Briefwisseling van Hugo Grotius. Deel 4
(1964)–Hugo de Groot– Auteursrechtelijk beschermd1428. 1629 september 26. Van B. Aubéry du MaurierGa naar voetnoot3.Monsieur, Mon absence de ce lieu, ayant sejourné quelques semaynes au Maurier, et à mon retour icy quelque indisposition m'estant survenue le cours de nostre correspondance a eu quelque interruption, mais non celuy de mon affection et souvenir, | |
qui n'en peuvent souffrir. Maintenant qu'il a pleu à Dieu me restablir en meilleur estat, je commence à jouir de ma santé par me ramentevoir à vous et vous reconfirmer l'asseurance de mon service. Comme aussy à vous faire mes vrayes conjouissances des prosperitéz de vostre patrie, qui aura faict deux merveilleux coups en cinq moys, s'il est vray comme le bruict nous l'apprend, que la surprise de Wezel ait esté suivie de la capitulacion de Bosleduc, que l'on nous marque du 14e de ce moys. Il passera beaucoup d'eau sous le pont que les Espagnolz ont faict sur l'Issel, avant qu'ilz ayent reparé ces deux grandes breches, qui monstrent que le conseil d'Espagne, reputé si parfaict, n'a pas commis un mediocre erreur d'avoir deplacé le marquis SpinolaGa naar voetnoot1 de ces quartiers là, son absence n'ayant guères tardé à s'y faire appercevoir. Mais il faut souhaiter que telles pensées viennent tousiours aux ennemis de la bonne Chrestienté. Je ne doute pas que ces victoires n'ayent cousté bien cher, mais aussy elles jettent les estatz bien avant dans les entrailles de leur ennemy, et l'ont chassé des leur. Cela devra aussy grandement authoriser Son Excellence, monstrant combien de trophées estoient cachéz en sa personne, qui viennent maintenant à escloire à la confusion des meschans et, comme j'espère, à la consolation et au restablissement des gens de bien. Si vous avez autant de la capitulacion de Bosleduc, je vous supply m'en faire part; si l'exercice de la religion catholique leur a esté accordée, cela ouvrira les oreilles à beaucoup d'autres villes qui ne sont Espagnoles que par force. Mais aussy ceux de la mesme profession des Provinces Unies pretendront le mesme par leur obéissance, que les autres auront obtenu par leur résistance et, comme vous scavez, il eschet beaucoup de considérations là-dessus. Pour nostre paix il semble que l'on ait envie de la rendre durable, mais qu'au mesme temps il s'excite des démangaisons es peuples par appréhention de nouvelles charges. Il est bien malaisé que la mer d'un si grand estat soit sans quelque agitation. Touchant OrangeGa naar voetnoot2 il semble qu'il dort, mais je ne scay si c'est d'un bon sommeil; tousiours paroist-il que l'on a mis de l'eau dans ce vin, à quoy auront bien aydé les prospéritez de Son Excellence. Il ne me reste qu'à saluer humblement vos bonnes graces et de tous les vostres, comme font tous les miens, et à vous protester que je suis pour toute ma vie, Monsieur, Vostre bien humble et plus affectionné amy et serviteur Du Maurier. | |
J'ay nouvelles de mon filzGa naar voetnoot3, duquel on me rend, grâces à Dieu, fort bon témoignage et celuy particulièrement Monsieur WytzGa naar voetnoot4, que j'estime infiniment. De la Fontayne d'Angé, ce 26e Sepbre. 1629. | |
Adres: A Monsieur Monsieur Grotius à Paris. In dorso schreef Grotius: 26 Sept. 1629. Du Maurier. |
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