Brieven 1888-1961
(1997)–Alexander Cohen– Auteursrechtelijk beschermd
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Aan Kaya Batutaant.Dimanche 29.11.96 iiiième (cent-onzième) jour de solitude
Ma petite Roboïrounette adorée,
Non, l'histoire de la ‘morue clandestine’ ne m'a pas du tout embêté. Bien au contraire. Elle m'a énormément amuse, petite pêcheuse de compliments que tu es. Et elle était surtout bien écrite! C'était une fiére canaille que ton ‘maugréo del causo’ qui, non content de manger la morue qui ne lui était pas destinée, s'est encore fait payer son silence. Si tu as d'autres petites histoires dans ce genre, je me recommande. - Qu'a présent je réponde un peu a tes questions: oui, grâce au travail que je fais, je puis avoir du beurre, 3× par semaine une once. Mais 2 onces me suffisent largement. Mais je n'ai pas obtenu de ‘l'homme de science’ de quoi mieux me couvrir à la promenade. Aussi bien, j'y ai affreusement froid, surtout aux jambes. Ma santé est assez bonne, bien que, depuis une quinzaine, les étouffements soient revenus. J'en souffre surtout le soir et cela m'empêche souvent de dormir pendant des heures. Heureusement, cela se tire. Encore soixante-neuf jours après aujourd'hui! - Lundi j'ai eu une lettre... d'Australie, d'une personne que j'avais fort vaguement connue à la Haye où il venait passer ses vacances - il était a cette époque instituteur dans un collége en Angleterre - et dont, en 1891, j'avais fait plus amplement connaissance à Paris où il était venu avec Domela qui logeait chez moi. Il était alors très anglophile et encore plus gallophobe. En France il n'y avait rien de bon: ni en art, ni en littérature. Bref, en rien! L'Angleterre et les Anglais, il n'y avait que cela. Avec ga très pessimiste et très socialiste. Tu penses combien peu nous nous accordions. Moi, en ce temps, j'étais déjà revenu de presque tous les ismes. Je lui versai de mon ‘poison’ francophile et individualiste sans succès apparent. Et maintenant, après cinq ans, il m'écrit que j'ai triomphé sur toute la ligne. Voici ce qu'il dit: ‘Depuis q.q. années j'ai enfin fait la connaissance de la littérature française. En effet, cette littérature est grandiose! J'ai enfin vaincu mes préjugés contre tout ce qui est français et je reconnais sans réserve que les écrivains français sont au-dessus de ceux des autres pays comme artistes et comme précurseurs. J'ai toujours désiré la disparition de tous les préjugés et ici je rencontre des penseurs et des poètes qui non seulement prónent cette même devise, mais qui | |
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ont, en outre, frappé au coeur l'imbécilité du monde. A présent, mon esprit est débarrassé des dernières toiles d'araignée des erreurs traditionnelles et de la timidité et plus que jamais je me sens capable de regarder en face tous les problèmes sociaux.’ - A la bonne heure! En voilà encore un de sauvé! Le style est encore un peu ampoulé, mais cela passera comme le reste. Cette lettre et cette confession m'ont fait plaisir parce que la personne en question n'est pas un imbécile. Tu vois que, même en prison, je triomphe. La lettre de Jansje aussi m'a fait plaisir. Beaucoup. Cette femme est grande par sa bonté. Et puis elle a tant de bon sens. Piet et elle sont peut-être les seules personnes qui me comprennent. Cela continue donc toujours a Cuba?Ga naar eindnoot1 Oui, ces femmes cubaines sont superbes et les soldats espagnols des chiens. Du reste, toute la soldatesque internationale se vaut. Des gens dressés et éduqués pour l'assassinat. Que peut-on attendre d'eux sinon le meurtre et le pillage J'ai reçu les livres de Corn. excepté les Spécialités que cependant je lui avais bien spécialement fait demander. Enfin, de toute fagon, j'ai assez pour le mois prochain (Décembre). Hier j'ai remis mon travail de ce mois. Lorsque