Brieven 1888-1961
(1997)–Alexander Cohen– Auteursrechtelijk beschermdAan Kaya Batutaant.Garoet, 4.3.'05
Kaya chérie,
Figure-toi que moi aussi j'y avais pensé: au fait que tu arriverais a Marseille avec ton chapeau d'été - d'été tropique encore.Ga naar eindnoot1 Mais comme tu ne pouvais pas acheter d'autre chapeau en route, je n'ai pas jugé indispensable de te télégraphier a Périm ou a Suez de réparer eet oubli. - J'ai reçu hier, ici a Garoet, à la fois, tes deux lettres de Marseille et de Paris. J'ai été très heureux d'apprendre que tu avais fait un si bon voyage et que ta mère se porte si bien. Pauvre femme,... d'avoir vu disparaître se petites économies de tant d'années.Ga naar eindnoot2 J'ai, en effet, reçu une lettre des Kees et une autre des Bastié, datée de juillet 1904. (Je t'ai écrit cela dans ma précédente lettre). Et je suis très content de te savoir chez Emile et Lia, car l'idée de te savoir encagée dans cette horrible Cité Fénelon me tourmentait: la Cité Fénelon après le Bourouboudour, la chambre de ta mère après le cratère si aéré du Papandayan. - (Les petites voilettes que tu as mises dans ta lettre sentent encore bon). | |
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Me revoici donc a Garout, chez cette excellente Thekla: lit de neige, tasses fines, pature exquise. Dieu que je suis bien ici, après les innombrables hotels par où j'ai passé depuis deux mois. Et puis l'hótesse, l'incomparable Mnic Rupert. J'occupe la chambre que nous avions la première fois, dans le coin, où je tirais les cheveux des enfants Schnurrenberger. - (Les S., que j'ai vus a Sourabaya et qui étaient charmants, te saluent avec cordialité. De même Waldkötter, Mme Rupert et M. et Mme Van Koppen que j'ai vus hier soir.) M. v. K. a enfin découvert le calibre de mes idees - et il n'en est pas plus effaré que cela. Et sa femme encore moins. C'est assez amusant. - Je n'ai pas encore reçu les journaux que tu m'annonces, mais les feuilles d'ici donnent pas mal de télégrammes sur les événements de Russie. Je crois bien que, cette fois-ci, c'en est fait. J'adresse cette lettre chez les Bastié. Je la recommande pour plus de certitude, et je l'adresse a Emile pour qu'il puisse en prendre livraison dans le cas où tu serais sortie. C'est également chez les Bastié que je te télégraphierai de Marseille où j'espère débarquer vers le 17 avril. Si tu viens à la gare me chercher, prends un omnibus du chemin de fer, a galerie, a cause des bagages. De cette façon nous en serons tout de suite débarrassés. Je pars d'ici le 17 ou le 18 mars, carj'ai encore q.q. commissions a faire a Batavia. Embarquement le 22. Et maintenant, chérie, je ne t'écrirai plus d'ici. Cette lettre te parviendra une semaine, dix jours peut-être avant mon arrivée à Paris. - Le désir de Paris m'a repris tout entier. Depuis ton départ je n'ai plus eu grand plaisir a voyager ne pouvant plus partager mes impressions avec toi. A bientôt, chérie, à Paris. Fais-nous un joli nid. J'apporte de belles choses.Ga naar eindnoot3 Mille tendres baisers de ton
Sandro
Toutes mes amitiés aux Bastié, aux Kees, à ta mère. |
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