Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 4
(1964)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd1529. 1630 augustus 3. Van B. Aubéry du MaurierGa naar voetnoot5.Monsieur, Je me confie tant en l'équité de vostre jugement et en la fermeté de vostre bienveillance que vous n'imputez mon silence à autre cause qu'à faute de sujectz que ma solitude me puissent fournir pour vous entretenir; bien est vray que celuy est une très grande consolation quand mes chers amis m'y témoignent leur souvenir, déplaisant seulement de n'y pouvoir retribuer chose qui réponde à la valeur de ce que je reçoy d'eux. En ce désert nous n'entendons que lamentations du pauvre peuple, d'un costé despourveu des moyens de sustenter sa vie par l'infertilité de la terre qui cette année ne luy a pas rendu ce qu'on luy avoit donné, et de l'autre tellement surchargé d'impostz qu'il en est venu comme au dernier désespoir. Joint les grandes levées de gens de guerre que l'on faict encor, qui ne pourront estre soudoyéz ny nourris par ceux, qui sont insolvables, et qui sont eux mesmes réduits à mendicité. Pour l'Italie où. l'on parle tousiours de paix, mais en effect pour y continuer la guerre, il semble que la matière s'y eschauffe pour garder sa chaleur d'icy à longtemps, et que deux ducsGa naar voetnoot6 sont en grand hasard de servir de proye à ces grands roysGa naar voetnoot7, qui au suject de l'un d'eux se sont engagéz en cette querelle, qui ne sera pas si aysée à finir qu'elle l'a esté à commencer. Mais celuy qui ordonne de tout cela, nous fera veoir ce qu'il en a déterminé: comme des révolutions, que j'apprens se présenter en vostre patrie, jusques à estre prestz d'estre eslevéz au suprême | |
degré d'honneur ceux qui luy ont mis le poignard dans le sein; ce que j'ay grand pene à me persuader, si ce n'est que le princeGa naar voetnoot1 luy mesme, qui cognoist la perfidie de ces gens là, leur veille de gayeté de coeur, présenter sa gorge à coupper, de quoy par divers moyens il peut s'exempter, mais principalement par celuy qui est ordinaire si la loy n'a esté enfrainte de luy en nommer trois desquelz il puisse choisir celuy qui sera le plus utile, ou le moins malfaisant au public et a son particulier. Vous m'obligeriez infiniement de me soudre ce noeud et de me dire si par la tragédie d'AurengeGa naar voetnoot2 vous tenez la place asseurée à qui elle appartient: il n'aura pas mal pris son temps juxta illud opportuni magnis conatibus transitus rerumGa naar voetnoot3 c'est a dire du soin des affaires de France à celles d'Italie. Il m'a aussy esté donné une grande joye m'ayant esté asseuré que vostre patrie vous a rendu vos biensGa naar voetnoot4, mais j'en aymerois mieux estre asseuré par vous mesmes, tant je crains que cela ne soit pas; et que vos autres contentements soient encor retardéz. Pour la fin je viens de Saumur où j'ay veu mes trois filzGa naar voetnoot5, desquelz on m'a rendu très bon témoignage, le plus grandGa naar voetnoot6 sera pour vous aller veoir, Dieu aydant, cet hyver et enfourner son estude en droict par vos bons conseilz. Ma femmeGa naar voetnoot7 et moy saluons humblement vos bonnes grâces, de la vostre et de CorneliaGa naar voetnoot8, vous suppliant vivre très asseuré que je seray toute ma vie Vostre humble et très affectionné amy et serviteur Dumaurier. | |
Au Maurier ce 3e d'Aoust 1630. | |
Adres: A Monsieur Monsieur Grotius A Paris. In dorso schreef Grotius: 3 Augusti 1630 Maurier. |
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