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* Lettre CMLXI.
Le Prince d'Orange à Mr des Pruneaux. Négociation avec le Duc d'Anjou (MS. P. A. F. 8789).
*** Des nouvelles très-alarmantes sur les dispositions du Comte de Rennenberg (p. 196 et 204) déterminèrent le Prince à se rendre en Overijssel ‘De Prince menende op Sondag den 28 Febr. tot Amsterdam te reisen, heeft datelijk een ander reise aengenomen, en is, over Amersfoort en Elburg, voorts na Campen gereist:’ Bor, II. 167a.
Monsieur, vostre lettre du 23 jour du mois passé m'a esté très-aggréable, tant pour les particularitez contenues en icelle, dont me faictes part, que principallement pour y avoir cognu vostre bonne disposition, à cause que peu de jours auparavant l'on avoit icy apporté les nouvelles
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Ga naar margenoot+de la mort d'aucuns de vostre maison et aussy de vostre maladie, dont j'estois en peine, pour le marrissement que j'aurois, s'il vous estoit survenu quelque accident. Or je loue et remercie le Seigneur Dieu de vous avoir conservé jusques à présent, espérant que j'auray pour cela tant meilleur moyen pour vous faire paroistre l'envie que [j'ay] de vous faire service. Quant aux affaires de Monseignr le Duc d'Anjou, je treuve en ces quartiers les coeurs plus enclinsGa naar voetnoot(1) et affectionnez à son Altèze que du passé, combien que, par les menées de nos ennemis, plusieurs y sont encores contreminans, ainsi que vous sçavez qu'aux affaires de tel poix et importance plusieurs difficultés surviennent: et néantmoings je ne cesseray à faire tout bon debvoir, ainsi que j'ay faict jusques à maintenant. Je ne doubte aucunement que vous aurez adverty son Altèze de tout ce qui convient pour l'advancement de cest affaire.
Remettant d'en discourir plus amplement avecq vous jusques à mon retour en Anvers, [ce] que j'espère sera brief... Elburgh, 2 mars.
Guillaume de Nassau.
Rennenberg, sur l'invitation du Prince, devoit se trouver à
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Ga naar margenoot+Elbourg le lendemain. ‘Dictus est colloquio dies tertius Martii, et placuit ut Elburgum convenirent:’ Lang. ad Sydn. p. 234. Il ne vint pas au rendez-vous. Ce jour même il leva le masque, et se saisit de Groningue, au nom du Roi. Echec terrible pour les Etats! ‘Men had hem volkomentlijk betrout, doordien hij veel tot voordeel der Generaliteit hadde uitgerecht:’ Bor, II. 161b. ‘De Prince vertrouwde Rennenburg ten volle:’ I. 1003b. ‘De Prince konde seer qualijk sijn veranderinge en afval geloven, voor hij die metter daet bevond;’ II. 276a.
Il suivit l'exemple que la plupart de ses parents, de ses compagnons d'armes, de ses amis, lui avoient successivement donné.
On ne sauroit croire qu'il ait été poussé par un zèle très-vif pour l'Eglise Catholique. Il en connoissoit les abus. ‘Hij hadde gelesen de schriften van die van der Ghereformeerde Religie hem bij sommighe in handen ghestelt, converseerde oock daghelijcks onder de Ghereformeerde, spottende met de onghefondeertheijdt van eenighe Paepscher superstitiën:’ v Meteren, p. 184a. Toutefois les Réformés lui devenoient odieux par leurs excès. ‘Het Beelden en Altaren raseren en omverwerpen te Zutphen en Hattem verdroot Rennenberg seer’ (Bor, II. 136a, et ci dessus p.127). ‘Hij beclaeghde hem tegen alle man van de overtredinge des Religionsvrede:’ v. Meteren, p. 168c. Il répugnoit à se dévouer pour une cause qui, après les concessions du Roi, offertes à tous et exécutées envers les Provinces Wallonnes, ne lui sembloit plus être celle de la liberté. Comme l'Abbé de Maroles (p. 199), il eût, par un résultat favorable des négociations de Cologne, pu sortir d'une situation difficile avec honneur; maintenant il devoit, ou persister indéfiniment dans une lutte, pour lui sans motif (T. VI. p. 672), ou faire sa paix particulière avec le Roi.
Les événements en FriseGa naar voetnoot(1) et l'approche du Prince d'OrangeGa naar voetnoot(2)
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Ga naar margenoot+qui auroient pu sans doute lui faire abando nner son dessein (p. 204), semblent l'avoir poussé au contraire à l'exécuter sans délai. C'étoient des indices que sa trame étoit découverte.
