Impressions de l'âme. Mélange de traductions du Hollandais, de l'Allemand, de l'Anglais et de poésies du traducteur(1841)–Aug. J.Th.A. Clavareau– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 169] [p. 169] Un Convoi. Voyez-vous ce cercueil qui lentement s'avance Vers l'asile muet de l'éternel repos? Une femme, un enfant, le suivent en silence; Ils pleurent! écoutez leurs lugubres sanglots! Celui qui dort en paix dans ce tombeau modeste, Ne porta point de sceptre; et lorsque le trépas Ouvrit à ses vertus la demeure céleste, D'hypocrites flatteurs ne l'entourèrent pas. Sur la pourpre, où s'éteint une gloire éphémère, On n'a point aux regards étalé ses débris; Mais la couche sans faste où finit sa carrière, Fut couverte des pleurs d'une épouse et d'un fils! [pagina 170] [p. 170] Le pompeux appareil des vanités du monde, N'a point enorgueilli son cortège de deuil; Mais le pauvre, exhalant sa tristesse profonde, Par de touchans regrets honore son cercueil. Entendez-vous ces chants, cet hymne, funéraire? L'écho redit au loin ces accens de douleurs, Et sur le froid linceul qui recouvre sa bière, La main de l'innocence a répandu des fleurs. Du marbre de Paros l'imposante surface Ne dira point son nom aux siècles à venir; Mais dans l'enclos funèbre il remplit l'humble place, Où viendra quelquefois pleurer le souvenir! Comme il fut sans orgueil, les pages de l'histoire Ne nous parleront pas du bruit de ses hauts faits; Mais ses nombreux amis garderont sa mémoire, Et la postérité publîra ses bienfaits. Pour lui vient de briller une nouvelle sphère; Triomphant de la mort, au séjour des élus, Il s'élève, entouré de torrens de lumière, Et les anges en choeur ont chanté ses vertus! Vorige Volgende