Brieven 1888-1961
(1997)–Alexander Cohen– Auteursrechtelijk beschermd
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Aan Kaya Batutaant.London n.w., 18 septembre 1895. 127 Ossulstonstreet, Euston Road.
My dear beloved girl,
Enfin! Vendredi!! Pourvu que maintenant rien ne vienne s'opposer de nouveau a ton retour. Quelle longue séparation que celle-ci! Tu arriveras sans doute le matin, vers 7 à 7½, h ou 8 h à Victoria Station. Via Dieppe et Newhaven. Combien je serai heureux de te sentir de nouveau avec moi. Mais je te le dis d'avance: suis un peu patiënte avec moi. Je suis excessivement nerveux et j'ai grand besoin de calme et de tranquillité! - J'ai eu, en même temps que ta lettre, celle de Zola adressée chez Bernard. B. n'est pas encore de retour de son voyage mais il ne tardera pas. Les Rossetti sont tres, très gentilles et patientes avec moi. Je suis content aujourd'hui: j'ai pu me rendre utile un peu. Si peu!... Mais il y a beaucoup de choses qui me pèsent. Cela sera mieux après ton retour. Je le sens. - Les lettres de Henri Barien et de Zola m'ont remis au coeur un peu d'espoir. De toute façon je saurai bientôt a quoi m'en tenir. Cette incertitude me harasse. - Pourquoi as-tu mis un timbre supplementaire de 15 centimes sur ta lettre? Pour la faire partir plus vite? - Ci-clos un timbre français que j'avais encore de mon dernier séjour à Paris. Mais j'espère bien que tu n'en auras plus besoin pour m'écrire! Si cependant contre toute attente tu ne pouvais pas partir demain (jeudi) soir, préviens-m'en à temps. Après 6 heures du soir télégramme 38 Edmunds Terrace, Primrose Hill, London (adressé à Olive). Si je ne reçois rien, je serai à la gare vendredi matin. Mes amitiés à Félix que je remercie de tout coeur de tout ce qu'il a fait. A bientôt, mon enfant chérie. (Les R. te saluent cordialement.) Ton inaltérable
Sandro
Rapporte toutes mes lettres. Ne les laisse pas trainer parmi les morues et les porcs. |
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