des prétextes frivoles qui rendront les bonnes intentions du Stadhouder infructueuses.
L'abolition du Conseil de Guerre, inhérent au Stadhoudérat; la formation de quelques milices bourgeoises; le pouvoir que les villes et les Magistrats civils s'arrogent sur les trouppes reglées de l'Etat; la recherche de l'administration militaire et tant d'autres nouveautés illégales qu'on voit éclore tous les jours, ce sont autant d'attentats contre les droits constitutionels du Stadhoudérat, et autant de mesures qui mènent sûrement non à rétablir la concorde et le bon ordre dans la République et à corriger les défauts de sa constitution, mais plutôt à y causer un bouleversement général, et à substituer à l'union et au bon ordre un Despotisme aristocratique et une confusion universelle.... Par la grande influence que la Cour de Versailles s'est acquise chés les habitants de la Hollande à si juste titre, elle a tous les moyens nécessaires, pour y rectifier les esprits inquiets et pour les ramener au véritable Patriotisme: il ne faudroit à cela qu'un ordre tranchant et décisif à son Ministre auprès de la République. Le Prince ne désire rien tant, que de donner à S.M.T.C. des preuves non équivoques des dispositions sincères dans lesquelles il se trouve....; il ne manquera pas d'en convaincre le Ministère de France, dès que celui-ci voudra lui en fournir les moyens par une explication cordiale. Le vrai moyen de mettre hors de doute ces dispositions du Prince seroit le rétablissement de l'harmonie et de la paix interne dans la République afin que le Gouvernement puisse reprendre une existence non précaire. Si ce but peut être atteint, le Prince Stadhouder sera le premier à s'évertuer par toutes les mesures qui seront jugées convenables, pour former des liaisons avec la Cour de
France, qui ayent pour but les intérêts réciproques des deux Etats.