Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome I 1552-1565
(1841)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
Ga naar margenoot+Lettre XCV.
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aant.Ga naar margenoot+cerffs, sans les byches, et ung sanglyer, et ne tynt à luy que il ne nous menat plus avant; il n'y avoyet moyen d'échapper, quoyque nous luy savyons dyre ou remonstrer de nos affayres; il nous trouvoyt touyour quelque garent du contraire. Il se port aussi byen que il fyst onques et aultant disposé. Dyeu luy meyntyenne, car certes c'est ung gallant Prynce, et est domage que il n'ast sourvent auprès de luy [ou] gens d'aultre humeur, que il n'ast communément. - Je pensse que le couryer d'Espagne orast aporté toutes nouvelles au contantement de vous aultres, Messygneurs, et que le Roy se serat du tout résollu, remestant le tout et toutes les affayres à vos meyns de vous aultres, Messyngneurs, et certes s'yl l'ast faict, il l'ast faict pour luy et pour son service; sy non, s'yl ast remys les choses en suspence et temporyssant, comme il ast fayct jusque cet heure, sans aultrement se déclarer, j'oroy peur que ce ne seroyt antretenyr le jeu, espérant de détrousser le reste. Je croy, touchant à moy, pyre opynion que onques beaucoup mylleure: s'yl vous donnoit tous les mescontantemens desquels il se pourroyt avyser, au moyns on voyroyt par là et connoytroyt l'on incontynant les bornes du chemyn que il voldroyt aller, et sur ce on se pouroyt résouldre; quoique ce soyt, il ne fault manquer à bonne pyet bon eull et prendre toutes les choses au pyre: sy elle passent myeus, au nom de Dyeu, ce qu'il fault espérer, synon, au moyns j'y aurast préveu, comme je ne fays doubte, Monsieur, que ne festes. Dyeu est juste et nous a tout promys nous mayntenyr à nostre droict, de ce que il ne fault doubter que Il ne fasse, puisque n'y procédons que de bonnes zèles et de bonne foy. - Au reste, Monsieur, je suys icy avecque messieurs d'Utrecht aynsy comme aynsy: | |
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Ga naar margenoot+depuis mon retour ne se bougent, mès à ce que je voys, sy l'on n'y mest remède, à la fyn nous nous égratygnerons; car, sur mon honneur, il procède avecque moy bestyalement, comme brutes anymaulx. Il fault que je passe par là, mès sy ne meteront-il la mayn à l'ouvrage que je ne leur croque sur les doysGa naar voetnoot1. J'espèr qu'après il oront tout joué leur personage, que il se ravysseront. Il me menassent de là me venyr brûler; s'yl se jouent à telle jeu, je parye pour eus je leur en feroye ung tell, que il n'oryont que playderGa naar voetnoot2 tout cest yver de froyt. Il y penseront deus foys, j'en fayct contre escripte le parchemyn que savez. Je suis mary que ne m'en avés mandé aulcunement vostre avys; toutefoys je le feray dépescher avecque tous devoyr deu et à la mylleur forme que je me sorey avyser et consulter, affyn que le tout se fasse deument et sans aulcunes redyctes ou réplyques, espérant vous le porter en personne; sy mon frère, monsieur le Conte Lodewyck, ne vyent, je ne fauldrey au premier me trouver à Bruccelles ou au lyeu où vous serés, comme je ferey pareyllement à nostre retour, sy au cas achevons nostre voyage de compagnie. Vous supplyant, Monsieur, me tenir pour tell que vous suys et serey jusqu'à la mort; me recommandant humblement à vostre bonne grâce, prye le Créateur vous donner, Monsieur, bonne vye et longue, avecq le comble de vos desyrs. De VyenneGa naar voetnoot3, ce 13me septembre 1564. Vostre premyer et antyèrement vrey amy à vous servyr jusqu'à la mort, H. de Brederode.
A Monsieur, Monsieur le Prynce d'Oranges, Conte de Nassau. |
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