Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 14
(1993)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd6563. [1643 november 28]. Aan J. de Wicquefort.Ga naar voetnoot1Monsieur, On croit icy que Rotweil est assiegée,Ga naar voetnoot2 et pour ce que les ennemis sans doubte sont plus forts depuis le renfort leur donné, on dict qu'on veut aussi d'icy envoyer renfort au marescal de Guebrian de quatre mille hommes. Le duc de Lorraine est en personne avecq les Bavarois et cependant a faict defence à ceux de Longuy de ne faire aucun acte d'hostilité contre les François et continue à faire courir le bruict qu'il est en termes de faire son accord avecq la France. On croit que vos Hessiens vont saluer de la part de son Altesse son bon parent de Darmstad. Cependant les regiments de Rosa et Tubadel ont perdu trois cent hommes, leurs chevaux jusqu'à quinze cents, dict-on, estants esté surpris. L'electeur de Mayence et l'evesque de Wurtsbourg se sont entreveus pour pourvoir à leur seureté. Monsieur Erlach, ce dict-on, envoye cinq cents chevaux au mareschal de Guebrian, de quoy ils auront bien affaire. Les Espagnols assiegent Monson avecq vingt mille hommes. La Motte-Odincourt a receu trois cent mille escus et a mis en deroutte deux cents cuirassiers des ennemis. Le roy d'Espagne attire à lui force Catalans. On se met icy en colere contre madame de Pfalsburg à cause d'un mariage clandestin qu'elle a faict avecq Guasco, gouverneur de Flandres, comme si elle n'eust esté ci-devant mariée à un bastard du cardinal de Lorraine. Madame se croit encore grosse et son mari, le duc d'Orleans, songe à l'autorité qu'autrefois a eue le roy de Navarre au temps de Catharine de Medicis. Le duc de Baufort est encore en prison et on demeure empesché pour trouver des preuves contre lui. Les parlamentaires anglois pour empescher les cours qu'on pourroit prendre icy pour | |
le roy d'Angleterre font mine de vouloir accepter la ligue offensive et defensive avecq la France. Quand on viendra aux faicts, je croy qu'ils chercheront des escapades pour se conserver le commerce. Le marquis de La Force et monsieur d'Arpajon se sont retirez aux champs, estans peu contens de ce qu'ils n'ont pas esté faicts mareschaux de France. On faict dix regiments d'infanterie, un de cavallerie pour le cardinal. On a dechargé les villages de vingt sous sur le vin, laissants chargées de cette imposition les villes et bourgs. Les Toscans après la victoire près de Petigliano ont pris Monte Rotondo et repoussé ceux qui sortoient de Peruse. La ville de Tours icy a donné cinquante mille escus pour estre exemptée de garnison. Dans Paris on met vingt et cinq corps de garde pour la seureté de la ville. Il semble que la reine-regente veut avoir l'admirauté pour soy. L'affaire que les ambassadeurs de France veulent demesler en Hollande avant que d'aller à la paix est de grande importance de l'un et de l'autre costé et pourtant requierra du temps.Ga naar voetnoot3 Ce monsieur CotingtonGa naar voetnoot4 et les autres du conseil du roy de la Grand-Bretaigne tesmoignent de l'affection pour la France. Je croi que les affaires du roy d'Angleterre iront de bien en mieux. Le grand chancelier de Suede, faisant l'ouverture des estats du royaume, a dict que le roy de Dannemarq a raison de se tenir armé, puisque la guerre cessant ailleurs pourroit bien venir vers luy.Ga naar voetnoot5 Je demeure vostre tres humble serviteur. | |
Le marescal de La Motte-Odincourt, quoique beaucoup inferieur aux trouppes espaignolles, est parti le douziesme de ce mois pour secourir Monson. On croit que cette armée françoise aussi bien que celle de Guebrian sont en danger. Cependant les Allemans qui sont en service de la France ont faict des courses jusqu'à Saragoça et ont pris des boeufs et des chevaux. Le pape et les Venitiens font icy de levées sourdement. Les Barbarins ont pris icy Monterchio et quelques autres lieux voisins, les Toscans le chasteau de San Vito, près de Perusia, et le chasteau de San Aenea. Les Suedois sortis d'Erfurd ont faict un grand ravage au pays de Mayence. Les Irlandois ont publié qu'ils entreront en Angleterre pour le service du roy de la Grand-Bretaigne, si les Escossois viennent au secours du parlement. La ligue entre les parlamentaires anglois et les Escossois est icy impriméeGa naar voetnoot6 et cause de discours peu proffitables à ceux qui se disent reformés. | |
Bovenaan de copie staat: Wicquefortio. |
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