Journaal. Deel 1, boek 2

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Bijlage II.
(blz. 526.)
Verhoor van Gerard de Preys door Heraugière in 1591 uitgezonden om het kasteel van Hoey te verkennen.

A tous ceux qui ces presentes lettres verront et lire oront, Nous Pierre Oranus et Jean Jugius, Conseilliers de Son Alteze Evesque et Prince de Liege, et Eschevins de sa haulte justice en sa cité de Liege, Scavoir faisons, que ensuyvantz la Commission expresse et specialle, par Son Alteze en son Conseil privé de Liege a nous donnée, nous sommes trouvez sur et en son chasteau et forteresse de Huy, et illecq interroguéz et examinéz Gerard de Preys prisonnier, sur et allendroit des causes et raisons de sa prison et retenue, et toutes et chascunes les circumstances d'icelles, causses et raisons, suyvant la teneure de ladite commission. Et estant ledit Gerard pardevant nous amené en la salle du quartier du Capitaine et Gouverneur dudit chasteau, libre, et sans lyen ou chaisne, l'avons interroguéz et examinez, et de luy receu ses responces et declarations données et faites, l'avons interroguéz et examinéz, et de luy receu ses responses et declarations données et faites par sa franche et libre volonté, et sans aulcune contraincte ou force, en la forme et maniere sequente.

En premier estant interrogué de son nom et de son estre, at respondu se nommer Gerard de Preys natiff de la ville de Tournay, soldat et gentilhomme appoincté en garnison de la ville de Breda, et aussy gentilhomme de race.

Estant demandé s'il avoit de son Capitaine pasport, at respondu de l'avoir eu estante despechée en forme commune, pour aller vers la ville d'Aix, mais qu'il l'at deschiré en la prison.

Et comme luy avons demandéz la causse comment en pourquoy il at esté fait

et detennu prisonnier, at dit et respondu, que comme il estoit approché ledit chasteau, pour recognoistre l'assiette et forme d'iceluy, avec les advenues a lenviron, at depuis quelques jours esté saisy, ensemble avec un nommé Jean qui est de Liege, homme de petite stature et de poil rousse.

Dont estant interrogué de ce qui lavoit esmue de faire ladite visite et veue, at respondu qu'il avoit entreprins par la charge a luy donnée par le gouverneur dudit Breda surnommé de Harongyers, pour et affin de veoir et considerer, si la forme, assiette et les advenues de ladite forteresse estoient telles que ledit Jean le Liegeois avoit remonstré audit gouverneur de Breda tant verballement que par un modelle fait de terre representant ledit chasteau. Et signament pour veoir si ledit chasteau

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seroit si facille a surprendre d'un costé que ledit Jean avoit donné a entendre. Et que estant venu en telle intention pres dudit chasteau, at esté (comme il a dit) fait prisonnier, et ledit Jean qui le conduysoit pareillement, de mode que lun a esté mené et conduyt audit chasteau, ne scachant ce qu'est devenu ledit Jean; declarant ledit Gerard que sur le point qu'il fut prisonnier, avoit changé d'opinion, et resolu de point aller plus avant, ains soy retourner vers son logis, et de remettre la visitte au jour ensuyvant, et ce pour causse qu'il estoit surprins d'une frayeur et craincte.

Disant en oultre ledit confessant, que auparavant avoit encor par deux fois esté en chemin pour recognoistre ladite place, et par mesme commission comme dessus est dit, asscavoir la premiere fois en la compaignie de dix chevaux arrivé jusques au village de Frere pres de la ville de Tongre, ayant charge dudit Gouverneur de Breda de se desrobber de sadite compaignie, et d'aller avec ledit Jean faire laditte visitte, mais pour l'esmotion des paysans fut leur desseing rompu, et perdit ledit Jean qui le devoit conduyre. Et que pour la seconde fois estoit arrivé pres de la ville de Hasselt, en la compaignie de deux cent chevaulx, lesquelz estoient envoyéz vers Dipembeeck, pour prendre la vengeance de ce que lon avoit illecq osté aux gens du Capitaine Egmond Escossois, aulcuns prisonniers, a pareille charge de se perdre arrier de ladite compaignie, et d'aller recognoistre ledit chasteau en la compaignie dudit Jean, qui pour lors estoit en Liege, mais qu'en changeant d'opinion le confessant se retournoit saus passer plus oultre.

