Brieven 1888-1961
(1997)–Alexander Cohen– Auteursrechtelijk beschermdAan Kaya Batutaant.London N.W., 31 July, 1896. 44 Albany Street.
Kaya chérie,
Hier, lorsque j'avais déjà ferme ma carte, Papillon m'apporta ta chère lettre. Impossible de rouvrir ma carte, et puis... pas le temps. Je suis littéralement brisé de fatigue, mais j'ai aussi eu q.q. compensations. Hier p.e. j'ai eu une attrapade très personnelle avec Liebknecht et Singer.Ga naar eindnoot1 Eux ont commencé... et moi je leur ai donné la réplique. C'était imprévu et amusant. Tu t'imagines aisément les aménités échangées entre ces distingués citoyens et moi. Si ç'avait été a Zürich ou q.q. part en pays allemand ou beige, ils m'auraient fait assommer par leurs janissaires ou par là police (probablement par les deux) mais ici, en Angleterre ça ne va pas aisément. Ce que je puis te dire c'est que les social-démocrates se sont terriblement compromis aux yeux des Anglais honnêtes, c.-à-d. des gens de l'I.L.P.= l'Independent Labor Party. Ces gens-là ne sont ni socialistes ni anarchistes mais ils sont... propres.Ga naar eindnoot2 Je ne sais pas encore quel jour exactement je rentre au pays. Le congrès est fini demain, mais Domela désire rester encore q.q. jours et je crois qu'il aimerait que j'en fasse autant. - J'ai eu occasion ici de faire q.q. chose en vue de ma prochaine mise au clou. J'ai vu B. Lazare et LaporteGa naar eindnoot3 (qui t'a conduit à l'hôtel le soir où les roussins te filaient jusqu'a la porte de la Petite République). Tous deux m'ont promis de faire passer des notes dans la presse parisienne... le cas échéant.Ga naar eindnoot4 Cela fera beaucoup de bien... si quelque chose peut en faire. | |
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Domela et les autres Hollandais se sont retirés du congrès socialo. Ils n'y fonctionnent plus que comme reporter. Tels tous les anarchistes évincés par l'esprit tolérant des socialo. En somme, surtout depuis mon interview avec Liebk. et Singer je ne regrette plus d'être venu. Quoique d'être éloigné de toi si longtemps me pèse beaucoup. Pourvu que je ne sois pas pincé avant de t'avoir revue. Cela me serait très pénible. - Oui!!!! Je suis allé au Vegetarian Restaurant, mais (naturellement) toujours en tout bien, tout honneur. Jamais seul. La petite qui nous servait habituellement est promue caissière. La plupart de celles que nous connaissions sont parties. Te voilà contente, n'est-ce pas? - Ce qui de toutes choses est le plus pénible, c'est que je suis forcé de coucher à deux dans un seul lit. C'est épouvantable... toujours et surtout avec la chaleur qu'il fait. - Aussi bien, comme je te l'ai dit, je suis littéralement brisé de fatigue. Pour aujourd'hui, chérie, je dois finir. La poste va partir. Baisers de
Sandro.
(Copie l'adresse comme ici. L'autre n'était pas tout à fait exacte). |
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