Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome III 1567-1572
(1836)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
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† Lettre CCCLXXXII.
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Ga naar margenoot+curé le bien et avancement de nostre ditte cause, sans y avoir jamais espargné peine, travaulx ou dangiers, j'ay tant plus alaigrement esté conduict à vous donner cest advis et d'ung chemin vous prier le plus affectueusement que je puis (ne doubtant que vous serez par delà du tout plus amplement inforiné) qu'en veullez par lettres, ou par envoye de quelque homme confident, communiquer avec les docteurs Ehem et Zuläger, et regarder par commun advis par quel moyen l'on pourroit prattiquer les susdits 5000 harquebouziers et 500 chevaulx; ou que du moings, en cas qu'ils ne vouldroyent se donner à nous, que toutesfois l'on empeschat par quelque voye a ce qu'ils ne se mettent au service de noz ennemis; comme au mesme effect j'en ay aussi faict escripre au susdits docteurs Ehem et Zuläger, les priant de vous assister en celá de leurs advis et bon conseil, selon la singulière affection que de tout temps ils ont demonstré au bien de la cause commune et aussi à moy. Vous priant me faire entendre par le premier ce que vous y en aurez apprins, et s'il y auroit apparence de gaigner la susdte trouppe; et comme le coronel Dietrich von SchonbergGa naar voetnoot(1), pour le bon crédit qu'il a présentement en France, pourroit en cela beaucoup, me semble qu'on ne scauroit employer aulcung plus duysable à cela, que luy. Quant à nos affaires de par deçà, elles sont encoires en mesme estat que je vous ay escript dernièrement par le messagier d'Essen, | |
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Ga naar margenoot+qui n'est encoires de retour, sans que jusques oires j'aye ung seul denier pour passer monstre mes Reitres, dont je vous laisse penser en quelle peine je me trouve, bien que journellement on me faict entendre que je n'anray faulte d'argent, et cependant toutesfois riens ne me vient. Ce néantmoings je le remets à ce bon Dieu, lequel nous aiant mené si avant, je m'asseure qu'Il ne délaissera Sa juste querele et si bonne cause, quoiqu'Il tarde. - Je ne doubte que aurés entendu la défaicte de quelques Françoys es environs de Mons, en Hainault, lesquels venoient au secours de mon frère, le Comte Louys, et selon que mon dit frère m'a escript par 2 ou 3 de ses lettres, il en est demeuré morts environ 300 ou 400, dont les paisans ont tué la plus grande partie, et 400 ou 500 prisoniers, estans les aultres entrés en la ville de Mons avec environ 500 hommes de pied et 150 chevaulx, qui sont entrés la ville de Mons, et ce bien à propos pour mon frère; lequel, comme depuis 3 jours m'a mandé, se porte, grâces à Dieu, encoires bien, espérant entièrement par ma venue, comme aussi font plusieurs aultres villes, s'émerveillants de ceste mienne longueur; et toutesfois le Sr Dieu sçait qu'il ne tient à moy. Le peu de loysir que j'ay à présent, ne me permect d'escripre à Madame ma mère, ny à Madme ma soeur, par quoy je vous prieray de leurs présenter de ma part mes plus que bien humbles recommendations en leurs bonnes grâces, sans oublier ma soeur Julienne et ma fille, me recommandant tousjours à leurs bonnes grâces; que sera l'endroict, où, après mes très affectueuses recommendations en vostre bonne grâce, je supplieray Dieu vous octroyer, Monsieur mon frère, en parfaicte santé, heureuse et longue vie. Escript | |
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Ga naar margenoot+en mon camp à Hellenray, près de Rémunde, ce 5me jour d'aoust 1572.
Vostre bon frère à vous faire service, Guillaume de Nassau. |
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