Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VIII 1581-1584
(1847)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij† Lettre MLXXVI.
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Ga naar margenoot+.... Il fut esté bon pour les affaires que le Prince d'Oranges fut mort soubdaynement, car je m'asseure qu'il aura procuré, devant que de sortir du monde, d'accommoder ses bastard et sa nonnain, mère d'iceulx, et d'entablerGa naar voetnoot1 practiques pour establyr, tant qu'il aura peu, le Duc d'Alançon, afin que de luy ses dits bastards ayent quelque portGa naar voetnoot2, mais j'espère qu'il le payera, comme il ha faict de trahyre [Don Juan]; peult estre a Dieu laissé le dict d'Oranges plus longuement en vie pour le plus chastyer en ce monde et aussy en l'aultre, si les douleurs et tormentz qu'il a sentu ne l'ont faict recongnoistre envers la divine Majesté; je tiens que l'on a tenu cachée sa mort quelques jours, et mesmes pour le temps que l'on dict que nul n'estoit admis vers luy sinon les médecins. Sainte Aldegonde s'est incontinent rangé au Duc d'Anjou, qui de luy se sert principallement. Je vouldrois que, pour l'affection qu'il portoit au dit d'Oranges, il se fut faict ensevelir avec luy, comme se souloit faire aux Indes des femmes plus aymées des Princes de ce coustel-là. Je tiens que, quel qu'il soit, Alançon aura bien à faire de drapperGa naar voetnoot3 avec Hollandois, Zeelandois, Frisons, Flamands, Gueldrois, et aultres, dont il ne sçaist la langue et avec son nez de pantouffles aura bien à faire de se mectre tant en grâce du peuple, comme estoit le dict d'Oranges, qui sçavoit hanter, converser, et boyre avec eulx, et avec la langue les tyrer à ce qu'il vouloit.... .... Le traicté faict l'an 48 avec les Estatz de l'Empyre est nécessaire, comme vos lettres contiennent, pour la bonne conduicte des Pays d'embas et pour éviter nul inconvénient, mais cela n'entendent pas ceulx de pardeçà, | |
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Ga naar margenoot+et est grand mal que, ny le conseillier d'Assonlenville, que ne sçayt la langue Allemande, ni l'aultre de pardelà, n'ayent tenu plus de compte du regard qu'il convenoit avoirGa naar voetnoot1 à l'endroit de l'Empyre, et je ne veulx excuser nostre Prince que de son-coustel il n'y ait faict faulte en avoir envoyé Ambassadeurs Espagnolz pour complaire à l'Impératrice, qui non seullement ne scavoyent la langue allemande et latyne, mais que n'estoient oncques sorty d'Espagne, ny n'avoient congnoissance aulcune des affaires des Pays d'embas.... Madrid, 12 mai. |
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