Corn. en sera entré en possession, demande-le-lui et lis le tout. Mais n'envoie rien à Paris avant que F.F. n'ait répondu à ma lettre. Tu me parles de dévotion. Oui, certes, je ne nie pas cette sensation! Je me sens ‘dévot’ au bord de la mer et, plus encore, dans une grande forét sombre et impénétrable, comme j'en ai vu a Java. Je comprends aussi le sentiment dévot des gens qui fréquentent des églises. Des églises catholiques, du moins. Les autres sont d'un froid glacial... comme les religions du reste. L'odeur de l'encens, le silence, la lumière bariolée qui filtre a travers des vitres a couleurs suaves, oui, tout cela impressionne. Mais cela ne m'a jamais pu faire ‘croire’. La prière nous plait chéz les paysans de Tolstoï... parce que ce sont des paysans de Tolstoï et parce qu'ils sont naïfs et ignorants. J'entends ici ignorant dans un sens plutôt beau. Mais rappelle-toi les ignobles trognes des Anglais revenant de l'église un jour de dimanche. Toutes ces crapules crucifieraient le Christ dix fois - après lui avoir coupé les cheveux et la barbe et ‘anthropométré’ - s'il revenait dire et faire ce qu'il a dit et fait il y à 1900 ans. Avant de le mettre a mort, on lui collerait encore deux ans de ‘hard labour’ avec tred-mill etc. etc. La sentence serait vite baclée. Pense donc, il ne portait pas de pantalon et pas de chapeau: Indécence! Il couchait dehors avec quelques-uns de ses amis: Vagabondage! Il n'a- | |
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vait jamais un sou dans sa poche et demandait a diner au premier venu: Mendicité! Il fréquentait des prostituees et leur parlait avec douceur et amabilité: Immoralité! Il chassa les tripoteurs du temple (la Bourse de cette époque) et jeta leur ignoble argent dans le ruisseau: Crime contre la propriété. (Il y a une dizaine d'années Duval jeta une bombe dans la Bourse de Lyon.Ga naar eindnoot2 Je ne vois aucune indifférence entre eet acte et celui du Christ qui cravachait les financiers de Jérusalem. Si le Christ avait été chimiste, il aurait fait une bombe, ne crois-tu pas?) Dans son sermon de la montagne, le Christ parle des scribes et pharisées dans des termes plutôt méprisants. Il les appelle ‘couvée de vipères’. Malheur sur vous, hypocrites, ainsi finit-il sa harangue: Insultes, et menaces à la magistrature! - Tu vois, le pauvre homme serait mal tombé entre les mains de ces ‘fidèles’. Axiome: si tu es républicain, établis-toi, pendant quelques années, en pays républicain... et tu seras dégoûté et guéri de ton républicanisme. Passé, successivement (si tu en as le courage), quelques mois parmi des royalistes, des socialistes, des anarchistes et des chrétiens. Et plein de dégout tu te détourneras du royalisme, du socialisme, de l'anarchisme et du christianisme! Et tu deviendras toi-même, audela de quoi il nya rien. Ici non plus on ne négligé pas le salut du prisonnier. Chaque lundi on nous met devant le nez, c'est-a-dire on suspend à un clou au-dessus de la table, une pancarte, portant une plus ou moins longue inscription. Généralementplus longue. Et le lundi suivant on enlève eet objet pour en mettre à la place une autre d'un texte également long et également intelligent. Voici ce que j'ai eu devant moi cette semaine: N'aie nul rapport avec les oeuvres stériles des ténèbres!Ga naar eindnoot3 (On est toujours tutoyé dans ce genre de littérature). Ensuite, elle ne parle qu'a l'impératif. N'est-ce pas, qu'il serait plus courtois de la rédiger ainsi: Monsieur (ou Madame), Nous avons l'honneur de vous prier de bien vouloir gracieusement vous abstenir de toute relation avec les oeuvres stériles des ténèbres. Signé: Dieu (Je suppose que le message provient, quoiqu'indirectement, de lui). Ce serait plus poli tout en laissant a désirer au point de vue de la clarté. J'ai reluqué cette phrase 7 jours durant, et, a ma honte, j'avoue n'y avoir rien compris. Qu'est-ce que c'est qu'une ‘oeuvre stérile des ténèbres avec laquelle il ne faut pas avoir des rapports’? Le sais-tu? Et que signifie ce ‘stérile’, plus particulièrement? Est-ce que une réserve? Est-ce que cela signifie: si ces oeuvres des ténèbres étaient pas stériles, en d'autres termes: si elles rapportaient quelque chose, tu pourrais les fréquenter. Mais comme elle ne rapportent pas un sou, tu | |
