* Lettre MLXXIV.
Ga naar margenoot+Le Prince d'Orange au Prince de Condé. Il désire fort sa venue (MS. P. C. 29).
Monsieur, je vous remercie humblement de ce qu'il vous a pleu avoir soing de moy durant ma blessure, et comme je suis asseuré que vous louerez Dieu avecq moy de la guarison que j'espère Il m'envoyera bientost, aussi je vous en ai bien voulu en escrire un mot par les présentes; c'est que, comme tous les médecins et chirurgiens m'asseurent, et comme je le sens aussi en moi mesmes, Dieu m'a mis non seulement hors de ce danger, mais, moyennant Son ayde, [etGa naar voetnoot1] les apparences d'une brefve guarison, laquelle, Monsieur, j'essayeray d'employer pour vous en rendre service en ce qu'il vous plaira me commander. Et quant au faict pour lequel le Sr de Villesaison, présent porteur, est venu en ce pays, il a entendu pleinement quel en est l'estat et en quelles dispositions sont les affaires depuis la venue de son Alt.: je serai de ma part très-aise et tout ce pays bien honoré, s'il vous plaist, Monsieur, [de]nous venir aider à descharger entièrement ce pouvre pays de la tyrannie de l'Espaignol, comme aussi j'entens que son Alt. le trouve bon et vous en escrit, et m'asseure que vous y serez le très-bien venu; mais d'aultre part je suis marri que les affaires sont en tel estat que le moyen ne se présente de vous honorer de charges assez dignes pour la qualité de vostre personne; mais, ayant entendu comment le tout s'est passé, j'espère que vous le prendrez de bonne part. Nous ne lairronsGa naar voetnoot2 cependant,