Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 13
(1990)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd5884. 1642 september 18. Van C. Marin.Ga naar voetnoot1Monsieur, J'ay bien receu vos tres aggreables lettres du 26 du passé et du premier de ce mois, mais je m'estonne que vous ne m'y respondez rien sur ce que je vous ay prié touchant ces deux cent dalers, dont monsieur Heuf me devroit assister, veu ma grande necessité dans laquelle je me trouve icy, sans avoir receu aucun argent de Hamburg jusques à ceste heur, contre ce que monsieur le mareschal HornGa naar voetnoot2 m'en avoit promis, dont certes je suis plus mal que jamais, et si vous ne me faitez avoir ceste faveur de monsieur Heuf nescio, Deum testor, quid occipiam! Tant la disette de toutes choses est grande icy et point de credit pour moy qui ay manqué tant de fois de parole à mes creanciers. Dieu m'assiste, c'est certes un gran tort qu'on me fait. Le chasteau de Vildenstein est repris par les Bavariens, qui y ont mis leur garnisonGa naar voetnoot3 et en Suisse on fait des levées pour le roy d'Espagne, les Petis Cantons luy ayans promis 4 mille hommes pour la defence du Milanois, où tout est en grande confusion, et les Espagnols n'osans hazarder ce peu de gens qu'ils y ont se tiennent sur la defensive, ayans laissé prendre Nizza de la Paille, d'où la garnison espagnole est sortie conditionibus iusti belliGa naar voetnoot4 mais les colonels | |
Vatteville et Ghelino,Ga naar voetnoot5 qui y commendoyent, ont esté esconduits vers la contée de la Bourgo[g]ne, contre la foy donnée à ce qu'on escrit. Es Grisons bransle aussy tout et on n'y attend que l'occasion pour secouer le joug d'Espagne. Après l'affront que l'ambassadeur d'Espagne a receu à Rome,Ga naar voetnoot6 il s'en est retiré ayant pris son congé du pape, qui ne luy a pas voulu faire telle justice de ce tort comme il pretendoit. Il en est party tout morgne et mal content avec les cardinaux de sa faction, et tous seront à ceste heur dans le royaume de Naples, où on fait mine de s'en vouloir revancher. Cependant la France avec la republique de Venise comme arbitres de la paix qui se traitte entre le pape et le duc de Parme font tout leur possible pour assoupir ce different amiablement, mais tant que le pape voudra retenir Castro et Montalto, il n'y [a] point d'apparence que cela reuscisse.Ga naar voetnoot7 Chez nous tout est en paix, et on continue de fortifier ceste ville. Je me reccommande à vos bonnes graces et vous supplie de m'en donner des preuves par la perfection de ce dont je vous ay prié cy-dessus, et me croyez toute ma vie, monsieur, vostre serviteur redevable,
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De Zurig, ce 8/18 de Septembre l'an 1642.
Si les barons BielkyGa naar voetnoot8 sont à Paris, avec vostre permission ils recevrons icy mes tres humbles baisemains. | |
Bovenaan de brief schreef Grotius: Rec. 1 Oct. En in dorso: 18 Sept. 1642 Marini. |
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