Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 16
(2000)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd7112. 1644 oktober 25. Van C. Marin.Ga naar voetnoot1Monsieur, Par mes precedentes je vous ay donné advis de mon arrivée icyGa naar voetnoot2 et comme que j'estois bien veu et receu tant de la reine que des messeigneurs les regens, particulierement de monsieur le gran[d] chancelier, mon gran[d] p[at]ron, desquels tous j'ay remporté de grandes promesses d'estre contenté et advancé en ce qui me touche.Ga naar voetnoot3 Je serois aussy expedié devant l'hyver, n'estoit que la diete durera jusques au mois de Decembre prochain, et entre cy et là on doit deliberer touchant le gouvernement de la reine,Ga naar voetnoot4 qu'on luy veut consigner limité pour quelque temps, et ceux qui luy assisteront au gouvernement seront deux principaux de la regeance, dont l'un sera infalliblement monsieur le gran[d] chancelier, qui est veritablement palladium Sueciae et par son autorité sont dirigées toutes les principales affaires de ce rauyaume, que je me resjouis d'avoir veu, car veritablement il n'est pas tel comme on le descrie, et n'estoit la guerre qui l'a espuisé depuis trois cent ans en ça tant intestine qu'exterieure, je vous asseure, monsieur, que ce seroit l'un des plus riches pays de l'Europe, attendu l'abondance de toutes choses necessaires à la vie humaine, comme sont le blé, les mines de fer, d'argent et du cuivre, dont on ne trouve point de semblables et qu'on peut dire estre un joyau de ce pays-cy, sans parler d'autres choses dont les habitans en trafiquant avec d'autres nations se peuvent enrechir. Mais de cecy et de vos affaires propres nous en confererons, s'il plait à Dieu, à mon retour. Pour ceste fois il faut que je vous die en confiance que ma femme me fait de grandes | |
plaintes de ce que le marchand à Zurig qui luy a desboursé ces deux cent richedalers,Ga naar voetnoot5 en a demandé caution d'elle qu'ils seront rendus à messieurs Hervarts par moy,Ga naar voetnoot6 ou faute de cela rendre l'argent, dont je m'estonne fort veu l'obligation que j'en ay donné à monsieur Heuf selon sa volonté, et parce que cela tourne à mon gran[d] deshonneur je vous supplie, monsieur, d'en parler au susdit sieur Heuf afin qu'il donne ordre à messieurs Hervarts de se contenter du seul receu que ma femme a donné, car je luy promets de faire tant qu'il se puisse payer de l'argent de France et en retirer mesme aussy pour moy le reste. J'espere d'estre de retour vers le prinstemps, s'il plait à Dieu,Ga naar voetnoot7 car de voyager en hyver sans aucune necessité c'est trop facheux pour ma goutte, que je n'ay point senti par la grace de Dieu en chemin, ny icy où je trouve l'air fort sain pour moy; espere aussy d'en demeurer quitte encore pour un an, s'il plairra à Dieu. Quant aux nouvelles, nous n'en avons point d'autres que la retraitte du mareschal Horn faute du fourage de devant MalmaiGa naar voetnoot8 et que le roy de Denemarc s'est campé avec son armée de 6 ou 7 mille combattans proche de luy d'une lieu fort advantageusement. Je ne doute point que nos ennemis en parleront à leur mode, mais je vous asseure, monsieur, que ce changement de poste n'a pas esté fait que pour cercher la commodité des vivres et du fourrage qu'on a trouvé près de Laden, deux lieux seulement esloigné de Malmai, et cependant tache-[t]-on de combattre les Danois tant par terre que par mer. Ceste diete delibere aussy des moyens de continuer la guerre tant contre Denemarc que l'Austriche, en cas que la paix ne se fait sitost. De celle avec Danemarc on en doit traitter desja, puisque ce roy-là a accepté l'interposition de la France et d'Hollande,Ga naar voetnoot9 mais parce qu'il continue à armer on doute qu'il se voudra opiniastrer à la guerre. Le reste nous apprendra l'issue de ceste diete generale, dont la matiere est si importante qu'on ne songe à autre chose que de la bien conclurre. Permettez-moy que pour fin je salue les bonnes graces de madame, madamoiselleGa naar voetnoot10 et de tous les bons amys, vous asseurant que je suis inviolablement, monsieur, vostre serviteur redevable,
| |
De Zurig [sic], ce 15 d'Octobre 1644. | |
L'on est après à faire une levée de 20 ou 30 mille hommes pour les employer contre Denemarc et en Allemagne.Ga naar voetnoot11 Je vous reccommande cy-jointes.Ga naar voetnoot12 | |
Bovenaan de brief schreef Grotius: Rec. 26 Ian. 1645. En in dorso: 15 Oct. 1644 Marini. |
|