Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome III 1567-1572
(1836)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij† No CCCXIVa.
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Ga naar margenoot+d'argent sur les paysans, et puisque tous ceux qui se sont monstrez prompts et volontaires par cy-devant en ce fait, seront exposéz à la proye de l'ennemy, èt par ce moyen tous autres refroidis et desgoutez à prester faveur et assistence à l'advenir; Son Excel. respond que, ores que ces respects soyent de fort grande importance, toutesfois, quant au premier, est à considérer qu'après l'espace d'un mois ou de deux aussy bien deffaudra nécessairement le moyen du dit argent, à cause que les paysans n'y polront furnir à la longue. Et quant à l'autre point, qu'il faut avoir plus grand esgard à la genéralité qu'au bien particulier d'aucuns, qui en ce faict se seroyent monstrez favorables. Veu mesmement que par cy-après venants les choses en telz termes que l'on fust contraint de se retirer, encor tomberoit-on tousjours au mesme inconvénient, voire et encor plus grefGa naar voetnoot1, à cause que alors il faudroit aussi bien laisser le peuple à l'abandon de l'ennemy après s'estre encor plus declaré, et cependant seroyent nos forces affoiblies et celles de l'ennemy renforcées, et tout nostre argent espuisé. Et sur tout faut avoir esgard que là où ils seroyent forcés de se retirer, ils sont asseurez ne le pouvoir faire, ayant l'ennemy à doz, sans estre ou deffaits, ou grefvement endommagez, et cependant sera perdue l'occasion d'avoir une forte place pour retraitte. En considération de quoy son Excell. est entièrement d'advis qu'ils gardentGa naar voetnoot2 plustost de se retirer en quelque place bien fortifiée et en laquelle ils puissent s'asseurer | |
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Ga naar margenoot+contre la force de l'ennemy et contre la disette des vivres, pour illec se tenir à tant que son Excell. ait moyen de se mettre en campagne. Et touchant d'assiéger la ville de deux costés et la enclorre d'eau, son Excell. estime premièrement qu'ils ne sont assez forts pour séparer leur camp, et puis que l'on ne polra aucunement empescher l'entrée de la ville à l'ennemy par le pays haut, se rapportant néantmoins à la condition et assiete du lieu. Cependant seroit son Excell. de cest advis que l'on entreprint sur la ville d'Inchusen, et l'ayant par la grâce de Dieu saisie, qu'on la fortifiast en toute diligence, s'asseurant que, par le moyen d'icelle ville, polrions recevoir infinies commoditez et bons moyens d'argent et de vivres à suffisance. Aussy seroit son Excell. d'advis que pour tout événement l'on fortifiast quelque place, fust ce le Dam ou le Zyle, ou bien quelque autre, tellement que là où, estants les forces jointes, l'on voudroit se retirer quelque autre part, on y peut tousjours laisser garnison pour avoir l'entrée au pays de ce costé-là libre. Et en cas que du tout il fallust se retirer, son Excell. ne voit autre moyen que de se retirer vers le pays d'Embden ou d'Oldenbourg ou Bremen, jusqu'à tant que les forces se puissent joindre, ayant esgard qu'ils ne se polroyent embarquer, ayant l'ennemy voisin, sans recevoir ou la totalle deffaite ou perte irrécouvrable. Et si entend son Excell. qu'il y a quelque lieu par-delà bien fort et propre pour ceste retraitte, dont George van Holl a autrefois parlé à Monsr le Conte pour en faire une place des monstres, parquoy seroit son Excell. d'ad- | |
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Ga naar margenoot+vis de faire visiter la place, pour regarder si en tamps de nécessité l'on s'en polroit servir. Quant au desseing de son Excell., il est tel, qu'elle s'est totallement déliberée de se mettre en campagne le plustost que faire se polra, espérant envers le 4me du mois ensuivant se trouver en la place des monstres avec deux régimens et quatre mille chevaulx, desquels deux régimens seront conducteurs George van Holl et Claesz Hatstatt, ne pouvant, à faute d'argent, furnir à plus grande armée, d'autant que son Excell. attend environ sept ou huit mille hommes de France. Or serat la place des monstres à [SostGa naar voetnoot1 de buect], là où Son Excell. attendroit l'advis de Monsr le Conte pour savoir si elle se joindroit avecq luy, et par quel moyen et chemin, ou bien si elle passeroyt outre vers les Pays-Bas, faisant cependant tousjours courrir le bruit que ce fust pour aller secourir son frère, affin que, en retenant par ce moyen l'ennemy par-deça, les dit Francoys eussent moyen de passer sans empeschement. L'argent que son Excell. peut espérer, et la faveur et assistence qu'elle attend tant de Monsr le Prince Electeur que les autres Princes etc. Quant au renfort de gens que Monsr le Conte a demandé, il y a environ six cens arquebouziers qui marchent desjà soubs la conduite de Monsr Delvaux ou de Berson, son Lieutenant. Le Conte Joost a commission de lever mille chevaulx, et marcher incontinent par delà. Touchant le Conte de Mansfelt, a esté une fois failly, mais son Excell. y a mandé de recheff. Des | |
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Ga naar margenoot+Contes van den Bergue et Culenbourg est chose faillie. Des Capitaines que sa Srie demande, n'y a nul moyen ny apparence, comme aussi de l'artillerie. Sur quoy son Excell. seroit d'advis de s'aider de celles qui ont esté présentées par le rapport de Jean Pitain de la part d'Angleterre. Et s'il y avoitGa naar voetnoot1 d'argent, de regarder d'en recouvrer du Duc d'Arnburg; aussi d'user du moyen des cloches, moyennant qu'on le peut exécuter devant que l'ennemy y donnast empeschement. Quant à la venue de Hames, son Exc. l'a desjà mandé, mais s'ils ne sont d'advis d'assiéger et battre la ville, elle estime qu'il seroit plus duisable par deçà en la trouppe de son Exc. |
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