Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome III 1567-1572
(1836)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij* Lettre CCCLXXXI.
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Ga naar margenoot+jet. ‘Wy willen een yegelyk wie hy sy, der Roomse of der Euangelise Religie toegedaan, so verre hy hem vredelyk draegt .... in syn geheel blyven sal onbeschadigt.’ Bor, I. 399a. - Ce ne fut que plusieurs semaines après que le Prince se fut mis en marche, que les députés des Etats, arrivés au camp, lui apportèrent quelque argent. ‘De Gedeputeerden der Staten van Holland syn gekomen met geld en versekeringe voor het krygsvolk.’ l.l. Pendant bien longtemps il n'étoitvenu au Prince un seul sol (p. 483, l. 9 et p. 489, l. dern.). | |
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Ga naar margenoot+ ni le Comte Louis de Nassau, ni la Noue..; mais le Duc connut, par le gouvernementfrançais même, la marche d'un corps commandé par Genlis.’ Il est à regretter que cet auteur cite rarement les témoignages sur lesquels il s'appuye; la chose est très invraisemblable. Même après la St. Barthélemy le Duc se plaignoit encore amèrement de la conduite précédente du Roi de France: ‘Albanus conqueritur sibi a Rege Galliae conflatum esse hoc bellum, et Reginam Angliae ab ipso impulsam ad mittenda auxilia Orangio.’ Languet, Epist. secr. I. 184. Monsieur mon frère. Pour tant mieulx et à la vérité vous tenir tousjours informé de l'estat et disposition de noz affaires, scaichant comme le bien et advanchement d'iceulx vous est à coeur, je n'ay voulu faillir vous faire présentement entendre ce que depuis mes dernières, du 20e de ce mois, nous est advenu; qui est que le lendemain, 21me jour du dit mois, ayant esté quelques jours à Aldekercken, je suis venu campericy à Hellenrade, ung quart de lieue près la ville de Remunde, en espoir que de bonne volunté elle se rengeroit à la raison et me donneroit le passage avecq quelques aultres commodités pour mon camp requises, estant bien prest de les secourir et assister réciproquement et les garantir de toute ultérieure tyrannie du Duc d'Albe; ainsi que bien amplement trois ou quatre jours auparavant je leur avois déclaré par une lettre mienne, laquelle leur estant envoyée par ung trompette, ilz n'ont voulu accepter, de sorte qu'estant arrivé en ce lieu et considérant l'importance qu'il y avoit de occuper la dicte place, je les ay mardy dernier sur le soir, environ huyct heures, encoires ung coup bien amiablement faict sommer par une trompette, mais n'ont voulu entendre à riens, | |
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Ga naar margenoot+tellement que suis esté constrainct de prendre mon recours à l'extrême remède, et de faict trouvant mes gens bien voluntaires, j'ay encoires ce mesme soir, environ les douze heures, donné le premier assault à la dite ville, où les miens se sont employez fort couraigeusement, ne s'estantz cependant ceulx de dedans la ville deffendus avecq moindre courage, mais firent très grande résistence, sans vouloir aulcunement entrer en communication d'appoinctement; de sorte, qu'ayant duré l'alarme toute la nuyct, les miens prindrent la ville d'ung bien couraigeulx assault le mercredy, environ les six heures du matin, avecq assez peu de perte de notre costé, grâces à Dieu, y ayant seulement perdu environ quinze ou seize hommes, entre lesquels toutesfois est demeuré le Capitaine Herman Rumpff, frère du Ritmestre Lodewyck Rump. Et oires que je craignois que mes gens, pour les fascheries receues toute la nuyct, se fussent quelque peu desbordés vers les bourgeois, si est ce qu'ilz les ont tellement espargnez qu'ilz n'en ont au plus hault tué que trois ou quatre, s'estans plus attachez aux prebstres et moynes, dont y en avoit bon nombre en la dicte ville; mais l'évesque s'estoit quelques sepmaines auparavant retiré. Il y avoit dedans la dicte ville environ cent et trente ou quarante soldats Walons, desquelz estoit capitaine ung des fils du Seigneur de FloyonGa naar voetnoot(1), qui y estoit entré quelques jours auparavant. Le dit Capne est prisonnier avecq deux Burgmestres et l'escoutette de la ville. Je y ay trouvé quelque spièces d'artillerie assez belles, que me viendront bien à pro- | |
