Impressions de l'âme. Mélange de traductions du Hollandais, de l'Allemand, de l'Anglais et de poésies du traducteur(1841)–Aug. J.Th.A. Clavareau– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 188] [p. 188] Où donc te fuir? Tu m'as trompé, perfide solitude, En me parlant de joie et de bonheur! Tu m'as trompé..... La vague inquiétude Ne suit partout, est partout dans mon coeur! Où donc te fuir, sombre mélancolie? Te voilà donc, avec ton réseau noir, Nonchalamment, d'une main endormie, Le déployant sur les coeurs sans espoir! Où donc te fuir?..... Dans toutes mes demeures, Empoisonnant tout ce que j'ai rêvé, Tu me poursuis, et je traîne mes heures, Comme un forçat sur son chaînon rivé. [pagina 189] [p. 189] Par le travail si je veux me distraire, Je crois d'abord dissiper ma douleur; Ma plume tombe, et la tristesse amère Est déjà là sous les traits du malheur. Fuyons la ville, où tant d'ennui me pèse: Les bois, les champs, vont m'offrir leurs attraits. Mais quoi! déjà, quel importun malaise, Livre mon âme à de nouveaux regrets! De l'amitié que me feraient les charmes? Je suis de glace à son tendre abandon, Et n'ose à peine, à travers mes alarmes, Laisser errer sur mes lèvres un nom! Aux fronts joyeux j'oppose un front sévère; Seul et sans but je m'égare à pas lents; Et si des pleurs humectent ma paupière, C'est sur mon sein qu'ils retombent brûlants. Non, plus d'espoir, plus de douce chimère! Tout est fini..... plus de rêve trompeur! De ces instans d'une joie éphémère, Que reste-t-il?.... Le veuvage du coeur Vorige Volgende