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feras mieux d'aller fricoter d'une façon plus lucrative. Dans le ‘commerce’ p.e. ou à la Bourse, de dix heures a trois heures. La, il fait toujours clair, il n'y a pas de ténèbres, et si tu es roublard, ton oeuvre ne sera pas stérile. M'y voilà! J'ai compris. Et dire que cela m'a pris une semaine pour saisir une vérité si élémentairement simple. - Lorsque je suis venu ici, ma pancarte disait: Goûte et vois comme le Seigneur est bon!Ga naar eindnoot4 Ce jour-la il y avait justement de l'orge (que je déteste), un baquet tout plein et du pain noir. Comme j'avais faim, j'y ai goûté en effet. Mais je n'ai pas trouvé cela bon du tout. Macâche bono, le Seigneur! - Voici encore un échantillon de cette indigeste littérature: ‘Ce Dieu, qui est au-dessus de tout louange, tu ne l'as pas loué!’ Ça, c'est le comble du sublime! ‘A ce millionnaire de Rothschild, qui nage dans les billets de mille, tu n'as pas donné un sou!’ - En effet, c'est scandaleux! - J'ai eu aussi cette phrase, méritoire par sa brièveté: D'ou viens-tu, ou vas-tu?Ga naar eindnoot5 (Par parenthèse: en malais c'est très joli: Dèri manah, di manah?) Je n'ai pas jugé a propos d'y répondre, mais je me suis laissé raconter qu'un de mes compagnons d'infortune, moins cachottier que hioi, avait cru de son devoir d'écrire dessous: ‘Je viens de Haarlem, et j'ai l'intention d'aller m'établir à la Haye.’ Eh bien, cette franchise lui a valu 2 jours ‘au pain et à l'eau, pour avoir détérioré la littérature du gouvernement’. Hein? que dis-tu de cela? Quel piège, n'est-ce pas? - Je ne comprends pas pourquoi on met aux prisonniers de telles inanités devant les yeux. Je te jure, cela est agagant, chaque fois qu'on léve la tête de rencontrer ces phrases ridicules. Si l'on veut absolument régaler les prisonniers de ‘prescriptions moralisatrices’ (je suppose, du moins, que c'est a cela qu'on vise) on peut en trouver d'autres. P.e. ‘On ne prend pas de mouches avec du vinaigre.’ - Pateau. ‘Le juge: Pourquoi es-tu brigand? - Le brigand: Pourquoi es-tu juge?’ - Félix Bulla.Ga naar eindnoot6 - Etc. etc. Oui, William Blake était un personnage superbe. Cette remarque de M. Rossetti:... more conformable to the quality of an oriental patriarch or a religious social innovator than of an English engraver of the eighteenth century, est fort bien. Et comme je comprends que ces ignobles Anglais l'aient traité de dément! - Merci de la lettre de Verlaine.Ga naar eindnoot7 Redonne-moi du Christina Rossetti,Ga naar eindnoot8 veux-tu? Mais surtout, écris-moi de jolies lettres comme celles de jeudi et de samedi (que j'eus ce matin) et des histoires du Maugréou del Causo. Pas mal, de faire fouetter les imbéciles par cette sourde jusqu'a ce que mort s'ensuive (pour la sourde aussi, n'est-ce pas?) et d'enfermer au poulailler les mioches gueulards. Et cette trouvaille des 100 gilets de flanelle à faire! | |
