la sorte, n'a reçu que de très-légères atteintes. Ainsi la partie historique est heureusement restée intacte. | |
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Autrefois ce manuscrit a dû appartenir à la ville de Bruxelles, puisque nous y avons trouvé la même écriture et les mêmes ornemens aux grandes lettres capitales que nous remarquons dans une copie des Brabantsche yeesten, faite sur parchemin, en 1444, par Henri Van Den Damme, pour compte de la même ville. On sait, par le témoignage de Butkens (écrivant vers l'année 1640), que le manuscrit de notre chronique s'y conservait encore de son temps, à la trésorerie municipaleGa naar voetnoot1. Depuis, il a disparu, mais on ignore comment. Les uns prétendent qu'il a été détruit par le bombardement de 1695; les autres disent qu'il a péri dans l'incendie du palais royal, arrivé en 1731. La vérité est qu'il appartenait déjà en 1688 à Egide Caroloman Nys, qui y a inscrit son nomGa naar voetnoot2; qu'en 1744, il fut acheté par Jacob Marcus à la vente des livres d'Isaac Lelong (catalogus MSS. in-folio, pag. 5, no 27); qu'ensuite le célèbre Huydecoper l'acquit, en 1750, à la vente de la bibliothéque de Marcus (catalogus MSS. in-folio, no 89), et qu'après la mort de Huydecoper il a passé entre les mains de M. Van Wyn. Une preuve de son identité c'est que toutes les copies modernes connues sont conformes à son texte; qu'elles contiennent également les fautes que nous y avons signaléesGa naar voetnoot3, et que la plupart de ces copies avaient été faites sur le manuscrit de la trésorerie de Bruxelles, avant le temps de sa disparition, Ces copies sont: 1o Celle conservée à la bibliothéque de Bourgogne, petit in-folio, contenant 34 feuillets é quatre colonnes, écriture de la fin du XVI siècle. Elle a appartenu à l'échevin Verdussen, à Anvers, et porte en tête les mots: Ex archivis Bruxellensis urbis. Une ligne, qui manque dans le codex de Van Wyn et dans tous les autres ma- | |
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nuscrits s'y trouve intercalée. C'est le vs. 8720: Wel iammerlijc mocht aenschouwen,
addition, qui ne prouve pas précisément l'existence d'un second exemplaire plus ancien; car le copiste a pu composer ce vers pour suppléer à l'absence de la rime assonnante. 2o Le fragment copié à l'hôtel de ville de Bruxelles en 1623, par A. Buchelius, et publié par F. Van Lelyveld à la fin du premier volume de Huydecoper's Proeve van tael- en dichtkunde, page 494 et suivantes. 3o La copie possédée par le célèbre A. Matthaeus, professeur à l'université de Leyde, et décrite dans le catalogue de ses livres vendus en 1717, page 14, no 269: Den stryt van Woeringen in dicht beschreven door Jan Van Heelu, volgens 't origineel dat te Brussel bewaerd werd. 4o La copie délaissée par Mat. Rover, et vendue avec ses autres manuscrits à Leyde, le 14 septembre 1729 (Bibliotheca Roveriana, pag. 22, no 350)Ga naar voetnoot1. Et 5o les autres copies, naguère possédées par M. le conseiller Clignett à La Haye, et dont il a fait mention dans ses Bydragen tot de oude Nederlandsche letterkunde, page 273. Tous ces manuscrits modernes, comparés au texte que nous publions, n'offrent point d'autres variantes que celles qui résultent de la négligence ordinaire des copistes, et se réduisent pour la plupart à des changemens d'orthographe. Néanmoins nous avons la conviction que d'autres manuscrits du poème, faits depuis le XIII au XV siècle, ont existé. Van Den Damme a du copier sur un texte plus ancien, et nous verrons tantôt que ni Dongelberge ni schoe- | |
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vaerdts n'ont travaillé sur l'exemplaire de la ville de Bruxelles. Que sont devenus ces autres documens? Eu lisant la note 2 de la page 461 de l'édition donnée par Paquot du Traité de l'origine des ducs et du duché de Brabant de De Vaddere, nous crûmes un moment que l'écrit original de Van Heelu se conservait dans les archives de l'église de Ste.-Gudule, à Bruxelles; et cela fut confirmé en quelque sorte par une autre note marginale placée à la page 146, premier volume, du Suppléent aux trophées de Butkens; mais il n'en est rien. Quand on confronte l'édition in-4o du premier de ces deux auteurs, on voit que l'émargement se rapporte exclusivement au contrat de mariage de Henri, duc de Brabant, de l'année 1150. Dans le troisième volume de C.J. Kremer's Akademische Beiträge zur Gülch-und Bergischen Geschichte, Mannheim, 1781, in-4o, page 79, note (p), on lit ce qui suit: Die Schlacht bei Wohringen ist von einem Anonymen in Versen besonders beschrieben worden. Eene altere gleichzeitige Beschreibung hatte Brosius, oder vielmehr Buchels, zu seinem Gebrauche aus dem Geldrischen Archiv, davon er S. 46' Nachricht giebt. Cet anonyme est probablement Van Heelu; quant à l'autre écrit d'un contemporain, on n'a plus d'indice de sou existence actuelle. |
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