Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome VII 1579-1581
(1839)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
Ga naar voetnoot1† Lettre CMXL.
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aant.Ga naar margenoot+velle qui la rédigea, en conformité avec ses propres conseils et selon l'intention de Philippe. Déjà le 8 août il écrit au Roi. ‘... Lo del principe d'Oranges que se trata por medio del obispo Escoces criado de la Reyna presa, me paresce de mucha consideracion, y qualquier dinero seria muy bien empleado, y muchas destas platicas se devrian mover, y por diversas vias, no dando el dinero sino à quien effectuasse, sino quanto fuesse necessario por encaminar el negocio, y no solo no danaria, sino serviria que el principe descubriesse alguno, que como es vil y cobarde, el miedo le pondria en confusion ...’ Le 13 nov. ‘Tambien se podria al principe d'Oranges poner talla de 30 o 40 mil escudos, à quien le matasse o diesse vivo, como hazen todos los polentados de Italia, pues con miedo solo desto, como es pusillanime, no seria mucho moriesse de suyo, o que algun desesperado, por ganar, publicandose esto en Italia y Francia, hiziesse el effecto...’ Philippe II a annoté en marge: ‘Bien me paresce esto de la talla, pero es de ver si ay sententia contra él, y si es menester que la aya para ello, y si la huvo, seria en tiempo del' Duque de Alva, que despues aca no la ha bavido...’ Le 27 nov. le Cardinal écrit au Roi dans une Lettre autographe, également apostillée par celui-ci: ‘Difficil cosa es acertar à dar buena orden y concierto en las cosas del servicio del amo, quando los subditos que han de ser governados, quieren tanto poner la mano al govierno, y en este dar en cierta manera la ley.’ Quelques personnes, ajoute-t-il, ont paru au Conseil d'Etat sans l'autorisation du Roi; dans les finances et dans les Conseils on a pourvu à un grand nombre d'emplois sans le consulter. Il a dit à Idiaquez ‘que à Madama se le dé la mesma restriction de su poder quetuvo la otra vez.’ Il seroit aussi à propos de restreindre la durée des Gouvernements provinciaux à trois ans; les Gouverneurs ne pourroient prendre autant d'autorité et on exerceroit aux affaires un plus grand nombre de personnes. Il faudroit songer à une nouvelle organisation du Conseil (MS. Br. II. p. 104, 139, 153). Mon bon Nepveu, pour ce qu'il se cognoit évidemment que le Prince d'Oranges par ses desseings est celluy qui avec ses artifices empesche l'accord et par ce moyen le | |
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Ga naar margenoot+repos et tranquillité des pays, à si grand dommage et ruyne d'iceulx, usant des termes que l'on sçait, pour, au préjudice des Ecclésiasticques et Nobles, et de ceulx qui ont pouvoir, substance, et à perdre du Tier Estat, s'aydant de la faveur du même peuple ayant mis à sa posteGa naar voetnoot1 magistratz aux villes pour se servir d'eux à l'effect susdit, et que où il luy a semblé que ledit magistrat ne suffiroit pour les forcer à ses desseings, pour estre les villes puissantes, et qu'en icelles il y pouroit avoir subjectz catholicques et affectionnez au repos et bien public, il y a mis garnisons d'estrangiers, estant aussy luy estranger et non nayGa naar voetnoot2 en mes Pays-Bas, et pour tant non si affectionné à iceulx comm'il démonstre, s'attribuant faulsement nom de bon patriote, estant si pernicieux ennemy d'iceulx et cause de tant de maulx, et qu'il se veoit évidemment que, pendant qu'il sera ausdits pays, l'on ne peut espérer nulz biens, quiétude, ny repos, qu'est ce à quoy je prétend principalement, pour l'affection que je porte à mes pays et subjects d'iceulx; et combien que l'on luy a offert (pour le faire sortir d'iceulx) conditions raisonnables et advantageuses pour accommoder le tout plus promptement, afin d'éviter ultérieur dommage desdits pays, il n'y a voulu condescendre; à couleur de dire qu'il n'a vouloir séparer sa cause de la publicque, mais réellement c'est pour ce qu'il prétend persévérer en la tyrannie dont il use pardelà et aux exactions, dont il faict et des troubles plus grand prouffit en particulier, transportant les deniers où il iuy plaict, pour après s'en servir; il me semble qu'il luy convient faire la guerre par tous les moyens que l'on se peut ima- | |