Il n'auroit pu soutenir le regard du Prince: ‘hij wist niet wat te doen, hij was noch qualijk gereed om zijn voornemen te werke te stellen, langer te vertoeven was ook geen tijd, de sake voor den Prince te verbloemen betroude hij sijn selven niet:’ Bor, II. 167b. Il ne pouvoit se faire illusion; il devoit craindre d'ètre à tout moment arrêté.
Sa conduite ne fut pas exempte de perfidie et de dissimulation. Les paroles dites la veille au Bourguemaitre Hildebrantsz, ‘o mijn Vader, die ick voor mijn Vader houde, soudt ghij sulcken quaet van mij vermoeden?’ v. Meter., p. 169a, suffiroient pour le condamner. Néanmoins nos historiens, même à une époque où l'effervescence des partis n'avoit guère eu le temps de se calmer, ne semblent pas considérer sa trahison comme longtemps préméditée. Selon eux, son respect pour la foi jurée, selon nous, peut-être aussi son affection personnelle pour le Prince le firent hésiter jusqu'au dernier instant. P. Ufkens lui ayant fait une forte exhortation, ‘hoorde hij die vermaninghen met grooter patientie, dickwijls veranderende van ghesichte, en antwoorde ten lesten met weemoedicheijdt dat hem de tranen over d'ooghen liepen dat hij desperaet was, klaghende over de hardneckicheijdt der Vrisen en ongehoorsaemheijdt van B. Entens, en scheen te
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Ga naar margenoot+willen stantvastigh blijven. Maar sijn Suster stercte hem 't elcke reijse, als hij hem beswaert vondt om den Eedt, daer hij met den Staten mede verplicht stondt:’ l.l. p. 169b.
M. Kluit dit: ‘zijne redenen waren niet van de beste. Men kan ze niet zekerer hebben dan uit zijne eigenhandige Brieven, van welken er aan sommige zijner Vrienden geschreven nog overig zijn; waarin hij, antwoordende op hunne klachten, ... met zoo vele woorden zegt: ‘ziet ge niet dat dit Werk door die van Nassau alleen maar is gebrouwen om hunne eigene grootheid en dat zij met de beste brokken overal zullen heengaan? Zij zijn Stadhouders van de beste en grootste Provincien, en zouden ons gaarn met Overijssel en Drente vergenoegen. Daarom heb ik best gedacht mijn Zoene met den Koning te maken, bij wien meer beneficien te halen zijn,’ ‘Die redenen waren dan jalousy op Nassau en Bevordering van eigen groutheid. Ik heb dit uit medegedeelde Berichten.’ Holl. Staatsreg. I. 176.
Voilà qui est positif. Cependant M. Kluit n'avoit pas vu ces Lettres: jusqu'ici nous ne sachions pas quelles aient été communiquées au public, et nous avons quelques doutes, si non sur leur authenticité, du moins sur l'exactitude des rapports (Berichten) que Kluit avoit reçus.
Nous n'insisterons pas sur ce que le Comte omet la Frise et parle avec dédain de son Gouvernement; tandis que P. Ufkens disoit: ‘Gheen Landen in Nederlandt waren bij die te vergelijcken die hij onder sijn Gouvernement hadde, dewelcke, boven soo schoone vaste rijcke Steden, oock met vijf groote en met so vele kleijne Zee-Havenen begaeft waren:’ v Met. 168d. Rennenberg pouvoit faire allusion aux actes par lesquels la Frise avoit méconnu son autorité.
Mais il seroit fort singulier que, d'ailleurs sincérement attaché au Prince, il eût manifesté une si forte jalousie contre les Nassau, à une époque où la fortune ne les favorisoit point et où déjà le Comte Jean étoit retourné, ou se préparoit à retourner en Allemagne.
Puis l'égoisme et la cupidité n'étoient pas des traits de caractère de Rennenberg, tel que ses adversaires mèmes l'ont dépeint. ‘Zijn
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Ga naar margenoot+Gouvernementschap en achte hij niet veel, en hieltse meer voor eenen last dan voor een voordeel, jae soo dat hij in 't beginsel eens tot Leeuwaerden geresolveert was die te verlaten en te resigneren, ten ware dat Ufkens half met gheweldt sulx tegenghehouden hadde:’ v. Met., 184a. ‘Men acht dat hij arm gestorven is; want hij geenen Man en was om zijn Gouvernement uit te putten:’ l.l.
