Impressions de l'âme. Mélange de traductions du Hollandais, de l'Allemand, de l'Anglais et de poésies du traducteur(1841)–Aug. J.Th.A. Clavareau– Auteursrechtvrij Vorige Volgende [pagina 157] [p. 157] A un saule pleureur. Quel coeur, sans être ému, pourrait, sous ton ombrage, Voir tes mouvans rameaux doucement s'assouplir, Sur ce tertre de mort qu'entoure ton feuillage, Pour mieux conserver un soupir! Qui dort dans ce tombeau que protège ton ombre? Est-ce un père, une mère? est-ce un enfant chéri, Qu'avant le temps la mort mit sous ton dôme sombre, Comme une fleur sous un abri? C'est toi, ma Delphina!.... sous ce marbre repose Un bel ange, à l'hymen destiné par l'amour! De ta tige arrachée, ô jeune et tendre rose, Pour aimer n'est-il donc qu'un jour? [pagina 158] [p. 158] Dors en paix! dors en paix! car celui qui te pleure A sa part de chagrins sur ce globe orageux, Et s'il vient quelquefois visiter ta demeure, Ce sont là ses momens heureux. Arbre, que chaque nuit je revois dans un rêve, Oh! qu'il doit être doux, ici, bien loin du bruit, De dormir, aux rayons du soleil qui se lève, Sous ton feuillage qui bruit! Quand le jour à mes yeux voilera la lumière, Quand sur moi de la mort descendra le sommeil, Que je voudrais ici, déposant ma poussière, Attendre l'éternel réveil! Arbre des malheureux, sous ta paisible voûte, Tu me verras encore, en silence, venir: L'âme, des lieux chéris reprend souvent la route, Lorsqu'elle y laisse un souvenir! Vorige Volgende