Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome III 1567-1572
(1836)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre CCCXX.
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Ga naar margenoot+pleu ainsi à Dieu, il en fault avoir la patience et ne perdre couraige pour cela, ains se conformer à Sa divine Juillet. volunté, comme aussi de mon costé j'ay délibéré de faire en tout ce qui peult advenir. Et suis encoires délibéré avecq l'ayde de Dieu de pousser oultre, et espère estre le huictiesme du mois d'aougst prochain à la place de la monstre, qui est au mesme lieu que vous avoys mandé par Monsr de Ste Aldegonde. Et comme depuis j'en avois au mesme effect escript au Conte Joost de Schauwenburch affin de s'y voulloir aussy trouver avec les mille chevaulx dont il a charge, toutesfois ne saichant où il est à présent, crains que, par ce qui est advenu, ne s'y pourra bonnement trouver si tost, parquoy, en cas qu'il est auprès de vous ou que saichez où il est, l'en pourrez advertir, affin, s'yl est possible, de s'y voulloir trouver pour passer d'ung mesme chemin, puisque le dilay nous importe tant. Et pour aultant que le bruict est par tout que le Duc d'Alve nous veult empêcher la place de la monstre, vous prie sur tout de tenir la main que j'en puisse estre adverty s'yl est encoires en Frize, ou s'yl est retiré, et quelles forces il peult avoir. Et en cas qu'entendez qu'il seroyt d'intention de tirer vers la ditte place, qu'en veullez incontinent advertir Balthasar van Wolffven, qui a sa maison non guerres loing de la Lippe, et aussi Ottho van Maulsburch, ce que porrez tousjours faire en m'en advertissant quant et quant, car m'en advertissant de- | |
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Ga naar margenoot+vant eulx, pourroyt la dite advertence venir trop tard. Quand à ce que m'escripvez de vostre entreprinse, me demandant sur ce mon advys, n'en scauroys bonnement que dire, pour ne scavoyr quelz moyens et intelligences que pouvez avoir, ne aussi quelles forces l'ennemy pourroyt avoir par l'eaue; ne saichant aussi si vous estes pourveu d'argent pour exécuter une telle entreprinse, car de nostre costé il en fault bien peu attendre si Dieu ne donne aultres moyens. Parquoy ne vous scauroys dire aultre chose, sinon que s'il vous semble qu'il y a quelque raisonnable apparence de pouvoir effectuer quelque chose de bon, que le fissiez faire au nom de Dieu, mais, quant à vostre personne, de vous conseiller d'aller avecq la ditte entreprinse, n'en scauroys bonnement dire mon advis; car vous mectre arrière en hazard avecq gens incognuz, ne me semble estre conseillable, mesmes par eaue. Parquoy me pourez le tout mander plus particulièrement. Je vous prie aussi de me tenir tousjours bonne correspondence, comme aussi je feray de mon costé. Et à tant, mon frère, après mes bien affectueuses recommandations en vostre bonne grâce, je supplie ce bon Dieu vous avoir tousjours en Sa saincte protection. De Dillenbourg, ce dernier jour de juillet 1568.
Vostre bien bon frère à vous faire service, Guillaume de Nassau.
Mon frère, comme je vous ay cy-dessus escript que prinsiez bon regard sur le Duc d'Alve, si d'avanture il nous vouldroyt rompre la place de la monstre, ferez bien aussi de faire sur le Duc Erich de Bruynzwyck et de ce | |
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Ga naar margenoot+qui se passe en son pays. Et en cas que eussiez la commodité de vous trouver aussi sur la ditte monstreplace, ce me seroit grand plaisir, affin de pouvoir communicquer de tous affaires par ensamble; ou, en cas que ne povez venir, ce que je desireroys toutesfois bien, que je puisse avoir de jour à aultre de voz nouvelles, et veulléz tenir bonne correspondence avecq le Conte d'Emden pour scavoir de luy de ce qui passe par là.
Meinem gutten gönner und freund Georg Albrechten von Greyffencloe zu selbst hennden. - Itzo in Ernst Stenten hausz zu OldenburgkGa naar voetnoot(1). |
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