Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 6
(1967)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd2367. 1635 november 27. Aan Ch. MariniGa naar voetnoot5.Monsieur, Il y a cinq iours que ie receus la vostre du 18/28Ga naar voetnoot6 de Septembre de laquelle ie vous remercie d'autant plus qu'elle est fort ample et pleine de particularitez. Depuis nous avons eu icy imprimée l'histoire de ClauselGa naar voetnoot7, et ne sçavons ce que luy est arrivé, qu'il a voulu estre pendu romain. En contrecharge ie n'ay pas beaucoup de choses à vous mander, les vents nous ayants empesché depuis six sepmaines toutes les lettres d'Hollande, et par conséquent des quartiers où est Mons. le grand chancelierGa naar voetnoot8 lequel se voyant abandonné presque de tous amis les ducs de LunenburgGa naar voetnoot9 et MecqlenburgGa naar voetnoot10, et aprez aussi l'électeur de BrandenburgGa naar voetnoot11 ayant accepté la paix de Pirne, ne voulant estre informé de ceux qui ne se contentants pas de quitter nostre alliance s'estoient rendus nos ennemis, ayant laissé une garnison d'environ quatre mille hommes à Magdenburg s'est retiré à Stetin pour défendre la Poméranie par l'armée que le mareschal du royaumeGa naar voetnoot12 avoit amené en Prusse avant que la tresve de vingt et | |
six ans avec Poulogne fust conclueGa naar voetnoot1. Cependant le mareschal BanierGa naar voetnoot2 avec le reste de son armée s'empare de la rivière de Weser et s'approche de celle du landgrave de CasselGa naar voetnoot3 lequel quoyque tenté par les impérialistesGa naar voetnoot4 ne vous a point abandonné. Et mesmes on croit que c'est par son ordre que des vivres et secours sont venus dans la ville d'Hanou, laquelle tient bon, après la perte de tant d'autres villes et de Franquendahl. Les armées de costé et d'autre deçà le Rhin passent le temps par des rencontres qui ne décident pas l'affaire. Mais si le duc BernhardGa naar voetnoot5, à qui le royGa naar voetnoot6 à cet effet promet quatre millions par an et a avancé quatre cents mille livres, peut faire son armée complette iusqu'à douze mille gens d'infanterie et six mille chevaux, avec l'armée qui est soubs le cardinal de la ValetteGa naar voetnoot7 et celle du duc d'AngoulesmeGa naar voetnoot8 et du marescal de la ForceGa naar voetnoot9 et le reste de l'arrièreban nous font espérer quelques actions plus vigoureuses. Si outre cela le roy d'AngleterreGa naar voetnoot10 qui a icy son ambassadeurGa naar voetnoot11 pour le fait du palatinat, veut employer quelque chose de plus que de paroles, et que monsieur d'AvauxGa naar voetnoot12, ambassadeur du roy de France en Septentrion, puisse engager le roy de PoulogneGa naar voetnoot13, grandement irrité contre les jesuittes et pas trop content de la maison d'Austriche, à la protection de Silésie, les affaires des protestans ne seront pas en si mauvais estat comme ont pensé ceux qui s'en sont retirez peut-estre à leurs despens. Cependant nous nous réiouyssons grandement d'entendre tousiours des actions glorieuses de Mons.r le duc de RohanGa naar voetnoot14, à laquelle ioye sans doute Monsr. le grand chancelier prendra telle part que requiert l'amitié très étroite laquelle il a tousiours professé avec ce brave prince. Pour moy ie voudrois estre capable de servir à S.A. et le lui voudroi faire sçavoir par ma lettre si i'avois quelque suject d'escrire digne de sa grandeur. Ce qu'attendant ie ne lairrai pas de luy souhaitter une longue suitte de victoires pour le bien de la France et le repos de l'Europe. Je vous remercie aussi pour ce que mandez de costé de Turquie; on nous asseure icy que Revan est prins ce qui pourra bien acheminer les affaires à une paix avec Perse, laquelle appréhension debvroit rendre les princes chrestiens plus sages que de s'entremordre comme ils font. Je finiray icy, monsieur, priant Dieu de vous conserver par son soing paternel. Vostre serviteur très humble. | |
A Paris, le 17/27 Nov. 1635. |
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