Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VII 1579-1581
(1839)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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Ga naar margenoot+...... vadGa naar voetnoot1 responce à tous les précédens du Seigneur Prince et sur tous les pointz ausquelz il la peult désirer, comme je luy escris par mes lettres; et spécialement me dit que je procure, tant que je pourray, de persuader v. Alt. et son Exc., sur quoy je ne sçauroys dire dadvantaige de ce que v. Alt. aura veu par aulcunes lettres miennes, et puisqu'elle commande que je luy en dis librement ce que j'en en endz, véritablement je craindrois fort que sa M. ne print très-mal que sur ce point l'on réplica dadvantaige, et que, si le Seigneur Prince venoit à ce que aucuns dient, d'abandonner le tout et venir icy, ce seroit tout gaster, et mectroit v. Alt. en une bien grande confusion, et les affaires en extrême ruyne; et ne pourroit sa M. sinon fort mal prandre une telle résolution. Je me suis tousjours doubté dois le commencement, que la chose tomberoit en ces termes, congnoissans l'humeur des Estatz, et que, si ung gange du ciel y venoit, il seroit impossible qu'il y demeura longuement au contantement de tous, et tous ceulx que n'obtiendroient ce qu'ilz désireroient, viendroient à dire du Seigneur Prince qu'il est estrangier et qu'ilz ne l'out consentu que pour six mois, et choses semblables, et v. Alt. peult penser en quelz termes se trouveroit sa M. lors, et mesmes si v. Alt., comme elle prétend, se portoitGa naar voetnoot2 pour retourner en Italie:et, demeurant iceile au gouvernement, comme sa M. juge qu'il convient, puisqu'il est cler ce qu'elle dit, qu'elle ne peult, ny luy convient administrer les armes, je luy supplie qu'elle considère qui sa M. pourroit envoyer pour avoir ceste charge, puisqu'il est certain que de ceulx de par delà v. Alt. ne pourroit | |
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Ga naar margenoot+recevoir le service requis, actendu qu'ilz ne veullent cèder les ungz aux aultres; et, d'y envoier ung estrangier, elle entend aussi assez comme cela seroit prins, et j'envoye au Seigneur Prince ce que Don Joan d'Idiaquez m'escript par commandement de sa M. sur ce point, suppliant v. Alt. de bien prendre ce que je luy en escriptzGa naar voetnoot(1). Quant aux affaires de pardelà, c'est à mon grand regret qu'iceulx ne vont mieulxGa naar voetnoot(2) et je vois bien la faulte, et dont elle procède, en quoy ne se peult riens imputer au Seigneur Prince; je crie et sollicite, donnant mon advis, faisant ce que m'est possible, et l'on m'asseure très fort que à ce coup yra telle provision que chascun congnoistra que sa M. prant la chose à cueur, et qu'elle ne vouldra plus comporter indignité des voisins; demeurer en paix avec eulx, s'ilz veullent, ouy, et si non, non, mais se resentir et faire diversion: qu'est, à mon advis, ce que luy convient, me remectant aux dépsches, tant en Espaignol, qu'en François, lesquelz je n'ay veu: bien m'a l'on adverty de la substance de ceulx en Espagnol, et aussi | |
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Ga naar margenoot+me remectray-je à ce que j'escriptz au Seigneur Prince et à mes précédentes, et n'est besoing que v. Alt. me solicite pour y faire de mon coustel les offices requis, car de moymesmes j'en suis assez soingneux, de sorte que l'on me pourroit avec raison plustost tenir pour importun que pour négligent. Quant à ce que v. Alt. escript en ziffre en sa lettre, je tiens pour certain que ceulx qu'elle dir, font où ils peuvent mauvais office, mais je la veux bien aussi asseurer que je n'apperçois aucunement que sa Maté se laisse en ce forcompter, ny qu'elle n'aye de ceulx qu'elle dit, la bonne opinion qu'elle désire: l'on ne peult empescher les gens qu'ilz ne parlent, mais cela importe peu, quant les calumniateurs ne sont creuz; et, si entendz quelque chose que puisse donner umbre, je n'obmectray, comme je ne faiz ordinairement, de faire les offices que je doibz, pour prévenir et remédier, et touteffois ne me semblera hors de propos que v. Alt. en touche ung mot généralement à sa Maté, non pas pour remédier à mal qu'il y aye, mais pour prévenir à tout ce que pourroit succéder, et pour tenir bien disposée l'affection de sa Maté. Et il n'y a pas longtemps que se traietant des affaires que se debvoient encharger au Comte d'OlivarésGa naar voetnoot(1), quant il print congé de sa Maté, je luy escripviz rondement ce que me sembloit pour les affaires de ce coustel là, sans riens oblier de ce que v. Alt. peult désirerGa naar voetnoot(2), pour ce que, si je ne me forcompte, et j'espére que non, il convient aux propres affaires de sa Maté. | |
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Ga naar margenoot+J'eusse faict escripre la présente de main de secrétaire, n'estoit pour le point que concerne le gouvernement, et useray selon les occasions de la licence qu'il plait à v. Alt. me donner, de me servir de celle du secrétaire, puisque l'eage me peult jà dispenser de quelques travaulx; et certes ceulx que je soubstiens pour l'absence de sa Maté, me sont quasi intolérables et n'a pourquoy v. Alt. faire excuse de ce qu'elle n'escripve de la sienne, car je luy vouldroys alléger le travail et non estre cause de le luy accroistre et me seuffit de, par quelque moyen que ce puisse estre, entendre en quoy de moy elle peult recepvoir service.... Madrid, 8 avril 1581. Ga naar voetnoot1.... Le Duc d'Alançon est encoires à Bordeaux ou aux environs, et combien que les François bravent tousjours et dient qu'ilz yront aux Pays d'embas, je ne vois encoires leurs affaires tant accommodez, qu'ilz ayent moyen de faire tout ce qu'ilz vouldroient; je suis tousjours en mon opinion, s'ilz y vont et s'ilz n'abandonnent Cambray, qu'il n'y a autre meilleur moyen, pour leur faire lascher prinse, qu'une bonne et gaillarde diversion, leur rendant le change, que seroit bien facile à faire.... ....On a respondu comme se debvoit conduyre le Seigneur Prince, à l'endroit des François que venoient pour assaillir les Pays d'embas, sur la doubte, en laquelle il estoit de si, nonobstant la responce que la Royne-mère du Roy de France avoit donnée de les mectre en pièces, s'ilz entroient aus dits pays, mais que l'on les assaillit sur les pays de France, le Seigneur Prince doubtoit s'il seroit mal prins de sa dite Maté que au dit pays de France l'on | |
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Ga naar margenoot+les assaillit, si pour ce faire se rencontroit oportunité, et aussi sur ce qu'il avoit mis en avant de faire fortz sur les rivières et passaiges, pour copper aux rebelles le commerce et aultres pointz ausquelz l'on m'escript que l'on luy a respondu et donné en tout satisfaction... |
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