Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome V 1574-1577
(1838)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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* Lettre DLXXXVIII.
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Ga naar margenoot+qualité, ni selon la leur. Elle les a abandonnés en leur besoin, les a laissés, en tant qu'en elle a esté, et en risée et en proie à leurs ennemis, les a mesmes traittés indignement en leurs personnes... On dit toutesfois à la Roine qu'elle a fait merveilles: et quelquesfois on reproche l'ingratitude; mais elle se peut souvenir que depuis l'an septante elle n'a pas dépendu un denierGa naar voetnoot(1) pour eux, encor que jamais ils n'ont eu tant d'affaires, ni passé tant de périls:’ Mém. de Duplessis, I. p. 179. | |
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Ga naar margenoot+geschut en anders mogten voorsien:’ Bor, 661a. - - Cela n'empêcha pas le Prince et les Etats de se tourner ailleurs: p. 341. ...Je vous escripviz par mes dernieres, du 4 febvrierGa naar voetnoot(1), comme nous tenions alors assiégez trois fortz que noz ennemiz occupoient sur les rivières de la Lecke et Meuse, entre les villes de Rotterdam et Dordrecht; depuis il a pleu à Dieu nous faire la grâce, que de les avoir rendu en noz mains, dont avons bien grande matière de le louer, d'aultant que lesdits fortz nous importent grandement pour la préservation d'une grande partie du pays en ces quartiers. Le principal fort s'appelle Crympen. Nous travaillons tellement à les fortiffier, que esperons que l'ennemy ne s'en pourra plus prévaloir cy-après. Les affaires de la ville de Zierixzee sont, grâces à Dieu, en estat assez raisonnable, et donnons icy toute la peyne du monde pour la ravictuailler à bon escient; que, s'il plait au Seigneur Dieu nous en cela impartir sa grâce, noz ennemis perdront leur temps Monsieur de St. Aldegonde avecq les aultres députez, que moy et les Estatz de ce pays avons envoyé vers Angleterre, ne sont encoires de retour, pour n'avoir aucune résolution de la Royne d'Angleterre, laquelle nous eust faict grand bien s'il luy eust pleu se résouldre plustost, car à faulte de cela, comme pouvez bien penser, nous perdons plusieurs bonnes occasions: j'attens toutes heures nouvelles avecq le premier vent, lesquelles reçues ne fauldray vous faire part de tout succès. Nous n'avons présentement de France rien de certain, sinon qu'on | |
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Ga naar margenoot+nous asseure que la paix se traicte sérieusement, estant le Roy du tout enclin à la donner; ce que sortant à bon effect, apporteroit indubitablement ung grand bien à toute la Chrestienté. Je vous prie me faire part des nouvelles de voz quartiers, et des levées qui se font illecq, comme l'on nous bruyt icy, et si l'Empereur continuera son voiage vers Pouloingne, et si la journée Impérialle ira avant. Je ne veulx laisser de vous dire, comme il a pleu à Dieu délivrer ma femme d'une jeusne filleGa naar voetnoot(1), le dernier jour du mois de mars passé sur le matin, dont je remerchie le Tout-puissant, avecq prière que ce soit à l'advanchement de Sa gloire. Je suis adverty qu'ung messaigier mien, nommé Pierre, venant depuis quinze jours d'Allemaigne, soit esté prins et tué par noz ennemis entre Thiel et Bommel, et me doubtant que luy aurez donné quelques lettres et aultres pappiers pour moy, je vous prie me mander quelles soyent esté les dernières que m'avez escript, et m'en envoyer plustost ung double.... Escript à Delft, ce 4e jour d'avril.
VostreGa naar voetnoot1 bien bon frère à vous faire service, Guillaume de Nassau.
Monsieur mon frère. Depuis ceste escripte, me sont par la voye de Couloingne venues voz lettres du xvije jour | |
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Ga naar margenoot+du mois passé, par lesquelles entre aultres me faictes mention des advis qui vous viennent de divers costelz qu'il samble que le Duc de Saxe et Lantgrave seroyent délibérés de vous molester, pour les obligations par vous et mes aultres frères cy devant passées pour celle de Saxe. Ce que je ne puis bonnement croyre, à cause qu'il n'y a nul fondement de leur costel, et ne pense aussi qu'ilz le vouldroyent jamais entreprendre. Et au regard de mon filz Moritz, je serois fort bien content, qu'ilz le prinsent à eulx et l'entretinsent comme il appartient, mais cependant je seroys marri qu'il print samblable nourriture qu'a eu le Duc Frans von der LauwenburgGa naar voetnoot(1); parquoi, s'ilz viennent demander Moritz, pourrés respondre que m'en advertirez premièrement, et ainsi vous excuser sur moy, et alors regarderons en cela nous régler selon que le tempz le portera, et ce pendant aussy m'en pourrez mander vostre advis avecq celluy de noz parents et bon amis. Quant à ce que me requirez que je vouldroys donner congié à ung certain marchant pour icy achapter quelque quantité de cuyvre rouge et le mener vers Allemaingne, je vous asseure que ledit cuyvre rouge n'est icy recouvrable, dont nous sommes en peyne pour fondre noz pièches, à cause que ne sommes d'aucune chose en | |
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Ga naar margenoot+plus grande nécessité et le nous fault mander d'aultres quartier.... Datum ut in literis. Le même jour Brunynck écrit au Comte: ‘S. Exc. se porte, grâces à Dieu, fort bien, mais au reste tant empesché pour la diversité et multitude des affaires survenants d'heure à aultre, qu'elle n'a repos depuis le matin jusques au soir, et cependant porte le tout fort patiemment et avecq sa constance accoustumée. Les affaires de ce pays sont présentement couduyctes par bon ordre, et espérons, si la ville de Zierixzée peult estre ravictuaillée, que l'ennemy ne nous pourra guerres grever..’ (MS.). |
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