Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584
(1847)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre MCLXXIX.
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Ga naar margenoot+affayres de la mayson, sy est-ce que, jusques à prèsent, je n'en ay peu obtenir aucune responce. Je fay ce que puis pour me maintenir avec la dygnité de la mayson en laquelle j'ay eu cest honneur d'estre allyée et le feray encore, tant qu'il sera en ma puisance; tant pour mon regard que des petis enfans que j'ay retirés près de moy, suyvant quoy (combien que c'est avec grans frays, mesmes pour la longueur du chemin) j'ay retiré de France quelques moyens, sans lesquels il m'eust esté du tout imposible de soutenir une telle dépence que celle quiGa naar voetnoot1 me faut fayre; mais iceus moyens venans à me faillir, sy ne puis avoir autre provision de desà, je vous suplye bien-humblemant, Monsieur mon frère, de m'excuser, sy je suis contrainte d'obéyr à la nécessité, qui sera plus forte que ma volonté, qui a esté et est encore de demeurer en ces pays, sy Dieu m'en fait la grâce et d'y eslever mon fils. Dequoy, Monsieur mon frère, je vous ay bien voulu advertir et emsemble vous suplyer, sy vostre comodité ne permet de vous trouver par desà (où néantmoins, sans vostre présence, je ne prévoy que confusion généralle), au moins qu'il vous playse escrire aus dits commissayres l'ordre que vous entendés qui soit suyvy pour ce regard, et leur ordonner, sy vous plaist, bien esprésément de le fayre, d'autant que leur principalle responce est qu'ils n'ont puissance sufisante de ce fayre. Ce me sera, Monsieur mon frère, une nouvelle oblygation à vostre service, auquel vous me trouverez toute ma vye très-affectionnée. - Mon fils, Monsieur le Conte Morice, se porte bien, Dieu mercy, et est sur le point d'aller en Zélande. Mes filles, Mesdamoyselles d'Orange et Anne sont à Bure. La petite Catérine Belgique | |
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Ga naar margenoot+est avec Madame la Contesse de ShuatsbourGa naar voetnoot1, ma seur. Le reste est avec moy, qui se portent bien (comme faict mon fils), exceptée Louyse, qui est estrêmemant malade depuis sis semaynes, tellement que les médecins en ont mauvayse opinion et en font très-mauvays jugement. J'y fay et feray, Dieu aydant, tout ce qui sera en ma puissance, et sur ce, après vous avoir bien-humblement baysé les mains, je pryray Dieu, Monsieur mon frère, vous donner en parfaite santé, heureuse et très-longue vie. A Delfhe, ce 28 d'octobre. Monsieur mon frère. Je vous suplye me permettre, que Madame vostre femme trouve icy que je luy bayse bien humblement les mains, luy faisant tousjours ofre de mon humble service. J'en dis autant aussy, sy vous plaist, à ma fille, Madamoyselle Emyllye. Vostre bien-humble et obéyssante seur à vous fayre service, Louyse de Colligny. A Monsieur, Monsieur le Conte Jean de Nassau. |