Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome II 1566
(1835)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
[pagina 414]
| |
Lettre CCXXXIII.
| |
[pagina 415]
| |
Ga naar margenoot+Monsr. mon frère. Je ne veus lesser vous avertyr que j'ey tant fayct, que jé [rey euGa naar voetnoot1] icy ceus d'Amsterdam, lesquels j'ey contantés et feront tout ce que il plerat à Monsr. le Prynce et s'offreront d'eus mesmes, comme il m'ont promys, moyenant l'asseurance de Monsr. le Prynce, de laquelle je leurs ey asseuré; ceus de Delffe pareyllement, ceus de la Brylle aussy, quy avyont pareyllement églyse. Je n'ey ancor parllé à seus de Leyden, mays je respons pour eus que il feront le mesmes des aultres. Aus aultres vylles, quy ont eu les presches hors des vylles, ce contantent pareyllement tous, moyenant l'asseurance sanblablement de mon dyct Syngneur Prynce, avecq ce que je les trouve tous fort voulluntayre à mestre corps et byen an ce que l'on les vouldrat amployer, et certes je n'an fys onques doubte d'aultant que il sont, car je les ey tousyour trouvés fort affectyonnés et résollus, desorte que je voys, aveque l'ayde de Dyeu, tout ce porter byen. J'eyrepceu certeynne nouvelle de Coullongne, mesmes ung de mes jans venant de la Court de Monsr. le Duq de Clèves, lequell Syngneur Duq ne ce portoyt ancor guères byen, mays il avoyct repceu certaynes nouvelles d'ungne rancontre que des nostres avyont eu an Hongrye contre le Turcq, où que les nostres avyont repceu ungne extremme domage, mes il avyont tenu le campe, mes plus mors des nostres que des leurs, et beaucoup d'aparence an aultre mon frère y est demeuréGa naar voetnoot(1) avecq toute sa compagnie, hors ung seull | |
[pagina 416]
| |
Ga naar margenoot+quy an est eschapé d'ycelle, lesquell estoyt d'auprès de Coullongne et est de retour, lesquell l'a pareyllement certyfyé et est ung jantyllomme. Sy aynsy est, Dyeu veuylle avoyr son âme, puisque il est mort au lyst d'onneur. Le premyer est mort povre soldat an Ittallye, l'aultre à la bataylle de Saynct-Quintyn, et cesluy sy contre le Turq, et moy j'espère de mouryr ung vostre povre soldat, vray geus, à vos pyes, ne doubtant nullement que devant venyr an ceste extrémyté, je n'an fusse passer la peur à quelque ungs ou voyre le pas........ De Vyanen, ce 27me jour d'octobre 1566.
Vostre du tout dedyé frère à vous faire. servyce à james, H. de Brederode.
Mes humbles recommandatyon à la bonne grâce de Mr le Prynce et que luy demeure esclave.
A Monsr. mon frère, Monsr. le Conte Louys de Nassaw. Le 27 octobre on remit au Comte de Hoogstraten à Anvers une requête que les réformés adressoient au Roi, et dans laquelle ils offroient une somme de trois millions de florins, pourvu qu'on leur accordât le libre exercice de la religion. ‘Creditum est artificium fuisse nonnullorum, ut minore suspicione huc atque illuc corrogandae pecuniae causa commearent, fallerentque interea simul Hispanum eâ summa facile alliciendum, simul conjuratorum multos libentius pro libertate religionis impetranda quam pro bello gerendo aera soluturos: nisi forte ingens illa pecunia plane in speciem ad ostentandas partium vires offerebatur.’ Strada, I. 286. On ne sauroit disconvenir que cette offre, cette | |
[pagina 417]
| |
Ga naar margenoot+tentative, pour ainsi dire, d'acheter la conscience du Roi, n'eût quelque chose de très singulier; le ton de l'Adresse est quelquefois assez inconvenant; et il n'est pas impossible qu'en effet il y ait eu une arrière-pensée dans cette démarche. Sans doute plusieurs signataires le supposoient, le desiroient. ‘Si S.M. ne voulloit consentir à liberté de conscience, ils employeroyent l'argent pour en lever gens de guerre contre icelle.’ Sententien v. Alva, p. 89, 94. Quelques uns des principaux Confédérés avoient signé pour des sommes considérables; le Comte de Bréderode pour 10000 écus; le Comte Louis de Nassau pour 10000 florins de Braband. Te Water, IV. 134. La Gouvernante envoya la requête au Roi, qui n'y fit aucune réponse; et elle se plaignit amèrement qu'on avoit osé ‘faire collectes, cueiller aydes sur le peuple de S.M. jusques aux aucunes millions, comme l'on se vante.’ l.l. 270. |
|