Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome III 1567-1572
(1836)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre CCCXXXIV.
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Ga naar margenoot+copie à RoltzhausenGa naar voetnoot(1) pour avoir son advis, car je ne fais doubte qu'il le monstrerat à Monsieur le Lantgrave Wilhelm; touttefois n'ay l'ausé faire, craignant, puis qui luy touche, qu'il ferat difficulté de donner son advis: touttesfois, si le trouves bon, vous amvoie si joinct ung blancq signet pour luy escrire, et quant et quant lui amvoier la copie de la lettre; si vous trouves quelque difficulté à luy amvoier, ne scay si seroit mal faict de l'amvoier à Simon Bingen, le priant de avoir son advis; car de ung costé ou de l'aultre j'espérerois qu'il viendroit entre les mains de Monsieur le Lantgrave; et à ceste cause vous amvoie ancores aultre deux blanc signés affin que le puisses user en luy où il vous samble le melieur. J'ay receu vostre lettre daté le 8 de ce mois, et trouve la considération que aves eu touchant Hartman Wolf fort bonne, vous priant me mander si aves eu quelque novelles des propos qui sont passé aus dits nopces sur ce que aves escrit à Tieman van Hort et Johan van Bernigkausen. Quant aulx novelle que me mandés, je ne fais doubte que les inemis de Dieu et de nous feront tout debvoir possible pour exterminer ceulx qu'i pensent leur pouvoir faire quelque domaige, ou bien empescher leurs entreprinses, par quoy il n'est que bon que l'on soit sur sa garde, et puisque à mon occasion et pour l'assistence qu'il vous a pleu me faire, ilx ne vous veuillent gran bienGa naar voetnoot(2), je ne me peus sinon conformer à vostre opinion | |
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Ga naar margenoot+que aies toujours l'euile ouvert, et que principalement gardes vostre maison de Dillenbourg, et que prennes telx gens à qui vous poies fier; car le temps est terrible et plain de méchanstés. Quant au Capitain Jennin, il est asseurément homme de bien, mais les souldas qu'ilx porroit mener, sont povres, hors d'espérance de jamais povoir retourner en leur pais, desorte que les choses avecque telx souldas estrangiers sont tout en aultre termes qu'ilx estiont avant que commencions la guerre et les porroit l'on beaucoup plus aisément gainger et corrumper que allors; il est vray que pour moy je me aimerois plus voluntiers trouvé en une plasse avecque cinquante bon harquebousiers François ou Walons que cent lansquenecht, par quoy vous prie y voloir bien penser qué gens que vous prendres et entendre bien particulièrement de Jennin quel gens qu'il ast et de quel pais; car s'i son Liègois, ne le vous conseillerois de les prendre. Si vous puissies pour ung commencement avoir, tant et si longuement que l'on visse qué chemin les affaires prenderont, ung quatorse ou quinse bon compaignons pour garder bien les portes et faire le guet de nuit de quatre ou cinq hommes, me sambleroit que seroit asses, et regarder que en une nécessité l'on puisse estre asseuré d'ung centaine de bons harquebousiers; car asseurément il est nécessaire que vostre maison soit aulcunement pourveu de quelque gens, et me samble que voz voisins, puisque les importe tant que à vous, que vostre maison de | |
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Ga naar margenoot+Dillenbourg soit bien gardé, vous debvriont aider et assister de entretenir quelque gens, et il me samble qu'il ne seroit hors de propos que en escriviez à Monsr le Lantgrave LutwigGa naar voetnoot(1) et Wilhelm, et aulx Contes de là à l'entour, leur demandant quelque petite aide, ou pour le moings estre asseuré de eulx que, venant la nécessité, de combien de gens saccung vous vauldroit assister. Si la traffique des laines fusse commencée en vostre Conté, je penserois que l'on trouveroit bien bon moien d'avoir toujours ung cent bon harquebousiers sans gran despence. Il seroit bien à souhaider que l'on puisse avoir le moien de reachatter ou dessangaiger vostre artillerie que ast Monsieur le Duc Casimirus, et le faire ramener à Dillenbourg. Il me samble, Monsieur mon frère, qu'il ne seroit que bien faict que fissies regarder après ung maistre qui chersent le salpestre; je ne fais doubte que par tout voz terres en trouveres ung tel quantidé que seroit asses pour fournir vostre maison de pouldre et davantaige, ce qui est toutesfois la provision la plus nécessaire que l'on doibt avoir en une plasse. Je pens que Monsr de Nuenar, ou bien Roltzhausen, vous en porriont recouvrer ung; vous y por- | |
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Ga naar margenoot+res penser, comme aussi pour faire faire de boules. Je vous prie me voloir amvoier avecque ce porteur la petite hacquené que Monsieur l'Amiral m'at donné, en cas qu'il se porte bien, en oultre me amvoier deux paire de bas de chauses de soie; l'ung paire at vostre cousturier que Nunnem luy at donné pour les accoustre; l'aultre paire, si vous plait, commanderes que l'on les détasche des choses de caffa qui je portois dernièrement à Dillenbourg, qui sont sur la table où sont mes accoustremensGa naar voetnoot(1). Si la petite hacquené ne peult aller, je vous prie me voloir amvoier le courtault gris qui ast les aureilles couppé. Vous aures veu ce que Affestein m'escript, priant de avoir ung cheval; je vous prie de voloir faire regarder si à l'entour de vous l'on puisse trouvé quelque bon cheval qui luy seroit duisable, et me le mander avecque le pris; je vous amvoierois l'argent: puisqu'il se monstre si voluntaire, ceste raison que l'on fasse quelque chose pour luy. Je vous prie me pardonner de ce que je vous importune de mes affaires, j'esper que Dieu me donnerat quelque jour la grâce de le pouvoir desservir.. De Arnstat, ce 19 de janvier. Ce mattin est parti mon frère le Conte Güntert vers Dreisen pour trouver le Electeur avant son partement vers l'Empereur, qui doibt estre le xxvi du présent; je l'ay prié que, si vient à propos, luy ramentevoir l'affair des | |
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Ga naar margenoot+pouvres Crestiens, mais je crains bien que serat labouré en vain.
Vostre très affectioné frère à vous faire service, Guillaume de Nassau.
A Monsieur Monsr le Conte Jan de Nassau, mon bien bon frère. |
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