Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome II 1566
(1835)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre CCXXXII.
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Ga naar margenoot+vent sous prétexte que dans tel ou tel endroit ils n'avoient pas eu lieu avant l'accord. Les protestans adressoient des plaintes aux fédérés; mais déjà leur intercession devenoit assez inutile. C'est ainsi que Hopper se plaint que ‘les Seigneurs de Bréderode et Cuylenburg escripvirent diverses lettres rigoureuses et plaines de menaces à la ville de Nymegen et Gueldre.’ Mémor. p. 111. Ce reproche n'est toutefois pas exempt d'injustice et d'exagération. On avoit eu recours aux Confédérés, comme à des intermédiaires entre le Gouvernement et les réformés; ils avoient donc une double tâche à remplir, et devoient aussi bien défendre les droits de ceux-ci, que leur rappeler les devoirs d'obéissance et de sujétion. Et tout semble indiquer que les principaux Confédérés s'efforçoient de bonne foi de conserver ou derétablir la tranquillité. Du reste, se sentant suspects et menacés, ils se préparoient à tout événement: le Comte de Bréderode surtout, qui depuis la mi-septembre avoit commencé à fortifier Vianen et à lever des soldats. Te Water, IV. 325. Monsr. mon frère, ceus de Rotterdam ce sont icy trouvés devers moy et m'ont donné à congnestre que l'on leur fayct fors fâcheryes et troubles à leurs presches, les menassant ung baylly du lieu las allantour les [suhuyes], et comme il me dysent, le pyet et l'ocasyon que il prent, est pour ce que il n'y ont presché avant l'acort fayct; eus respondent là dessus que de tous tanps il ont presché dans leurs vylles asses ouvertement, mesmes que dès du commassement il ont [atantusGa naar voetnoot1] cent foys prescher hors de la dycte vylle, aultanps des aultres, mes que leur ast esté requys du Magistrat de ne le voulloyr fayre, leurs otroyantGa naar voetnoot2 les presches à l'acoustumée et leur promectant que s'yl y avoyct presches an lyeu de Hollande otroyés, que eus seryont des premyers. Sur quoy il ce sont aresté et puis avoyr antandu l'acort, qui il n'estoyt | |
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Ga naar margenoot+lycyte, ny parmys à aulqun prescher dans les vylles, ce sont retyré dehors là où à l'eure on les veult anpêcher; ce que il trouvent estrange, pour estre estés obéyssans, que icelle redonderoyt à leur extrême préjudyce, me pryant vous fayre ceste et mesmes vous anvoyer ce jantylhomme Monsr. de Sneu, pour vous porter la parolle de leur part: ce que ne leur ey peu reffuser, vous asseurant que les aultres ce conduyront à la reson et voys tout achevé, hors que Amsterdam, desquels je ne puis fayre aulqunne doubte. Je vouldroye les pouvoyr aborder an partycullyer, je n'an doubteroys ryens, et le plus tost seroyt le mylleur pour beaucoup d'ocasyons que il n'an mutynent d'aultres..... De Vyanen, ce 25me jour d'octobre 1566.
Vostre dedyé frère à jamés vous fayre servyce, H. de Brederode.
An oultre le dyct Syngneur de Sneu vous dyrast les pleyntes que nous avons de la Haye, vous pryant y donner ordre affyn que chesqun aye à ce contanter et que l'on ne donne à perssonne occasyon d'estre rhétyff à ungne telle oportunyté, puisque tout est an bon terme.
A Monsieur mon frère, le Conte Louys de Nassaw. |