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Ga naar margenoot+pos. Je regarderay de donner ordre à tout, estant l'intention de séjourner encoires quelques jours en ce lieu en attendant la venue du Coronnel Mandelsloo, duquel j'ay depuis trois jours receu lettres, par lesquelles il me mande d'estre à Soust pour le 22e jour de ce mois. Je vous prie m'advertir s'il vous at mandé le mesme, et si vous luy avés envoyé la lettre sur le blanc signet, que je vous avois laissé, et que alors je regarderay de passer oultre, au nom de Dieu. Oires que je vous puis asseurer qu'il ne m'est venu encoires ung seul sols, dont je vous laisse penser la peine où je me treuve. J'avois faict quelque prest à mes gens de pied, qui passèrent monstre dimenche dernier, et oires qu'ils ne s'en tenoyent par trop contents, si est ce que j'esper le bon butin qu'ilz ont eu en la ville de Reimunde, les rendra tant plus faciles et traictables. J'attens d'heure en heure ce que m'apporteront ceulx que j'ay envoyé à Flessingen, selon que je vous ay mandé par mes précédentes, et s'il ne me vient rien de ce costel-là, je ne scay moyen au monde à faire passer mes gens oultre, là où ilz ne le vouldront faire de bonne et franche volunté. Il est vray que les Estats d'Hollande sont esté assemblez à Dordrecht, mais n'y a eu moyen de me faire avoir argent, oires qu'il y avoit assez bon espoir, si ceulx qui y sont comparus, eussent voulu dextrement s'yemployer, et cependant toutesfois les dictz Estats se sont résolus de me donner asseurance pour l'entretenement de mes gens de guerre pour trois mois. Il y a quelques leurs deputez en chemin que j'attens de jour en jour et desquelz j'entendray le tout plus particulièrement, dont ne fauldray vous advertir par après. Ils me doibvent apporter quelques 23 ou | |
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Ga naar margenoot+24m florins, mais d'aultant que cela se consumera tout au payement de mes gens de pied, il n'en viendray riens à mes Reustres, ce qui me retient tousjours en peine pour le temps et les belles occasions que s'en vont ainsy perdues, à quoy si eust pleu à messieurs les Princes de par delà, de tenir aulcunement la main, bien facillement eussent ilz à tout remédié, et cependant j'ay ma seule confidence en Dieu, lequel, je suis asseuré, ne me délaissera point. De mon frère, le Comte Louys, je n'ay aultre advertence que ce que je vous en ay mandé par ma dernière, bien que depuis m'a esté rapporté que Monsieur de Gienly, avecq 4m harquebouziers, mille hommes de pied, et quelques cinq cens chevaulx, seroit venu pour son secours, mais qu'il auroit en chemin esté rencontré par les gens du Duc d'Alve, et at esté au commencement le bruyct que le dict Seigneur de Genly seroit esté deffaict; depuis ont dict le contraire. Quant je scauray la vérité ce qui en est, ne fauldray vous en faire part. Je vous prie de présenter mes humblesrecommandations à la bonne grâce de Madame ma mère, sans oublier Madame ma soeur et ma fille; qui sera l'endroict où, après mes très affectueuses recommandations en vostre bonne grâce, je prieray Dieu vous donner, Monsieur mon frère, en bien parfaicte santé, heureuse et longue vie. Escript en mon camp à Hellenrade, près de Remunde, ce 25 jour de juillet 1572.
Vostre bien bon frère à vous faire service, Guillaume de Nassau.
A Monsieur, Monsieur le Conte Jean de Nassau, mon bien bon frère. |
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