Impressions de l'âme. Mélange de traductions du Hollandais, de l'Allemand, de l'Anglais et de poésies du traducteur(1841)–Aug. J.Th.A. Clavareau– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 179] [p. 179] Tout doit mourir! En vains projets, en soin frivole, Pourquoi consumer nos beaux jours? O mortels! l'heure qui s'envole, Hélas! s'envole pour toujours! Le temps emporte, sur son aile, Et nos printemps et nos amours: C'est quand le bonheur nous appelle Que les instans sont les plus courts. Une invisible enchanteresse Nous dit alors: Il faut jouir! Il faut jouir dans la jeunesse: Un peu plus tard, tout doit mourir, [pagina 180] [p. 180] Voyez la riante nature Se parer de riches couleurs; Ecoutez ce vivant murmure Dans les bosquets et sous les fleurs; Respirez ces parfums de vie Qui nagent dans les airs joyeux, Et versent, à flots d'ambroisie, Dans l'âme le nectar des cieux! Entendez-vous l'enchanteresse Chanter partout: Il faut jouir! Il faut jouir avec ivresse: Un peu plus tard, tout doit mourir. Passagers sur la mer du monde, Loin des écueils et des récifs, Si quelque île sourit sur l'onde, Guidons vers-elle nos esquifs. L'orage dort; la voile ondoie Sous le zéphyr qui la conduit: Aujourd'hui, le calme et la joie; Demain, la tempête et la nuit! Suivez, suivez l'enchanteresse, Qui vous répète: Il faut jouir! Il faut jouir, car le temps presse: Un peu plus tard, tout doit mourir! Vorige Volgende