Couronne de lierre et de lauriers autour de la pierre angulaire de l'église de St.-Martin à Wyck-Maestricht. Looverkrans, gestrengeld om den grondsteen van St.-Martenskerk te Wijk-Maastricht

[p. 64]

[Parcourant du désert la brûlante étendue]

Parcourant du désert la brûlante étendue,
Le voyageur implore un abri protecteur,
Et lorsqu'il voit au loin l'oasis attendue,

L'espoir se réveille en son coeur.

Ainsi pour l'homme, errant au désert de la vie,
Il est, il est toujours un asyle sacré,
Où la douleur se tait, où son âme ravie

Trouve enfin le calme espéré.

Vos autels, o Seigneur! oui, c'est là notre asyle,
C'est là d'un Dieu caché qu'habite la grandeur,
Qu'un père attend son fils trop longtemps indocile,

Qu'il veut pardonner son erreur.

Du Chrétien n'es-tu pas la divine patrie,
Temple où ce Dieu d'amour révèle sa bonté?
Heureux, heureux celui qui jamais ne t'oublie,

Qui révère ta majesté!

[p. 65]

 

Heureux ceux dont les dons, pieux et saint hommage,

 

Elevèrent tes murs, ornèrent tes parvis!

 

Ici-bas, o Seigneur, conduisez leur passage;

 

Par vous que leurs jours soient bénis!

 

 

 

Nous avions vu tomber les murs du sanctuaire,

 

Ces murs que protégeait l'apôtre des Gaulois,

 

Où d'un peuple nombreux la piété révère

 

L'auguste image de la croix.

 

 

 

Mais nous vîmes alors notre cité fidèle

 

Soudain offrir ses dons sur l'autel du Seigneur,

 

Et partout de ses fils nous avons vu le zèle

 

Retrouver son ancienne ardeur.

 

 

 

Et déjà dans ce jour qu'appelait notre attente,

 

Sur les murs où nos voix béniront l'Eternel,

 

D'un pontife chéri la prière puissante

 

Répandra les faveurs du ciel.

 

 

 

Du temple relevé nous allons voir l'enceinte

 

Bientôt s'ouvrir encor pour recevoir nos voeux,

 

Et sa flèche, que pare et défend la croix sainte,

 

S'élever encor vers les cieux.

 

 

 

Telle on voit, confondant de sinistres présages

 

Et s'offrant à nos yeux pour sauver et bénir,

 

La croix briller toujours sur l'Océan des âges,

 

Phare divin de l'avenir.

 

 

 

P.P.J. Crombet.