Brieven 1888-1961
(1997)–Alexander Cohen– Auteursrechtelijk beschermdAan Eugène Fournièreaant.Londres, 29.4.94 5 Adpar Street, Edgware Road w.
Mon bon Fournière,
Voulez-vous me faire un bien, bien grand plaisir? Vous savez combien j'aime FénéonGa naar eindnoot1 et vous devinez sans peine combien je suis navré de ce qui lui arrivé. C'est abominable. Je me réserve, pour le cas peu vraisemblable que l'on poursuive ce cher Félix, de demander à son avocatGa naar eindnoot2 de me citer à décharge. On ne pourra pas me refuser le sauf-conduit en ce cas. Fénéon est l'âme la plus hautaine, le coeur le plus grand que l'on puisse imaginer. Et vous qui disposez de trésors de bonté, même à l'égard d'adversaires politiques, vous ferez le possible pour être utile à Fénéon. Faitesmoi donc passer cet article dans la ‘Petite République’, et, si pas impossible - ce que je ne veux guère croire - la p.r. n'en voulait pas, placez-le ailleurs. Je vous en serais si reconnaissant. Avez-vous vu ma femme?Ga naar eindnoot3 | |
[pagina 72]
| |
J'ai été bien inquiet à son sujet, car la plupart des lettres qui me sont adressées sont volées par la police. C'est abominable, et cela me cause de terrible inquiétude. MillerandGa naar eindnoot4 a-t-il reçu de moi un télégramme, réponse payée (jeudi dernier) et, le vendredi une lettre recommandée? Quoi qu'il en soit, il n'a pas répondu. J'étais si terriblement inquiet. - Je vous remercie pour l'article que vous avez écrit pour moi, lors de mon arrestation. Mais je l'ai trouvé un peu trop apitoyé et je n'aime pas être un sujet de pitié. Ne m'en veuillez pas de ma franchise. - Voulez-vous, si vous avez le temps, tâcher de me faire restituer - entre les mains de ma compagne - mes papiers, lettres, journaux etc.? J'ai reçu une lettre de madame Stackelberg à laquelle je répondrai dans peu de jours. Je suis un peu occupé à présent, et la semaine dernière j'étais trop angoissé pour pouvoir écrire. Je compte sur vous, mon cher Fournière, pour mon article, n'est-ce pas? Vous pouvez vous-même donner le titre que vous voulez, ou faire précéder mon article par le traditionnel: M. le Rédacteur. Et en bonne place, je vous en prie. Mes amitiés à Mme Fournière, et une bonne poignée de main à M. CharnayGa naar eindnoot5 et à ce brave BaudinGa naar eindnoot6, ainsi qu'à Allemane. Je suis toujours très cordialement
votre J.A. Cohen |
|