Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome II 1566
(1835)–G. Groen van Prinsterer– AuteursrechtvrijLettre CLXXXIII.
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Ga naar margenoot+avoir apellé le grand capitaine; il scait bien aussy que nous y avons porté des armes deffencive. Je n'ay point encor parlé à luy, mais j'espère y parler avant que partir. Le Conte Charle avec tout les aultres d'alantour de Luxembourg sont fort reffroidy et font courir le bruit que l'inquisition et les placart nous sont osté, ce qui est contre vérité. D'avantage ils osent bien dire que mons.r de Bréderode donne fort le lieu et la vogue aux anabaptistes, et osent aussy bien dire qu'il l'est luy mesme avec le bon Conte Loudvic; chose certe qui me desplaict tant, que je meurerois bien tost sy il me failloit longuement souffrir telles injures. J'ay entendu que mons.r de Mansfeldt ne veult plus souffrir que j'aille en nulle assemblé, craignant qu'il n'ait affaire de moy pendant le temps que je pouldrois aller ou estre aux assemblé et me le fit hier dire par son filz: il m'at faict dire aussy par son dit filz, qu'il n'avoit donné point de charge au prévost d'Ivoix de faire aulcune enqueste contre moy, mais je ne me veulx tenir en cela, car je veulx parler à luy et luy dire ce que je porte en mon coeur. Le dit Pharao at envoyé quérir nostre curez pour scavoir quelque chose de moy et encor de quelque de mes bourgois, mais je scauraisGa naar voetnoot1 la vérité ou je ferey du mal au dit prestre incontinent mon retour. Il m'at dit, quand je luy ay demandé pourquoy il fasoit enqueste contre moy, que c'estoyt par ordonnance de mon dit S.r de Mansfeldt, et pour tant me fault scavoir sy le dit S.r luy a donnez ceste charge. Je ne fauldray incontinent mon retour vous aller trouver. Je vous asseure sur mon honeur ne fut estez que le dit Pharao avec ses satellites, mes adversaires, eussent pen dire que c'est par leur moyen, j'eusse | |
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Ga naar margenoot+prins congé de la compagnie,Ga naar voetnoot(1) mais j'attendray encor de le demander; tousjours sy on at affaire de moy, je m'en yray bien sans congé, et je jure en présence de Dieu que je ne feray jamais faulx bond tant que je me pouldrays soustenir. Qui sera la fin, où après vous avoir présenté mes plus que cordialle et affectionné rescommandation, je prie le souverain S.r Dieu, Créateur de toutes choses, qu'i vous donne ce que plus desiré. De Laigle près de Trèves ce xiii.e d'aoust 1566.
Par vostre très humble et obéissant serviteur, [De Colloguren.]
A Monseigneur Monsieur le Baron de Malbergh mon bon S.r et amys où il soit. |
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