Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 6
(1967)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd2471. 1636 februari 8. Aan Henri de RohanGa naar voetnoot10.Monsieur, L'asseurance que monsieur MariniGa naar voetnoot11 m'a donnée, de ce que vous n'aurez pas désaggréable que je voue à vos très excellentes vertus par ma lettre comme je l'ay faict de longtemps du coeur tout ce qui procède de moy, m'a fait prendre la hardiesse de me resiouir par cette-cy de tant de victoires signalées que Dieu vous | |
a donné en tant de divers endroits sur les gens de l'empereurGa naar voetnoot1 et du roy d'EspagneGa naar voetnoot2 par lesquelles la liberté des Grisons est asseurée, le passage vers la France osté aux ennemis, et le chemin ouvert pour les attaquant chez eux prévenir leur desseigns. Je n'ay manqué d'en donner advis de temps en temps au grand chancelier de SuèdeGa naar voetnoot3 qui s'en est resioui infiniment, tant pour la part qu'il a en la cause commune que pour l'affection très sincère laquelle il vous a tousiours porté, et de laquelle je luy ay oui faire profession en plusieurs occurrences. Sa conduite n'a pas esté aussi sans de bons effects, puisque l'électeur de SaxenGa naar voetnoot4 a voulu changer l'alliance et l'obligation qu'il avoit à la couronne de Suède en hostilité ouverte, dont il a commencé à payer l'amende ayant esté mal traicté par les armes suédoises iusqu'à cinq fois, et à la dernière qui a esté le 17 de Décembre du style de France, ayant perdu le plus fort de sa cavalerie consistante en sept régimens qui par cinq régimens du mareschal BanierGa naar voetnoot5 ont esté mis en desroutte entière entre Kiritz et Havelberg, plusieurs tuez, presque tous les chefs et bagage pris. Ce qui n'empeschera pas que ledit grand chancelier qui en a receu le pouvoir des Estats de Suède n'escoute tousiours fort volontiers toutes les propositions qui nous donneront ouverture à une paix raisonnable, tout le royaume de Suède estant extrèmement marri de ce qu'il a esté forcé de convertir ses armes contre les compagnons de religion, lesquels n'estoyent prises que pour leur conservation et à leur réquisition. Je prieray le bon Dieu, monsieur, qu'il continue et à vous et à monsieur le chancelier le cours des victoires jusqu'à ce qu'il luy plaise les combler d'un repos non trompeux. Vostre serviteur très humble. | |
A Paris, le 8 de febvrier 1636. |
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