Enfin, même en admettant qu'un intérêt sordide ait été le mobile du Comte, et supposant en outre qu'il s'en soit ouvert à des amis intimes, on a peine à croire qu'un homme si distingué eût mis tant de platitude dans un tel aveu.
Quoiqu'il en soit de ces Lettres, nous jugeons indubitablement apocryphe celle que Bor (II. 211, sq.) publie, comme étant écrite, de Groningue le 13 juillet suivant, par Rennenberg au Prince de Parme. On y fait dire au Comte qu'il s'agit de ‘castigeren den gehelen hoop en met geweld deselve so swak te maken dat zij ten eeuwigen dage geen middel krijgen om 't hooft wederom op te heffen, 't welk ganschelijk nodig es eens voor al te geschieden, gebruikende alle middelen van wreedheid, en selfs met alle rigeur invoerende de Spaense Inquisitie.’ Un tel avis eût-il été digne de Rennenberg et conforme aux excellentes qualités qu'on s'accorde à lui reconnoître? Le Comte eût-il flétri, par le nom de cruauté, des mesures que l'on a coutume, en pareil cas, de déguiser sous celui de sévérité nécessaire? Eût-il recommandé l'Inquisition Espagnole, qualification dont se servoient exclusivement les ennemis du Roi (T.I. p. 290)? Par une Lettre supposée, artifice assez commun à cette époque et par fois grossierGa naar voetnoot(1), on aura tâché de rendre le Comte doublement odieux. Elle fut envoyée à Groningue, dit Bor (qui du reste ne doute pas de son authenticité), ‘opdat se souden mogen gewaerschout sijn en toesien wat sij van haren Gouverneur te verwachten hadden, bijaldien hij eens so vele volx daer in konde krijgen dat hij haerder meester mocht werden.’ Ce but est manifeste dans le choix des expressions propres
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Ga naar margenoot+à exaspérer les bourgeois, et qui même sont assez maladroitement accumulées: ‘hopende middelen te vinden om onse resolutie ter executie te leggen, en alhier een goed garnisoen in te voeren, om absolutelijk te gebieden, doende in alder haest alhier een Blokhuis of Casteel opbouwen, als eertijds geweest is, waertoe wij goede middelen sullen vinden, 't sij door nieuwe schattingen, of confiscatie van de goeden der geenre, die so tegens God en den Conink gerebelleert hebben.’ Remarquons aussi ces derniers mots: un homme, qui avoit à un haut degré le sentiment des convenances, auroit-il stigmatisé ainsi les actes auxquels, durant quatre années, il avoit ardemment participé? |
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voetnoot(1)
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plus enclins. - Languet écrit en févr. 1580: ‘Fama est Gueldros approbasse conditiones... conceptas ut Andegavensi Duci proponantur: quod vix credo esse verum: nam, cum ante duos menses per eas regiones iter facerem, visi sunt mihi ab eo consilio plane alieni fere omnes iis cum quibus tunc ego sum collocutus. Si ab ipsis impetravit Princeps, facile, meo judicio, idem poterit a reliquis provinciis impetrari:’ ad Sydn. p. 428. La Gueldre fit encore longtemps difficulté: ‘Gelderlandt en Utrecht continueerden wel 't alderlanghste in hare swaricheeden. Doch volgden sij eijndelijck:’ v. Reidt, p. 25a.
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voetnoot(1)
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Frise: C'étoit une insulte grave que de démolir les Citadelles de son Gouvernement sans son aveu: ‘Hij beclaeghde hem van de... Rebellie der Vriesen, en het groot onrecht en kleijnicheijdtGa naar voetnoot1 die hem aenghedaen werdt:’ v. Met. p. 168c.
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voetnoot(2)
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Pr. d'Or. Celui-ci avoit tâché, autant que possible, de le ménager: ‘hem geen oorsake geven dat hij sich soude hebben te beklagen als of men in sijn Gouvernement wilde vallen, men most hem niet soeken te verbitteren:’ Bor, II. 167b. Il avoit toujours conservé l'espoir de le ramener: ‘men meende dat de Prince de sake tusschen die van Vriesland en den Grave socht te verdragen, daer sommige geen behagen in hadden; ja ik hebbe een brief van 29 Febr. gesien, geschreven bij een in de regeringe sijnde, van dese sake schrijvende: dus gaen wij al met conniveren en simuleren voort, en of wij wel dikwils ons alreede hier door bedrogen hebben bevonden, so gaen wij, vast als siende blind, door:’ l.l.
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