Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome II 1566
(1835)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre CXC.
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Ga naar margenoot+luy fayre ungne trouce, il est à beau jeu; mandes moy ce qu'yl vous an samble, et lesses fayre à moy ........ Je croys que estes averty que le président d'Utrect a fayct pétytyon d'un prest pour contre ses nouveaux sectayres et contre les geus, ce que l'on m'ast asseuré certainement; jusque à troys et à quatre quy luy ont ouy nommer de sa propre bouche ce mot de geus et jans daporen, ce que j'ay an témonage de non et surnon. Ceus d'Amsterdam m'ont mandé pareyllement an avoyr certayne nouvelles. Le présydent de Hollande etGa naar voetnoot1 sur les mesmes termes, comme je suys certaynement averty, pour ce trouver aus pryncypalles vylles de ce pais de Hollande, pour fayre le mesme. Ce quy lanGa naar voetnoot2 orast fayct ne fauldrey vous an avertyr pour le meyns. Il n'y ast homme d'eus quy n'ast sa responce preste sur tout ce qu'y leur soroyct proposer; je vous lesse à pansser ce que tout cella veult dyre, sy l'on veult les choses plus ouverte. J'ey aussy donné ordre par synq ou sys costé pour recouvrement de denyers; j'espère d'effectuer quelque bonne fayct sellon que me puys apercevoyr: de toute ma besongne an seres averty; de vostre costé je vous prye ne dormé pour cella, car c'est l'extrême onctyon et toute la guéryson du malade. Je vous prye demander à Messieurs les Contes van den Berghe et Cullenbourch fayre le mesme, affyn que chesqun effectue son pouvoyr en cas de nécesstyé, comme aussy il ont byen le moyen le fayre au lyeu où il sont. Tout vast icy extrêmement byen, mes an Amsterdam monsr le Prynce y doyt mestre quelque remède, ou je les voys antretailler les ungs aus aultres, l'ung de ses jours, comme je luy an ey rescrypt. L'on dyct icy que | |
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Ga naar margenoot+il ont fayct an Anvers le dyable tou creu, je vous prye me mander ce que c'est, et par Flandres; je n'an puys croyre la moytyé de ce que l'on m'asseure. Anffyn quant sella seroyt, personne n'an est cause que Madame de Parme, car le peuple s'offroyt à nous randre toute obéyssance et poser les armes antre nos meyns, ce soubmectant à tout chastoy que l'on an voldroyt ordonner, an cas que ame de eus fysse quelque cas scandalleus ou sédytyeus, moyenant que leur eussyons voussu promectre de ne souffryr que il ceryont recherché pour le fayct de la rellygyon et que il poveussent avoyr la prêche lybre hors des villes, jusque à ce que les estas-générauls rassamblés an eussyont aultrement ordonné; le mesme avons nous decleré à Madame yl y ast tantôt troys sepmaynes: le peuple a veu que l'on ne ce hastoyt guère nous randre responce et panssant que l'on les nochaylloytGa naar voetnoot1, il se sont d'eus mes mes [ramantu], et j'ey peur puysque il vyengnent sy avant, que l'on orast de la fayreGa naar voetnoot2 leur mestre tell mor an bouche que l'on les peuyllentGa naar voetnoot3 tenyr, et vous souvyengne de ce que vous ey dyct aultre foys. Je prye à Dyeu que Icelluy le meste an mylleur chemyn et réduyse les affayres de mylleur sorte que je n'an voy les aparance; je scay byen ce que j'oye et voys de tout costé; anffyn je doubte que à la fyn, an lyeu que nous leur pansseront commander, que il ne nous commande absollutement. Je vous prye, monsr mon frère, de m'anvoyer monsr de Hammes ung tour jusque icy pour avyser à plusieurs affayres d'ymportances, tant pour denyers que pour aultre mylles affayres quy ce présente icy journellement, desquelles vous an dyrast ungne partye le porteur de ceste, ausquelles ne | |
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Ga naar margenoot+puys seull vaquer, je vous avyse de mon honneur que je ne dors poynt, aussy il n'est pas le tamps. Je vous prye révellésGa naar voetnoot1 ses aultres syngneurs, Berge, Cullenbourch, de quelque lettres pour leur rafraychyr la mémoyre, aultrement ils panssent que ce soyt jeu d'anffan. Toute les vylles prêchent icy au plus fort, de sorte que yl y ast dans Hollande quy vont journellement au prêches plus de synquante mylle personnes. Le porteur de ceste vous dyrast tout ce quy ce passe; me recommandant ung myllyon de foys à vostre bonne grâce, prye le Créateur vous donner, monsr mon frère, an sancté bonne vye et longue, et le comble de vos desyrs. De Cleff, ce xxijme jour d'aoust 1566. Vostre du tout dédyé frère à mouryr à vos pieds, H. de Brederode.