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Ga naar margenoot+giner, et que chascun cognoisse que la guerre est contre luy seul et à son occasion, pour le rendre odieux, comme celluy qu'est cause de tant de mal et ruyne, que souffrent les pauvres pays; comme à la vérité il est, puisque m'accommodant par les conditions d'accord, si clémentes que je ne veois ce qu'avec raison se peut désirer davantage, il calumnie le tout; ny y a aultre difficulté pour parvenir audit repos, que celle que luy seul y met par ses artifices exécutez par ses ministres et adhérans; et à ceste cause j'avois pensé, qu'oultre ce que jà au temps du Duc d'Alve sentence fut prononcé à l'encontre de luy, comme criminel de lèze-majesté, et son bien confisqué et mis soubz ma main, qu'il n'y auroit point de mal d'à l'exemple du ban impérial, en former un contre luy de ma part, fondé sur les maulx et dommages qu'il a causé depuis, aggravant iceulx comme l'on verroit convenir, et insérant au narré les artifices dont il use pour abuser le peuple, qu'on se pourroit aysément tirer des livretsGa naar voetnoot(1) jà impriméz et publiez contre luy depuis l'accord des provinces Valonnes, et suyvre en la forme dudit ban celluy que feu l'Empereur, mon Seigneur et père de glorieuse mémoire, publia contre le Duc de Sasse Jean Fréderic et le Landtgrave de Hesse et leurs adhérans, dont se treuveront par delà copies, et pour conclusion, à l'exemple dudit ban, abandonner sa personne et biens à luy appartenans et non encores confisquez et mis soubz ma main, à chascun, pour impunément oultrager sa personne et occuper les biens qu'encores luy appartiennent, au prouffit particulier d'iceulx qu'en | |
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Ga naar margenoot+feront le saisissement; déclarant la mesme peine et abandonnant à chascun les personnes et biens non encores confisquez et mis soubz ma main, où qu'ils se peussent treuver, au prouffit de qui les pourroit avoir, de ceulx qui, après siz sepmaines après la publication dudit ban, ne l'abandonneront et ne se déclareront tenir de mon costel. Cecy, à mon advis, donneroit grande terreur et mesmes à ceulx qui négotient hors desdits pays, par les arrestz que plusieurs particuliers pour leurs propres prouffitz en feroient à tous costelz et estGa naar voetnoot1 apparent que, pourle respect dudit Prince, auquel ils n'ont nulle honorable obligation, ils voulussent tant souffrir, et mesmes se treuvent las de tant de contributions exorbitantes et de tant de maulx qu'ils ont jà souffert, et davantage pour essayer de se faire quicte d'homme si malheureux et pernitieux jà condampné, et lequel ses oeuvres journellement le condamnent davantage, si crimineux et méritant mille mortz, et qu'après tant de moyens procurez pour le réduire, ou de gré, ou de force, l'on n'en est encores venu au bout, que l'on luy mect tailleGa naar voetnoot2 publiée par tout, à l'exemple de ce que plusieurs aultres Princes usent pour cas non tant importantz, de xxx mille escus, ou aultre telle, que pourrez adviser au prouffit de celluy qui le livrera vif ou mort, asseurant de la dite somme celluy que le tuera ou livrera vif, afin de parvenir à l'effect, ou délivrer par ce moyen les pays d'homme si pernitieux (comme dict-est) et du moins le tenir en ceste crainte, pour par icelle luy oster le moyen de si librement vacquer à l'exécution de ses desseings; et tout cecy pourrez-vous communicquer à ceulx du Conseil résident à prèsent près de vous, pour, | |
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Ga naar margenoot+par leur advis, faire dresser et exécuter ce que dessus; et m'advertirez, le plustost que vous sera possible, de la résolution que vous y aurez prins, qu'a mon advis se peut faire tant plus librement, puisque l'on scait les menées et praticques qu'il a tenu pour faire tuer le Duc d'Alve, feu mon frère Don Jean d'Austriche, dont Dieu ayt l'ame, et aultresGa naar voetnoot(1). Madrid, 30 nov. |
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