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Tu dois avoir, a ton tour, mal lu ma lettre de dimanche dernier. Je n'y dis pas: Tu t'es servie d'expressions malveillantes etc., mais: Il paraît que, tu t'es servie etc. La différence est énorme, me semble-t-il. En ce qui est de ‘répondre’, sois tranquille. Lorsqu'il y a quelque chose a répondre, je m'en charge. Servez chaud! Quel froid il fait, ces jours-ci. Est-ce qu'il y a déjà de la glacé à Westzaan? Oui, sans doute. Je t'en prie, sois prudente, et ne va pas dessus avant qu'elle soit bien, bien forte. Ce m'est un constant sujet d'inquiétude, l'idée que peut-être tu ailles te risquer sur cette mince couche de glacé. En Hollande surtout cela est dangereux, a cause des écluses que l'on ferme et ouvre sans cesse pour favoriser l'écoulement des eaux. Quand les écluses sont ouvertes, l'eau s'écoule de dessous la couche de glacé et ainsi un creux se forme laissant la glacé sans résistance. Et même si tu vois patiner, cela n'est pas toujours une preuve que la glacé soit forte. Le patineur, par là rapidité avec laquelle il se meut, n'exerce presque pas de pression, tandis que celui qui marche sur la glacé y pèse de tout son poids. Lorsque la glacé sera forte, bien forte, et que Jansje ou Piet voudront t'apprendre a patiner, je n'y vois d'obstacle, mais jusque-la attends, je t'en supplie. Promets-moi cela pour me rassurer. La solitude me rend si nerveux et je suis constamment dans l'angoisse. Si j'avais a faire un an au lieu de 6 mois, je deviendrais sürement fou. - Pas de gouailleurs, ni cette semaine, ni la précédente. C'est peut-être a cause du froid. Oui, chérie, jeudi prochain c'est jour de visite. Mais vraiment, mon adorée, l'idée me fait de la peine, que tu te lèves a 6 heures du matin pour me voir peut-être à 1 heures ou 2 heures de l'après-midi pendant un quart d'heure et dans les conditions que tu sais. Puis, avec la glacé, le petit bateau a pétrole ne marchera peut-être pas et tu seras obligée, par ce froid, a faire une longue, longue promenade à la nuit tombante. L'autre jeudi déjà j'étais dans l'angoisse tout le temps. Si tu ne venais pas. Je parle très sérieusement! Tu m'écrirais le mercredi une belle, belle lettre, très longue et très gaie, et le jeudi soir je penserai que je t'ai vue le matin et je serai content de t'avoir évité ce voyage désagréable. Je te jure, je dis cela du fond de mon coeur et n'ai nullement l'arrière-pensée, que tu diras: Sandre me dit de ne pas venir, mais il espère que je viendrai tout de même. Si encore tu pouvais me voir a dix heures p.e. pour rentrer a W. vers i heure ou 2 heures, ce serait une autre affaire. Mais le plaisir que j'ai de te voir est empoisonné par l'idée de la longe attente, et du voyage de retour. Et voilà déjà deux fois que tu t'es trompée de station et que tu as | |
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dû aller à la maison à pied. Je te demande seulement de m'écrire si tu comptes venir ou non, pour que je ne sois pas inquiet si je ne te vois pas. - J'ai demandé a te voir le vendredi, c.-à-d. le 1 et 3ième vendredi au lieu du 1 et 3ième jeudi. En voici les avantages: 1o Tuferais les deux voyages-aller et retour - avec Piet qui connait les gares et qui, s'il n'y a pas de bateau, te serait un compagnon de route. 2o Comme le vendredi il n'y a pas d'autres visiteurs, nous nous verrions dès de ton arrivée à la prison, (mais toujours après 9 heures et demie) et tu pourrais ensuite disposer a ton gré du temps jusqu'a l'heure du retour. Tu trouverais Piet au journal et vous rentreriez ensemble. Moi, cela me ferait énormément plaisir. J'aurai la réponse demain ou après et si elle est favorable, je demanderai a t'en aviser par carte postale. Si cette carte ne vient pas, la visite serait donc pour jeudi, à moins que tu préfères suivre mon conseil. Réfléchis sérieusement a ce que je t'ai dit a ce sujet, ma princesse chérie, et fais-moi connaitre à temps ta décision. Au plus tard par ta lettre de mardi soir. Moi non plus je ne comprends pas pourquoi mes lettres prennent trente heures pour faire le trajet entre Amsterdam et Westzaan, tandis que les tiennes n'en prennent que six ou huit. Je remets mes lettres le lundi matin, à 7 heures, et elle pourrait donc être mise à la poste à 1 heure de l'après-midi comme toutes les autres. Tu l'aurais