Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome III 1567-1572
(1836)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij† No CCCIVc.
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Ga naar margenoot+de vivre et servir leur Dieu selon sa sainte parolle, ce que leur est interpreté à rebeillion et mutinerie, qui est cause qu'ilx sont exécutés, déchassés et mailtraictés en leurs biens et corps contre toute raison et équité et que sur ce prétext ontGa naar voetnoot1 mis gens estrangiers, lesquelx traictent tout le pais en extrême rigeur contre toutte justice et équité, rompant par tout la liberté, privilèges, obliant tant de notables services qu'ilx ont faict, finablement réduisent tout le pais en une extrême désolation et ruine; et comme saccung est obligé devers Dieu de pourchasser Sa gloire et maintenir sa liberté et privilèges, lesquelx ne procédent pas seulement de la libéralités des Princes mais sont la plus partGa naar voetnoot(1) contracts entre les Princes et subjects et mutuellement confirmé par serrement, et estant le dit Prince par tant defois instamment sollicité et requis, at bien volu condescendre à la réquisition de ce fidèl peuple, astheur de tout abandoné et délessé, de tant plus qu'i cognoit que ce néGa naar voetnoot2 pas seulement la ruine du pais, demorant les choses en tel termes, mais entièrement le deservice de sa Mté, que par faulx rapport pert ung si affectioné pais, est content de se emploier, autant que en luy est, en toutt ce qui porroit concerner l'advancement de la gloire de Dieu, le bien et conservation de la patrie, qui est mesmement le vrai service de Sa Mté. Et comme etc. | |
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Ga naar margenoot+Le 27 mars survint en France la paix de Longjumeau, boiteuse et mal assise (Mezerai, V, 102.) Languet écrit en apprenant cette nouvelle: ‘non potest non esse potior bello etiamsi in eo omnia feliciter successissent:’ Ep. secr. I. 60; mais peu de temps après: ‘Nostri in Gallia fruuntur pace quae ipso bello videtur pene deterior.’ l.l. p. 66. L'Electeur Palatin se réjouit beaucoup de cette paix, peut-être aussi pour l'heureuse influence qu'elle pourroit avoir sur les affaires des Pays-Bas. On prévoyoit depuis longtemps cette possibilité. ‘Si quid certi habuero de pace Gallica, id statim significabo, et si quid tentârint isti milites. Forte conabuntur turbare Hispanorum rationes in Inferiore Germania, qui ita superbe et crudeliter ibi dominantur, ut videantur digni quorum tyrannis reprimatur.’ l.l. p. 46. ad Camer. p. 79. D'abord les auxiliaires Allemands des huguenots alloient être fort disposés à servir ailleurs la même cause, et en effet ce ne furent pas les troupes qui manquèrent au Prince, mais l'argent. Puis on pouvoit espérer que les protestants François donneroient eux-mêmes des secours. Voici ce que dit Languet à cet égard. ‘Furor fit laesa saepius patientia; et quantum video Belgae constituerunt extrema quaeque tentare, potius quam hanc tyrannidem diutius ferre; et credo praecipuos inter ipsos jam esse in armis. Forte brevi audietis patratum esse insigne aliquot facinus.... Nostri in Gallia cum sint multis victoriis facti ferociores, et judicent Hispanos et Italos esse authores infoelicis istius belli, quo misere devastata est Gallia, dabunt operam ut eas injurias ulciscantur, et procul dubio irrumpent in Belgium, si quid ibi moveatur, etiamsi Rex interdicat.’ Ad Camer. p. 84. C'est ce qui arriva bientòt; Cocqueville, gentilhomme Noɹmand, prépara une irruption en Artois. |
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