Davantage estant ledit confessant requis d'esclarcir plus amplement sa charge et son instruction et de dire a quelle fin et but tendoit ledit gouverneur en donnant la commission de recognoistre ladite place, et aussy en presence de qui et avec qui il auroit traicté ceste matiere, at dit et respondu que cydessus il at declaré sa charge et son instruction, asscavoir d'aller veoir, si les remonstrances et modelles faites par ledit Jean estoient conformes au fait et a la verité et de remarcquer les advenues, et signament si par un seul estroit sentier on pouvoit advenir au pied de la muraille pres de la porte dudit chasteau, et que l'on poroit facillement passer oultre ladite muraille. Ensemble si le pont dudit chasteau estoit tel, que pour pouvoir dessoubs iceluy facilement mettre et cacher en embuscade vingtecinq soldatz pour surprendre la porte a la premiere ouverture. Et que si l'on venoit a couper ladite piedsente ou sentier, le chasteau seroit de tout inaccessible et imprenable. Et en somme, pour recognoistre les advenues et veoir tous les moyens servans a la surprinse dudit chasteau. Disant aussy que ledit gouverneur avoit charge (comme il a dit) de recognoistre ladite place, a la fin et intention (comme il dist dudit gouverneur avoir entendu) de surprendre icelle, en cas que par ladite visite fust trouvé qu'elle estoit telle, comme ledit Jean avoit remonstré et donné a entendre; et que l'ordonnance et pourject estoit de faire ladite surprinse par vingtecincqs soldatz secondéz de bon nombre de gens de pied et de cheval; et que ledit Jean at avecq ledit gouverneur, plusieurs et diverses foys traictéz pour

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faire ladite entreprinse. A dit aussy que le Sergeant Maior de Breda nommé Lambert Charle Liegeois, et semblablement Jean Pate Lieutenant Gouverneur dudit Breda beaupere du confessant estoyent participans de l'entreprinse susdite, ayantz aussy donnéz charge et commission audit confessant de venir pardeca, pour faire ladite visitte, comme dessus est dit et déclaré.

Adjouste aussy, qu'il at esté present audit Breda, ou qu'on traictoit la surprince dudit chasteau, et la facon et manière de ce faire, et ce en la compaignie dudit Jean, et que cependant on rendoit paine de entretenir en amytie ledit Jean, craignant qu'il ne sen allasse ailleurs. Disant enoultre que ledit Jean estoit souvent mengeant a la table dudit Gouverneur, et qu'il avoit sa residence chez ledit Sergeant Maior.

Estant interrogué si on luy avoit promis quelque chose en recompense de ladite entreprinse, at respondu que non, fors seulement qu'on luy avoit baillé argent pour despendre sur le chemin, mais qu'on luy donnoit espoir, qu'estant le fait achevé il seroit recompensé et qu'il auroit moyen de vivre.

Estant demandé s'il n'avoit aultrefois accompaigné Thys d'ama, dit le capitaine del Goffe, et si iceluy ne scavoit a parler de l'entreprinse susdite, at respondu que de ce rien ne scait, et qu'il at entendu que ledit Dama seroit prisonnier a Breda, et qu'on le devoit mener a la Haye en Hollande.

Sur ce que luy avons demandé s'il ne scavoit parler d'autre entreprinse sur aulcune ville ou place du pays de Liege, at cognu et confessé que le susdit Jean at declaré au Gouverneur de Breda, qu'il y at certaine escluyse en la cité de Liege a un moulin pres la maison de Baviere, par laquelle on poroit facilement surprendre ladite maison.

Et estantz les susdites confessions, declarations et cognoissances audit Gerard prisonnier releues, et demandé s'il vouloit aulcune chose changer moderer ou revocquer, at de sa pure et spontane volonté dit et respondu qu'il ne vouloit rien changer, ains demouroit les et empres sesdites cognoissances et confessions, lesquelles il disoit estre veritables.

Ce at esté ainsy faict et exploicté, au lieu susdit le quattriesme jour de Mars anno mil cincq cent nonante et un, stylo novo.

Et affin que ces choses soyent estables et fermes, en signe de verité, avons, nous Pierre Oranus, et Jean Jugius susdits, aux presentes faire mettre nos propres séelz desqueles en usons communément aux affaires de nostre office, l'an, moys, et jour susdits.