Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij[1576]* Lettre DLXXXVII.
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Ga naar margenoot+de guerre qui sont là dedans, elle n'aura point de mal, bien que l'ennemy la tient encoires assiégée et samble d'y vouloir opiniastrer. Nous avons depuis huyct jours ençà entre ceste ville et celle de Dordrecht, assiégé trois fortz que nos ennemis tiennent sur les rivières de la LeckeGa naar voetnoot(1) et la Meuse, par lesquels ils nous ont depuis la prinse de Schoonhoven donné fort grand empêchement: que si Dieu nous faict la grâce de les prendre, ce nous aportera une grande commodité pour nostre navigation, par dessus ce que par tel moyen le reste de ce pays en sera de tant plus affranchi. Je ne fauldray vous tenir adverty de tout progrès, pour le grand désir auquel je sçay vous estes continuellement d'entendre le bon succès de nos affaires, dont et de tous les bons offices par vous si libéralement faicts à l'advancement d'iceulx, je ne pourray jamais assez affectueusement vous remerchier, ains tous ceulx de ce pays vous en demeureront avecq moy à tousjours obligez. Quant à ce que m'escripvez que feu Affensteyn et aussi Stenzel et Isaäc Leeuwenharter sont esté advertiz d'aucunes choses, que cy-devant me pouvez avoir escript d'eulx, je vous puis asseurer que tels advertissemens ne viennent aucunement de moy, car seroys marri de révéler les choses que m'escripvez secrètement, en lieux qu'il ne convient, et ne sçay aussy qu'ilz soyent esté faictz du costel de deçà. Une chose vous veulx bien dire, | |
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Ga naar margenoot+que Affensteyn m'a par ses lettres adverty du mescontentement que vous aviez de luyGa naar voetnoot(1) devant que jamais vous m'en eussiez escript ung mot. Ce néantmoings, pour en sçavoir la vérité, je vous prie me faire entendre qui soyent mes serviteurs ayantz faict telz advertiszemens, et aussy qui soyent ceulx qui se sont laissez corrumpre par le secrétaire DavidGa naar voetnoot(2), pour les assignations que je luy ay donné, afin qu'en estant au vray adverty, je sçaiche comment me rigler en leur endroit. J'ay veu par vostre lettre du 4me jour du dit mois de décembre vostre délibération pour faire fondre quelques pièches d'artillerie pour la garde et seureté de vostre maison de Dillenberch.... Au demeurant sur ce que désirez aussy sçavoir mon advis pour le regard de vostre voyage vers le pays de DüringenGa naar voetnoot1 avec nostre beau-frère, le Conte Albert de Schwartzburch, et Madame sa compaigne, nostre soeur, je suis bien avecq vous d'oppinion qu'il seroit fort requis qu'il y eust tousjours quelque ung d'autorité en vostre maison de Dillenberch, mais cependant aussi, comme je crains que vostre demeure à la maison pourroit estre mal prinse de noz amis, et que, comme sçavez, le plus qu'entretenons amitié avecq ung chacun est le meilleur, il me semble que ne pourriez que bien faire de vous trouver aussy au dit pays de Düringen, quand oires vous n'y demeureriez q'une paire de jours; remectant ce néantmoings le tout à vostre bonne discrétion. J'escrips pré- | |
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Ga naar margenoot+sentement à Mr. de Jumelles que, s'il a envie de faire ung tour jusques icy, il me sera bien venu.... Escript à RotterdamGa naar voetnoot(1), ce 4me jour de febvrier 1576. J'ay bien entendu ce que m'avez escript de celle de Saxe, et puisqu'ainsi est qu'elle est en voyeGa naar voetnoot(2), je vous prie m'envoyer la confession de J.R. à vous faicte et signée de sa main, ou du moins deuement authentizée. J'ay reçeu les traictés de mariage, dont vous remerchie.
VostreGa naar voetnoot1 bien bon frère à vous faire service, Guillaume de Nassau.
A Monsieur le Conte Jéhan de Nassau, mon bien bon frère, à Dillenberch. Le 5 mars survint la mort de Réquesens (p. 1); événement important par ses conséquences, soit immédiates, soit indirectes. Malgré ses talents pour la paix et la guerre il s'étoit, durant deux années, consumé en vains efforts. Offroit il la paix, on se défioit de ses assurances, et d'ailleurs lui aussi vouloit ce qu'en Hollande on étoit résolu de ne point accorder, le maintien exclusif du Catholicisme. Forcé d'avoir recours aux armes, il insistoit auprès du Roi sur l'envoi d'une flotte, afin de réduire les provinces maritimes, et sur des secours en argent, afin de pourvoir au paiement régulier des soldats; mais, quoique dénué de ressources (ci-dessus, p. 29), il ne recevoit que des promesses. Dès qu'il s'adressoit aux Etats, un exposé de griefs étoit la réponse (p. 32); plaintes sur plaintes: on peut en lire chez v. | |
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aant.Ga naar margenoot+Meteren, 102c, une longue série: ‘Dios,’ s'écrioit-il, ‘libera nos de estos Estados’. Les troupes du murmure passoient à la révolte; presque toujours, comme après la bataille du Mokerheide, une sédition rendoit un succès inutile. Nonobstant ces difficultés, Réquesens gagnoit du terrein: ‘contractiores multo debilioresque quam offenderat, hostium vices ad extremum reliquit:’ Strada, 491. ‘'T is wel waer dat te deser tyd de Provincien van Holland en Zeeland so heftig aengevochten syn geweest datse wel in de meeste nood waren daerse noch oit in waren geweest:’ Bor, 664a. Aussi Granvelle écrit-il, de Rome, au Roi, le 23 mars 1576: ‘V.M. ha hecho una gran perdida, pues demas de la habilidad que tenia, tenia el major zelo del servitio de V.M. que se puede dezir; yo penso q̅ a ajudado mucho a su fin, demas de sus indispositiones, ver el miserable estado de aquellas provintias q̅ governava y el no poder dar remedio qual desseava...’ (MS. Brux. I. p. 135). |
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