A Monsieur mon frère, Monsieur le Conte Louys de Nassaw. Le 23 août un accord fut conclu entre la Gouvernante et les Confédérés. Les nouvelles alarmantes se succédoient d'instant en instant. Le 19 on avoit ravagé les Eglises et les Monastères à Anvers. Peu d'heures auparavant le Prince étoit parti pour Bruxelles, afin d'assister à l'Assemblée des Seigneurs et Chevaliers. N'ayant réussi qu'avec des peines infinies, à empêcher les réformés d'établir leurs prêches au dedans de la ville (Bor, I. 81, sq.), témoin de la fermentation violente des esprits, il croyoit sa présence nécessaire; son départ fut presque forcé. La Duchesse ou n'ajoutoit pas foi à ses avertissemens, ou bien croyoit avoir absolument besoin de ses conseils. ‘De Prins is om notelyke affairen des Lands, en besonder de swaricheit metten verplichten Edelen voorhanden zynde, ontboden geweest om te komen, alle onschuld achterla- | |
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Ga naar margenoot+tende tot Brussel, waer af, hoewel hy hem lange excuseerde, nochtans ten lesten is sulx gedrongen geweest, dat hy syn vertrek niet langer en heeft kunnen uitstellen, heeft nochtans tot grooter bede van der Wet en Ingesetenen noch den 18 Aug., mits de sorgelyckheid van den dag en de openbare Ceremonien die men ten selven dage gebruikte, in de stad gebleven .... Aleer syn Excellentie heeft willen vertrekken, so heeft hy te meer stonden aen de Regente alle de swaricheden geschreven, en ook haer expres gewaerschouwt, by syn brieven van den 12, 14, 15 en 16 Augusti, dat hy in syn absentie vreesde voor eenich inconvenient, ten ware sy eerst, volgende der Gemeente versoek, hen versage van een ander Hooft of ten minsten van eenen Lieutenant, maar sy heeft selve altyd vertrocken en hem geschreven by haer brieven van den 13 en 16 Augusti dat genoech was dat de Officiers en Wethouderen voor so luttel dagen de toesicht souden nemen en sorge dragen.’ Bor, I. 83.a Ces lettres du Prince à la Duchesse se trouvent probablement encore aux Archives à Bruxelles. | |
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Ga naar margenoot+consilia, cum Auriacus denunciat ei Iconomachos admovisse propius agmen ... Seu vera haec erant, seu ad concitandum terrorem efficta, non dubitavit Gubernatrix pro compertis accipere’ p. 233. Il suffira d'opposer à ce témoignage les paroles du Prince dans sa Défense en 1568. ‘Madame de Parme voulant se retirer à Mons et par là donner occasion à ceux qui eussent peuavoir envie d'empièter sur son authorité, l'avons avec les autres par grande instance et importunité requise et suppliée ne vouloir faire ce tort à soy même, ny telle disputationGa naar voetnoot1 ny desservice à S.M. qui monstre bien que noz actions et pensées ont esté du tout contraires à l'ambition, dont pour le présent à tort on nous accuse.’ Le Petit, 179.a | |
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Ga naar margenoot+leurs lettres propres.’ Hopper, Mém. p. 95. Il auroit pu ajouter, ce qu'il atteste un peu plus tard, que la Gouvernante elle-même pressa le Roi d'y consenter. Parmi les ministres fidelz et Catholicqz extrêmement il avoit sans doute particulièrement en vue Viglius, qui lui écrivit le 26 août. ‘Statuum Generalium convocationem si Rex denegare perget, video ipsosmet conventuros, cum in tantis malis remedium differri vident. Quamobrem convenit aliquando aliqua vel coactum concedere quam cum neglectu authoritatis populum per se usurpare. Ep. ad Hopp. p. 374. Et le 7 septembre. ‘Res eo rediit ut sine Statuum Generalium convocatione, absente Sua Majestate, amplius Respublica sustineri nequeat, eaque una cum Religione pessum eat. ‘l.l. 376. Mais déjà à la fin d'octobre il avoit repris courage et changé de sentiment. ‘Non sine magna causa Rex ab Statuum Generalium convocatione abhorrere videtur, ne per eos aliquod fiat praejudicium, quod postea reparare difficile fuerit.’ l.l. p. 383. | |
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Ga naar margenoot+dales et désordres, ne s'useroit de forces ny de voie de faict contr'eulx es dicts lieux allant et venant, jusques aultrement par S.M. et l'advis des Etatz-Generaulx en sera ordonné, et avecq telle condition qu'ilz n'empescheront ou troubleront comme que ce soit, la religion Catholicque.’ Hopper, Mém. 103. | |
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Ga naar margenoot+leur commander par l'advis et consentement des Etats-Généraux.’ De son coté la Gouvernante promettoit ‘en suyvant le consentement et volonté de S.M., que pour la cause de la requeste et compromis, et ce qui s'en est ensuyvi jusqu'à présent ne sera imputé aux Gentilshommes par S.M. ni par Elle aucune chose.’ Les Députés, tant pour eux que pour les autres Confédérés, acceptèrent les articles proposés. ‘Nous nous faisons forts pour tous les autres, et les ferons observer, entretenir et accomplir par iceux nos Confédérés. Et à cest effect tenons nostre dit compromis nul, cassé et aboli, tant et si longuement que la dicte seureté promise par Son Alteze au nom de S.M. tiendra.’ | |
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Ga naar margenoot+accord (Te Water, I. 435), nous ne pouvons taxer, comme fait M. Bilderdyk, VI. 63, la Gouvernante et, ce qui est assez curieux, en même temps les Nobles d'imprévoyance et d'inhabileté. Cet écrivain a raisonné ici sur des données peu exactes; et suppose entr'autres que les Confédérés n'avoient ni puissance propre, ni alliés hors du pays. |
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