Archives ou correspondance inédite de la maison d'Orange-Nassau (première série). Tome I 1552-1565
(1841)–G. Groen van Prinsterer– Auteursrechtvrij
Ga naar margenoot+Lettre XCIV.
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Ga naar margenoot+il ont voullu fayre du movès, mès tout mes jans se sont voullu mestre en armes; comme il ont veu sella, il ont désysté l'ouvrage et menassent me mestre à feu ma vylle et ma mèson: s'yl s'y jouent, je leur an ferey ung tell qu'il se pouront chauffer pour tout l'yver. J'espèr que il seront plus sage. Il ont aultre foys, du commanssement de nostre querelle, demandé et requys an Court contre moy lettres de représaille, et mayntenant il ont trouvé ung aultre terme et demandé au grant-Conseyll saulveguarde contre moy, ce que j'ey protesté de grande injure: car saulvegarde et semblable demande t'on contre pylleurs et robeursGa naar voetnoot1 et jans malheureus, mais ce terme que il ont trouvé n'est aultre chose, synon que, sy on leur accorde, pour me fayre ajourner en personne à Mallynes et me fayre fayre serment de ne leur mesfayre ou empescher leur ouvrage. Voylà la vygeur que il pensent que la saulveguarde avoict. Il ont trouvé leur homme pour le mener en ce point: anfyn je voy, sy l'on n'y mest remède, que nous jurons des cousteau, hazarGa naar voetnoot2 à quy touche. Touchant à moy, je vouldroye que il fust aultrement, mès, sy ne peut estre, pacience. Aussy, comme je sey que vous, mon frère, serés bien ayse de ma fortune, à mon retour j'ey trouvé de mes jans quy sont de retour d'ungne révysytation tenu, que je leur octroye, fuyst vysiter, à savoir sy l'on ne pouroyt trouver moyen la dyquer; il m'ont amené ung homme quy l'antreprendrat pour dous mylle floryns ungne foys et y at plus de deus mylle mergeGa naar voetnoot3, le mylleur fontGa naar voetnoot4 du monde, toute aultre chose que nostre premyer dyquage, ancor que suyGa naar voetnoot5-là j'antanps que c'est une | |
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Ga naar margenoot+ belle chose, mès suy-si serat ancor toute aultre, j'an ey faict fayre des quartesGa naar voetnoot1, incontynant que elle seront fayctes, je vous an anvoyeray ungne, voyr, sy orés anvye d'antrer à mon dyquage et moy, an change, à vos mynnes de cuyvre; vous vyendryés dyquer et moy j'yroys fouer.Ga naar voetnoot2 - Je vous prye me mander quelque nouvelles de par delà, comant que l'on s'y porte, quel mayntyen que l'on tyent, s'yl est aultre que à l'acoutumée. J'ey peur que ce serat tout ung: toute foys, pour moy, j'èmeroy mieus que elle fuyssyont du tout aygres et à mescontentement, ou du tout à plésyr et contantement, car l'on vyendroyt à se résoudre, ce que l'on ne peult fayre, tant que elles demeurent de la sorte en suspence: je croys que la fyn ne [purat]. Ceste façon de trecter ne me plest an ryen et me samble que elle tantGa naar voetnoot3 plus à synystres desseyngs, que à bons. Il me samble que c'est antretenyr le jeu, pour détrousser la rest. J'espèr que nos Syngneurs oront eu à bonne pyet bon eull, et fault espérer et ne doubter que Cesluy quy est là hault, est pour nous, puys que n'y procédons que à la bonne foy. L'on dyct icy pour certeyn que le rougeGa naar voetnoot(1) est sur son retour et seroyt desyà aryvé à Namur, où Berllemont l'est allé recepvoyr; le dyable après eusGa naar voetnoot4 deus, seroyt ungne belle chasse. Je ne le puys croyre; aussy, sy j'estoys de son consseyll, je ne luy consselleroye, pour avoyr à son antyer tous les déduys du monde et, au lieu de sa fontaynne, il ast le pellgrynage de Saynt-Jaques, que moque que aultrement là où il est, il ne [doytGa naar voetnoot5] poynt et [fortGa naar voetnoot6] son fayct et estudye et machyne toute les méchansetés, que il se peult avyser, avecque l'assistance de son mestre | |
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Ga naar margenoot+Lucyffer, pour nous donner ungne base. J'ey passé par devant ErnemGa naar voetnoot1 an Geldres; on me dyct que Monsr de Megen y estoit; toutesfois je ne parllys à luy, mes jans furent estoné, à cause que je le tenoys en court avecque les aultres, puisque telles ocasyons estyont de la venu du courier, mesmes pour avoir antandu que Monsr le Prince et Monsr d'Egmont avoyent mandé ces Syngneurs touchant à moy. Je commensey à pensser et me souvenyr de la passion, quant Pyllate lavoyt ses meyns, et cetera. - N'oublyés à m'anvoyer la lettre pour Ameronge, affyn que la chasse soyt contreguardé et vous souvyenne des toyrles, car je vous ferey donner argen. Je ne sey sy on orast anvoyé à RenesteynGa naar voetnoot(1) sa commissyon; sy on ne luy ast anvoyé, il seroyt byen de besoyn. Il est en Hollande et m'ast dyct-on que il fayct assés son devoyr. N'oublyé que on luy commande pour les doynsGa naar voetnoot2 de la Haye, affyn que ses vyllayns ne les destruyssent. Je ne bougerey d'ycy, jusque au retour de mon sécretayre, porteur de cest, lequell vous ey seullement dépesché pour savoyr de vos nouvelles, et sy estes de la mesme délybératyon, je fauldrey m'an aller avecque vous, et certes ne pourroyésGa naar voetnoot3 au monde myeus fayre, à mon avys, pour plusyeurs réson que vous dyray, quy ne se lessent escrypre. Au rest commandez moy et verrés commant je vous obéyrey et servyrey. Je ne vous dys aultre, ce ne seront bèse-les mains de Court... De Vyanne, ce 13me jour de septembre. Vostre bon frère et perfect amy à vous faire servyce, H. de Brederode. | |
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Ga naar margenoot+...J'ey beu à vostre santé, de peur que ne gangnés quelque étapoyre à vostre retour. A Mr mon frère, Mr le Conte Lodewyck de Nassau. |
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