Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584
(1847)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre MCLXXVII.
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Ga naar margenoot+vous estes consolé avec Dieu, le meilleur tesmoignage que vous pouvés rendre de l'amitié fraternelle que vous portiés à feu Monseigneur le Prince d'Orenge, c'est d'avoir soing du bien de ce quy luy estoit plus cher en ce monde, qui est de sa femme et de ses enfans. Voilà pourquoy j'estime que ce sera plustost satisfaire à mon devoir, de vous recommender ce quy me touche de cy près, que d'eschauffer vostre volonté à ce quy naturellement vous est sy cher. Je vous susplie donc, Monsieur, ne trouver point mauvais, ne pouvant estre sur les lieus pour satisfaire à ce que je doy, sy je m'adresse à vous, pour vous demender (avec toute l'affection qu'un frère peut apporter à une sienne seur, et l'amitié qu'un oncle doit à son nepveu) ce don qu'il vous plaise prendre soin de Madame la Princesse d'Orenge, ma seur, et de son fils, à ce que la nécessité de leur petites affaires n'adjouste beaucoup à leur perte et à la grande affliction qu'ils souffrent par la volonté de Dieu. Vous ferés un euvre méritoire devant Luy et adjousterés à ce que vous devés à la mémoire de feu Monseigneur le Prince, vostre frère, l'obligation de beaucoup de gens de bien et seigneurs qualifiés de ce royaume, ausquels j'ay ce bien d'appartenir; oultre le service que toute ma vie je vous en rendray, comme vostre très-humble et très-obéissant à vous faire service, Chastillon. A Monpelier, ce 9 d'octobre 1584. |
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