alors le même soir, ou, au plus tard, le lendemain (mardi) à 7 heures du matin. Et tu n'as eu ma dernière qu'a 4 heures de l'après-midi. Tu as dû être inquiète, pauvre chérie. Après-demain, mardi, c'est déjà décembre! Le 9 il y aura 4 mois de finis sur 6 ou 2 tiers. Je commence à voir les choses un peu moins en noir. Patiënte, chérie, patiente. - Hier samedi, jour triste. Pas de lettre. Très nerveux. Toutes sortes d'idées tristes m'ont passé par là tête. Je me martyrisais avec l'idée que tu étais allée sur la glacé et qu'il était arrivé un accident. Oh, ces angoisses! Promets-moi, Kaya chérie, d'être prudente. Si tu savais comme ces idées noires me font souffrir et me rongent. Il me faudra bien du repos quand je serai libre. - Quelque part au bord de la mer, ou dans un endroit boisé, avec toi. Comme on serait bien et heureux, n'est-ce pas? Ah, tu te moques de ma bicoque! Cela m'a fait partir d'un éclat de rire. Petite fripouille! - Non, pas de bateau. Tu me voudrais donc vouer à un éternel lumbago ou autre espèce de rhumatisme? Maintenant, ma petite âme rêvée, il me faut consacrer q.q. lignes à la familie Piet. Je l'ai si souvent négligé, et ils m'écrivent souvent. Comme cette lettre de Jansje m'a fait plaisir. Elle t'aime bien. | |
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Bon, j'y penserai. Je visiterai désormais l'autre petit lit, et je m'adresserai au fond. C'est bien cela, n'est-ce pas? De tout mon amour impatient,
ton Sandro.
Beste Piet en familie, Dank voor uw aller brieven; Piet, Ma en juffrouw. Vooral de lieve hartelyke brief van Jansje heeft my goed gedaan. Ik ben bly dat gy allen veel van Kaya houdt. Myn gezondheid gaat vry goed, alleen een beetje benauwd, vooral 's avonds. Maar de tyd schiet flink op. Als gy dezen ontvangt is het al December. Wat is het koud, hè? Zeker al ys te Westzaan, niet waar? - Nu ik reken op Jansjes belofte om goed op myn vrouwtje te passen. Ik ben steeds in ongerustheid en als ik één dag geen brief kryg, zooals Zaterdag, dan weet ik heel geen raad meer. Gy begrypt, iemand die opgesloten is en daarby nog zenuwachtig, net als ik, die stelt zich altyd het ergste voor. Dus pas goed op haar, en laat haar vooral niet alleen op het ys gaan. Met Piet of Jansje, als het goed sterk is, heb ik er niets tegen dat zy schaats ryden leert. Maar dan liefst vóór het huis en niet op de Gouw. Is Domela nog altyd in Zwitserland? Ik hoorde een heelen tyd niets van hem. Schryf spoedig eens weer aan uw hartelyk toegenegen
Alexander C.
Beste Piet! Doe vooral de groeten aan Grootmoeder. Zeg haar dat ik vraag of zy al goed fransch leert en of ze het nogal vinden kan met Kaya. Hebben zy geen ruzie, neen? Ook groeten aan de kinderen, Ma en Maarten, Arie en overigen. Vraag eens aan Cornelissen wanneer ze weer komen zingen. Dat hoor ik zoo graag! Niet vergeten.
J'ai beaucoup lu ces dernier jours. Tous ces livres parlaient des Indes et beaucoups d'endroits y furent mentionnés, où j'avais été moi-même. Tu penses si cela m'a fait plaisir. - J'ai toujours autant de livres que je veux, en toute langue. Et des illustrations aussi. Ça m'a été d'un grand soulagement, tout le temps.
Fais lire a Piet ce qui le concerne. Mes amitiés aux enfants et a grandmère. Habille-toi chaudement, par le froid qu'il fait.
Sandro | |
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Tu auras sans doute bientôt la lettre de F.E Et un numéro de la R.B. (Du i décembre) - As-tu eu des nouvelles de Londres? Moi pas encore.
Ja, dat is goed. Gaarne zal ik gebruik maken van uw aanbod om als ik vry ben eenige dagen by u te komen doorbrengen om wat op myn ‘verhaal’ te komen, zooals men dat noemt. Ik zal daaraan behoefte hebben. Dus er komt nu een stoommachine? Nu dat is goed. Dan hangt gy niet meer geheel van die eigenwyzen wind af. |
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