Impressions de l'âme. Mélange de traductions du Hollandais, de l'Allemand, de l'Anglais et de poésies du traducteur(1841)–Aug. J.Th.A. Clavareau– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 185] [p. 185] A un Vallon. Je te revois, lieu plein de charmes, Vallon fleuri, je te revois! Le plaisir fait couler mes larmes, Mes larmes remplacent ma voix. Salut, forêt, verte prairie; Salut, fontaine aux doux échos! Depuis long-temps, rive chérie, Je soupirais après tes flots. Au sein de nos salons superbes, Où l'art prodiguait tous ses dons, Où vingt lustres pendaient en gerbes, Soleil, j'ai cherché tes rayons! [pagina 186] [p. 186] Non, non, la voix la plus parfaite, N'eut jamais rien d'aussi flatteur Que tes chants, joyeuse alouette, Lorsqu'ils montent vers le Seigneur! Vous-mêmes, dont l'âme si pure Enfanta de sublimes airs, Haydn! Mozart! que la nature Est au-dessus de vos concerts! Tout l'éclat que le luxe apprête, Tous nos orgueilleux ornemens, Ne valent pas, ô violette, Ta simple parure des champs! Sous les lambris dorés des villes, Le coeur est moins riche que toi: Ah! nos jours s'envolent stériles, Quand le monde en règle l'emploi! La science, qui nous éclaire Sur d'éternelles vérités, N'élève jamais de la terre L'homme qui vit dans les citës. Aux champs, on est libre; on oublie D'un rempart la sombreépaisseur; C'est aux champs que l'âme attendrie Se rapproche du Créateur! [pagina 187] [p. 187] Ici, je vis; là, je me traîne; Toujours des voeux, point de bonheur. Ici, l'amour; là bas, la haine: C'est aux champs que l'homme est meilleur! Dans les villes, on sent l'étreinte De ces fers, au poids douloureux; Aux champs, point de triste contrainte: Tout est d'accord avec les cieux! Dans les villes et leur poussière, Le néant dévore nos voeux; Aux champs, la divine lumière Déssille doucement nos yeux. Salut, ô ciel pur, ô belle onde; Salut, vous tous, arbres et fleurs! Ici, loin du fracas du monde, Dieu m'a comblé de ses faveurs. Vorige Volgende